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"Le béton, c'est plus chaud que la terre. Faut pas en mettre partout": Gaétan, 14 ans, a enregistré la leçon du "jardin mobile" qui se déplace sur une remorque d'école en école en Bourgogne pour rappeler aux enfants "l'importance de la nature".
"Vas-y, appuie sur le bouton rouge", lance l'animateur à une adolescente intimidée. Un jet d'eau se déverse alors dans un cylindre de plexiglas où se succèdent des couches de terre enherbée, de cailloux et de sous-sol rocheux. "Vous voyez, l'eau est absorbée. Alors que là...", dit-il en déclenchant un jet d'eau sur du béton et des pierres, "l'eau déborde et ne reste pas".
"Ah ouais!", lancent les ados ébahis d'une classe de 3e du collège Le Vallon, à Autun (Saône-et-Loire), en regardant l'eau inonder le "jardin mobile", un rectangle de six mètres de long sur deux, installé sur des planches en bois, un peu comme les carrés potagers surélevés. Mais ce jardin-là est monté sur roues.
"On voulait toucher les jeunes et, donc, on a décidé de leur apporter un jardin", explique Xavier Poillot, président de l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep) en Bourgogne-Franche-Comté.
Le "jardin mobile", un concept inédit en France, est donc déplacé depuis un an dans les écoles de la région pour "expliquer l'importance de la nature et les conséquences du manque de nature", selon M. Poillot.
"C'est un vrai jardin sur une remorque", dit-il, avec un mini-massif forestier, comprenant érables, chênes et autres charmes, un coin de gazon, un autre pour les plantes aromatiques... et, au milieu, une surface bien dénudée faite de béton et de pierres, comme les sols de nos villes.
"Vous voyez ici...", dit le président aux collégiens en pointant le coin de mini-forêt: "les arbres puisent l'eau, transpirent et recrachent de l'humidité, et font diminuer la température", explique-t-il, montrant un thermomètre marquant "18 degrés". "Tandis qu'à côté dans le béton, c'est un îlot de chaleur", poursuit-il devant un autre thermomètre où s'inscrit "35 degrés". "Ce sont des températures moyennes relevées l'été", explique-t-il.
"Donc il faut éviter d'artificialiser les sols", conclut le président.
Quelque 300 écoliers ont été touchés en un an d'opération: "On aura au moins sensibilisé" les élèves, estime Franck Furtin, président national de la commission communication de l'Unep. "S'ils peuvent, plus tard, planter un arbre dans leur jardin, c'est déjà bien".
D.Graf--NZN