AEX
-1.6600
"Le Chili tout entier pleure Valparaiso" : le Chili observe deux jours de deuil national depuis lundi en mémoire des 122 victimes des incendies dévastateurs dans les régions touristiques du centre et du sud du pays, qui ont également fait des centaines de disparus et laissé des milliers de personnes sans-abri.
"J'ai encore une boule dans la gorge et pas tant à cause des dégâts matériels (...) J'ai perdu plusieurs amis parmi les voisins... C'est ce qui fait le plus mal", déplore Hugo de Filippi, un mécanicien de 34 ans d'un quartier sinistré de la station balnéaire de Viña del Mar, à 120 km au nord de Santiago.
- "Plus grande tragédie" -
Le pays, en plein été austral, a été confronté à partir de vendredi aux incendies de forêt les plus meurtriers de son histoire récente.
Selon le dernier bilan des autorités lundi, au moins 122 personnes sont mortes, toutes dans la région touristique de Valparaiso (centre). Seules 32 ont pour l'heure pu être identifiées.
Le président Gabriel Boric a décrit ces incendies comme "la plus grande tragédie" qu'ait connu le pays depuis le tremblement de terre de 2010, suivi d'un tsunami, qui avait fait plus de 500 morts, et assuré que le "Chili tout entier pleure Valparaiso" en décrétant deux jours de deuil national.
Et le bilan des incendies pourrait encore s'alourdir. Dimanche alors que les autorités faisaient état de 112 morts, le président Boric avait assuré lors d'un déplacement à Quilpué, dans la périphérie de Viña del Mar: "ce chiffre va augmenter, nous savons qu'il va augmenter de manière significative".
A Quilpué, une équipe de l'AFP a pu voir des quartiers entiers calcinés et des voitures carbonisées. Là, des milliers d'habitants ont été bloqués vendredi pendant plusieurs heures alors qu'ils tentaient de fuir en voiture.
La maire de la station balnéaire, Macarena Ripamonti, avait annoncé dimanche que quelque 190 personnes y étaient portées disparues, et que 20.000 habitants avaient été sinistrés.
- couvre-feu nocturne -
La circulation sur les routes des zones sinistrées de cette région prisée pour ses plages et sa production de vin est rendue difficile par l'arrivée de volontaires, tandis que les pompiers et les équipes de secours sont à la recherche de victimes.
Le couvre-feu nocturne a ainsi été prolongé à mardi, entre 21H00 (00H00 GMT) et 05H00 (08H00 GMT), afin de faciliter le travail des médecins légistes, le déblaiement des débris et tenter de rétablir certains services publics.
Des équipes sont toujours à l'oeuvre pour éteindre une quarantaine de feux dans le pays, dont certains ont entraîné des évacuations préventives dimanche à Til Til, à 60 km au nord de Santiago, et à Galvarino, à 400 km au sud de la capitale, près d'une vaste région qui a également connu de grands incendies en février de l'année dernière.
Depuis mercredi, la température frôle les 40 degrés dans le centre du Chili et la capitale Santiago.
Cette canicule résultant du phénomène climatique El Niño touche actuellement le cône sud de l'Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochains jours l'Argentine, le Paraguay et le Brésil.
B.Brunner--NZN