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Le bilan des inondations dans la capitale kényane Nairobi est monté jeudi à 13 morts, après la découverte de trois corps, et les recherches des disparus se poursuivent, a annoncé à l'AFP un responsable policier.
Le président William Ruto a convoqué une réunion pour coordonner une réponse "multi-agences" à ces inondations causées par les fortes précipitations des dernières semaines, où le phénomène climatique El Niño a intensifié la saison des pluies.
"Nous avons retrouvé trois autres corps aujourd'hui (jeudi) et les recherches se poursuivent car nous avons des personnes portées disparues", a déclaré Fred Abuga, commandant de la police du sous-comté de Starehe, dans le centre de Nairobi.
Les victimes ont été retrouvées dans la rivière Mathare, qui traverse le bidonville du même nom, une des zones les plus durement touchées par les inondations de mercredi.
La crue de la rivière a emporté les habitations de fortune situées sur les berges. Mercredi, des habitants avaient de l'eau jusqu'à la taille.
Des pluies torrentielles dans la nuit de mardi à mercredi ont fait sortir de leurs lits des cours d'eau dans la capitale et les comtés voisins de Machakos et Kiambu, inondant plusieurs quartiers, noyant des routes et coupant certaines voies ferrées.
Le chef de l'Etat kényan a dirigé jeudi matin une réunion des responsables des différents ministères (Intérieur, Défense, Energie...) et services d'urgence concernés.
"Nous devons mettre tout le monde en alerte" a-t-il déclaré, soulignant notamment la nécessité de déplacer les habitants des zones menacées.
"Le gouvernement (...) fera tout ce qu'il faut, mobilisera toutes les ressources nécessaires en termes d'argent et de personnel", a assuré le vice-président Rigathi Gachagua, affirmant que "les prévisions pour la semaine prochaine indiquent que le pays connaîtra des précipitations supérieures à la normale".
Selon l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), au 18 avril, au moins 32 personnes avaient péri et plus de 40.000 été déplacées au Kenya depuis le début de la saison des pluies en mars.
Plusieurs autre pays de la région sont touchés par des précipitations inhabituellement fortes, causées notamment par un nouvel épisode d'El Niño entamé mi-2023 et qui pourrait durer jusqu'à mai, a prévenu en mars l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
En Tanzanie, elles ont fait au moins 58 morts dans la première moitié d'avril. Au Burundi, les autorités ont fait état de 96.000 déplacés internes.
L'Afrique de l'Est a déjà subi les ravages d'El Niño, qui cause notamment d'intenses précipitations.
En décembre, plus de 300 personnes avaient péri dans diverses catastrophes causées par des pluies diluviennes au Kenya, en Ethiopie et en Somalie.
D'octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6.000 morts dans cinq pays de la région.
N.Zaugg--NZN