Zürcher Nachrichten - Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique

EUR -
AED 3.880804
AFN 71.307406
ALL 98.671396
AMD 413.781933
ANG 1.90505
AOA 962.50995
ARS 1065.010551
AUD 1.625982
AWG 1.901814
AZN 1.799017
BAM 1.963835
BBD 2.134282
BDT 126.318047
BGN 1.955911
BHD 0.398309
BIF 3059.806755
BMD 1.056563
BND 1.419575
BOB 7.304716
BRL 6.273657
BSD 1.0571
BTN 89.254043
BWP 14.440882
BYN 3.459272
BYR 20708.636875
BZD 2.130668
CAD 1.48193
CDF 3032.335873
CHF 0.93192
CLF 0.037424
CLP 1032.631627
CNY 7.656943
CNH 7.655893
COP 4633.430713
CRC 539.91426
CUC 1.056563
CUP 27.998922
CVE 111.652276
CZK 25.269979
DJF 187.772468
DKK 7.458231
DOP 63.868826
DZD 141.040829
EGP 52.47473
ERN 15.848447
ETB 133.610026
FJD 2.395915
FKP 0.833963
GBP 0.833364
GEL 2.889743
GGP 0.833963
GHS 16.478969
GIP 0.833963
GMD 75.016124
GNF 9119.195528
GTQ 8.155369
GYD 221.149638
HKD 8.221302
HNL 26.735392
HRK 7.536738
HTG 138.638575
HUF 412.919692
IDR 16761.951049
ILS 3.866376
IMP 0.833963
INR 89.179423
IQD 1384.779164
IRR 44454.892992
ISK 144.707116
JEP 0.833963
JMD 166.973199
JOD 0.749424
JPY 159.673625
KES 136.824475
KGS 91.702052
KHR 4257.94947
KMF 495.475292
KPW 950.906395
KRW 1469.309554
KWD 0.324798
KYD 0.880892
KZT 531.278845
LAK 23210.420146
LBP 94659.27457
LKR 307.601515
LRD 189.211505
LSL 19.178773
LTL 3.119757
LVL 0.639105
LYD 5.172163
MAD 10.591537
MDL 19.35994
MGA 4946.120853
MKD 61.536346
MMK 3431.675754
MNT 3590.201377
MOP 8.471242
MRU 42.021946
MUR 49.362879
MVR 16.324113
MWK 1832.956479
MXN 21.780853
MYR 4.69378
MZN 67.512357
NAD 19.178773
NGN 1785.622965
NIO 38.899162
NOK 11.690923
NPR 142.801919
NZD 1.791984
OMR 0.406769
PAB 1.0571
PEN 3.985357
PGK 4.262339
PHP 61.985389
PKR 293.729122
PLN 4.303693
PYG 8262.808673
QAR 3.852773
RON 4.976835
RSD 116.996375
RUB 119.557515
RWF 1456.538996
SAR 3.968965
SBD 8.865188
SCR 14.354314
SDG 635.524361
SEK 11.529808
SGD 1.416032
SHP 0.833963
SLE 23.976476
SLL 22155.605053
SOS 604.157718
SRD 37.392294
STD 21868.723099
SVC 9.249935
SYP 2654.646351
SZL 19.175642
THB 36.455126
TJS 11.336919
TMT 3.708537
TND 3.320763
TOP 2.474578
TRY 36.596995
TTD 7.175427
TWD 34.324037
TZS 2795.254968
UAH 44.011439
UGX 3900.868761
USD 1.056563
UYU 45.304298
UZS 13581.248611
VES 49.445224
VND 26820.854443
VUV 125.437295
WST 2.949492
XAF 658.642596
XAG 0.035105
XAU 0.000401
XCD 2.855415
XDR 0.808589
XOF 658.651986
XPF 119.331742
YER 264.06155
ZAR 19.231556
ZMK 9510.331807
ZMW 28.831286
ZWL 340.212889
  • AEX

    -0.7000

    874.48

    -0.08%

  • BEL20

    26.8000

    4213.77

    +0.64%

  • PX1

    -51.8000

    7143.03

    -0.72%

  • ISEQ

    -153.7000

    9452.8

    -1.6%

  • OSEBX

    4.9400

    1457.03

    +0.34%

  • PSI20

    2.5700

    6418.01

    +0.04%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    29.0200

    2990.02

    +0.98%

  • N150

    -6.8800

    3271.48

    -0.21%

Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique
Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique / Photo: Daniel MUNOZ - AFP

Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique

L'odeur fétide de poisson en décomposition emplit le sentier au milieu de la jungle. Dans la réserve de Cuyabeno, en pleine Amazonie équatorienne, une équipe de biologistes et de gardes forestiers a accroché dans les branches des pièges à papillons, ces bijoux ailés remplis d'informations permettant de mesurer les effets dévastateurs du changement climatique.

Taille du texte:

À l'intérieur de filets, un verre contenant un appât de poisson ou de banane fermentée entend séduire les individus adultes, dont la vie éphémère permet de comprendre à court terme l'extinction de certaines espèces.

Depuis août, l'équipe mène un projet de surveillance des papillons avec le soutien de l'ONG Rainforest Partnership, basée aux Etats-Unis.

La sueur, la longue marche et la pestilence sont récompensées : en une semaine, l'équipe a recueilli 169 papillons, principalement de la famille des nymphalidés. Parmi eux, 97 ont été marqués sur leurs ailes et relâchés. Les autres, appartenant probablement à de nouvelles espèces, seront étudiés.

- Des saisons "mortelles" -

La biologiste Maria Fernanda Checa dirige le projet et étudie depuis dix ans les papillons dans le parc national voisin de Yasuni, une réserve de biosphère où d'importants gisements de pétrole sont en cours d'exploitation.

Ses travaux ont été étendus en 2023 à la réserve de Cuyabeno, dans la province de Sucumbios, dans le nord-est du pays. Les résultats seront bientôt connus, mais Mme Checa, professeur à la Pontificia universidad catolica del Ecuador (PUCE), s'attend déjà à quelques découvertes.

Le nombre d'espèces qui tombent dans les pièges a chuté de 10%, et en ce qui concerne la quantité d'individus, "la diminution est également très importante, nous parlons d'environ 50%", observe-t-elle. "C'est quelque chose qui nous inquiète", explique Mme Checa à l'AFP.

La biologiste Elisa Levy, que l'AFP a accompagnée en expédition, est en charge du suivi des papillons à Cuyabeno, une forêt où les arbres poussent au milieu des lagunes.

Tout en battant l'air pour faire fuir les moustiques, Mme Levy donne des instructions à des gardes forestiers du ministère de l'Environnement et un étudiant.

"Ne touchez pas les ailes! Elles se détachent, et c'est comme les écorcher", prévient-elle à l'intention de son équipe qui retourne dans la forêt tropicale tous les deux mois chasser les précieux lépidoptères.

- Effet domino -

Les chercheurs tiennent l'abdomen des papillons dans leurs mains, soufflent doucement sur leur torse pour qu'ils rétractent leurs pattes et, à l'aide de pinces, écartent leurs ailes multicolores. C'est une explosion enchanteresse de rouges et de bleus vifs, des marques qui simulent des yeux de prédateurs et des motifs semblables à la fourrure tachetée des jaguars ou aux rayures des zèbres.

"Par une simple couleur, un petit trait, on peut déjà dire qu'il s'agit d'une autre espèce. C'est passionnant", s'émerveille le garde forestier Nilo Riofrio, capable d'attraper les papillons en plein vol sans les blesser.

Les papillons sont des "bio-indicateurs", c'est-à-dire qu'ils sont "très sensibles, même à de petits changements dans l'écosystème", en raison de leur cycle de vie qui commence par des œufs, puis des chenilles et enfin une brève vie d'adulte, explique Mme Checa. Les saisons de sécheresse notamment "sont mortelles" pour les insectes.

Mme Levy explique l'effet domino de la crise climatique sur l'écosystème. "Si la plante hôte (dont se nourrit la chenille) ne s'adapte pas à ces changements climatiques, le papillon ne pourra pas survivre".

- "Problème grave" -

En Equateur, il existe environ 4.000 espèces de papillons, un nombre proche de celui des pays voisins, le Pérou et la Colombie, qui sont quatre fois plus grands.

Dans les zones tropicales, les papillons ne sont pas adaptés aux changements climatiques, comme c'est le cas dans les pays à quatre saisons des régions aux climats plus tempérés.

"Si le climat se refroidit ou se réchauffe (jusqu'à des températures excessives), ils n'ont pas beaucoup de chances de s'adapter rapidement", prévient Mme Levy.

Selon un document publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 2023, quelque 35% des espèces d'insectes de la planète sont menacées d'extinction.

"C'est un problème grave pour nous" en raison des fonctions qu'ils remplissent dans la nature, comme la pollinisation, souligne Mme Checa. Et le plus grave, c'est que dans des endroits très diversifiés comme la réserve de Yasuni, "le taux de découverte d'espèces est plus lent que le taux d'extinction", ajoute-t-elle.

P.Gashi--NZN