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Des syndicats agricoles du sud-ouest de la France ont exprimé samedi leur inquiétude, demandant à l'Etat de soutenir les éleveurs, face à l'avancée de la maladie hémorragique épizootique (MHE), favorisée, selon eux, par le dérèglement climatique.
Après avoir estimé lundi que l'Etat "sous-estimait profondément le problème" posé par cette maladie n'affectant pas les humains, le vice-président de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées, département le plus touché, Christian Fourcade (FDSEA), a souligné samedi "une bonne évolution des pouvoirs publics".
"La machine administrative a mis un peu de temps" mais maintenant "tout le monde s'est mis dans le bon sens" face à cette maladie touchant principalement les bovins, dont le nombre de foyers, évalué à 53 vendredi par le ministère de l'Agriculture, a presque triplé depuis le 29 septembre, a précisé à l'AFP M. Fourcade.
Se félicitant de l'autorisation de l'Espagne à la reprise des importations de jeunes bovins français, il a dit espérer une décision similaire de la part de l'Italie.
Un souhait partagé par la porte-parole de la Confédération paysanne du Gers, où deux foyers ont été recensés, Sylvie Colas, qui a souhaité que "la diplomatie se mette en marche" pour y parvenir.
Le ministère avait annoncé vendredi que l'Espagne autorisait à nouveau ces importations et que "les négociations se poursuivent avec les autres partenaires commerciaux de la France".
Toujours selon le ministère, au 5 octobre, la France dénombrait des foyers de MHE dans les départements des Hautes-Pyrénées (30 foyers), Pyrénées-Atlantiques (12 foyers), Haute-Garonne (8 foyers), Gers (2 foyers) et des Landes (1 foyer).
Transmise par des moucherons piqueurs, la maladie affecte surtout les cervidés et les bovins. Chez ces derniers, elle est mortelle dans moins de 1% des cas, selon les experts.
Le risque est surtout économique pour les éleveurs, dont beaucoup ne peuvent plus vendre leurs bêtes à cause des restrictions de transport mises en place.
Concernant les causes de cette progression rapide, M. Fourcade a cité le rôle du "réchauffement climatique qui permet la présence du moucheron" porteur de la MHE à cette époque de l'année, un point de vue partagé par Mme Colas.
"On a des bouleversements climatiques et dans la biodiversité. On est sur des jours courts avec des températures qui montent. On n'avait jamais vu ça. Forcément, on voit ces moucherons se développer", a estimé Mme Colas.
W.Vogt--NZN