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Déjà 34°C à Bordeaux, 37°C à Toulouse mardi après-midi: une vague de chaleur exceptionnelle et précoce a commencé à s'abattre sur la France et durera jusqu'au week-end, nouveau signe du changement climatique, alors que la sécheresse est déjà digne d'une fin de mois de juillet.
Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le sud-ouest du pays a été touché en premier mardi avec des températures qui sont montées jusqu'à 29°C à Perpignan ou 30°C à Limoges, à l'ombre comme toute les mesures officielles. Mais c'est toute la France qui sera frappée progressivement d'ici le week-end, avant une baisse des températures attendue probablement dimanche.
Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde et la France n'est pas épargnée.
Encore une fois, le mercure va s'affoler de jeudi à samedi dans la moitié sud, avec 38°C à 40°C attendus par exemple vendredi dans le Sud-Ouest, et des pointes au delà de 40°C localement, et de 35°C à 39°C sur toute la façade atlantique, selon Météo-France. Et entre 30°C et 35°C dans la moitié Nord vendredi et samedi.
Alors la Première ministre Elisabeth Borne réunissait mardi préfets et agences régionales de santé pour s'assurer "que tous les dispositifs sont en place" pour protéger les plus vulnérables, et le ministre de l'Intérieur a adressé un télégramme aux préfets, dont l'AFP a eu connaissance, qui les invite à se mobiliser "personnellement".
La France métropolitaine a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu date d'ailleurs de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (Hérault) mais c'était à la toute fin du mois (28 juin).
- "été de tous les dangers" -
Cette vague est ainsi la plus précoce, devant celles de 2017 et 2005 qui avaient commencé le 18 juin. "On pourrait atteindre 40°C pour la première fois aussi tôt dans la saison", a indiqué mardi à l'AFP Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.
Une précocité qui pèse sur les organismes avec des journées plus longues et des nuits plus courtes en juin qu'en juillet ou en août.
Cette vague de chaleur qui intervient après un printemps particulièrement chaud et sec va encore aggraver la sécheresse des sols, notamment agricoles.
"La sécheresse va malheureusement s'accentuer avec les fortes chaleurs prévues dans les prochains jours", a déclaré mardi Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. "Les niveaux d'humidité des sols sont très bas à l'échelle de la France, digne d'une fin juillet".
Quant aux nappes phréatiques, que les précipitations ponctuelles d'été, même fortes, ne peuvent pas recharger, elles sont en baisse, avec une situation "préoccupante" dans certaines régions comme la Vendée ou PACA, selon le bulletin mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières, publié mardi.
Dans ce contexte, 36 départements restreignent l'utilisation de l'eau.
Les fortes chaleurs sont particulièrement risquées pour les personnes âgées, les personnes vulnérables ou les nourrissons, mais aussi pour les travailleurs en extérieur.
Comme sur ce chantier de construction du tram qui doit relier le centre de Bordeaux à l'aéroport de Mérignac. "Cette semaine on va au moins attaquer à 7 heures. Peut-être 6 heures", explique Aurélien Theillaud, directeur de travaux. Et "le minimum syndical, c’est trois litres d’eau par salarié et par jour".
C'est aussi dans cette chaleur étouffante que plus de 500.000 lycéens de terminale plancheront mercredi pendant 4 heures sur l'écrit de philo.
Cet épisode correspond à une "vague de chaleur", c'est-à-dire des températures élevées pendant plusieurs jours consécutifs.
Mais il est probable que le seuil de "canicule", qui prend en compte le danger que la chaleur de jour comme de nuit représente pour la population, soit atteint dans plusieurs départements à partir de jeudi, enclenchant la mise en place de vigilances orange. Douze départements, principalement du Sud-Ouest, étaient mardi soir en vigilance "jaune" canicule, premier stade de l'alerte.
P.Gashi--NZN