AEX
13.6800
Les preuves scientifiques disponibles ne permettent pas de classer le glyphosate, un herbicide controversé utilisé massivement à travers le monde, comme cancérogène, a estimé mardi l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
"Le Comité d'évaluation des risques de l'ECHA a formé son opinion scientifique indépendante: le classement actuel du glyphosate ne change pas", a déclaré à l'AFP le directeur de l'évaluation des risques de l'ECHA, Mark Rasenberg.
Le glyphosate, l'un des herbicides les plus utilisés au monde, est classé actuellement comme pouvant provoquer des "lésions aux yeux" et étant "toxique pour les milieux aquatiques".
"Après un examen approfondi des preuves scientifiques, le Comité conclut une nouvelle fois qu'un classement du glyphosate comme cancérogène n'est pas justifié", a souligné l'ECHA dans un communiqué.
Cette évaluation est indispensable à la Commission européenne pour décider de la prolongation ou non de l'autorisation délivrée à l'herbicide dans l'UE.
L'autorisation actuelle, étendue en 2017 pour cinq ans, expire le 15 décembre 2022, mais elle sera automatiquement prolongée jusqu'à la fin du processus d'évaluation, à moins qu'un risque particulier ne soit identifié entretemps.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) avaient reporté à juillet 2023 les conclusions de l'EFSA sur "tous les risques possibles de l'exposition au glyphosate pour les animaux, les humains et l'environnement", un rapport initialement attendu au "second semestre 2022", afin de pouvoir "prendre en considération" des centaines de contributions.
La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides s'était déclarée "profondément préoccupée" par ce report.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé le glyphosate en mars 2015 comme étant "cancérogène probable" pour les humains.
Le Groupe d'évaluation du glyphosate, composé de quatre États membres rapporteurs (France, Hongrie, Pays-Bas et Suède), doit rendre d'ici "fin septembre" à l'EFSA un avis actualisé, avant une série de consultations et les conclusions finales du régulateur.
La France s'est donnée pour objectif de sortir de l'essentiel des utilisations de ce désherbant classé comme "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2021, avant une interdiction totale en 2023. Des organisations agricoles s'y opposent, pointant l'absence de produit alternatif.
W.F.Portman--NZN