Zürcher Nachrichten - La forêt de Chantilly, sentinelle menacée du réchauffement climatique

EUR -
AED 3.847878
AFN 71.355775
ALL 98.683518
AMD 407.90528
ANG 1.887605
AOA 956.471645
ARS 1045.95529
AUD 1.603226
AWG 1.888324
AZN 1.781822
BAM 1.966431
BBD 2.114632
BDT 125.156641
BGN 1.966151
BHD 0.394734
BIF 3093.725774
BMD 1.047614
BND 1.411632
BOB 7.237126
BRL 6.077208
BSD 1.047362
BTN 88.402636
BWP 14.308356
BYN 3.42753
BYR 20533.229892
BZD 2.111113
CAD 1.462317
CDF 3007.698713
CHF 0.934451
CLF 0.037128
CLP 1024.488044
CNY 7.587893
CNH 7.587411
COP 4598.762534
CRC 533.484204
CUC 1.047614
CUP 27.761765
CVE 110.864372
CZK 25.355423
DJF 186.50833
DKK 7.465217
DOP 63.121256
DZD 140.612199
EGP 51.738619
ERN 15.714207
ETB 128.216383
FJD 2.384317
FKP 0.826899
GBP 0.833093
GEL 2.870782
GGP 0.826899
GHS 16.547461
GIP 0.826899
GMD 74.380234
GNF 9027.807516
GTQ 8.084709
GYD 219.114611
HKD 8.154522
HNL 26.46709
HRK 7.4729
HTG 137.483283
HUF 411.178923
IDR 16702.682523
ILS 3.88451
IMP 0.826899
INR 88.456578
IQD 1372.017612
IRR 44078.349107
ISK 146.33087
JEP 0.826899
JMD 166.852061
JOD 0.742864
JPY 161.438289
KES 135.633281
KGS 90.645526
KHR 4216.797496
KMF 495.000342
KPW 942.851996
KRW 1471.38375
KWD 0.322508
KYD 0.872819
KZT 522.947237
LAK 23005.375183
LBP 93789.056763
LKR 304.828008
LRD 189.042028
LSL 18.899678
LTL 3.093331
LVL 0.633691
LYD 5.114652
MAD 10.536263
MDL 19.103279
MGA 4888.428571
MKD 61.864461
MMK 3402.60866
MNT 3559.791534
MOP 8.397299
MRU 41.673301
MUR 49.080863
MVR 16.196605
MWK 1816.118578
MXN 21.342527
MYR 4.680756
MZN 66.953146
NAD 18.899678
NGN 1777.488252
NIO 38.538352
NOK 11.546605
NPR 141.4447
NZD 1.789386
OMR 0.40317
PAB 1.047362
PEN 3.971471
PGK 4.216797
PHP 61.745272
PKR 290.845514
PLN 4.335303
PYG 8176.203443
QAR 3.81965
RON 5.007898
RSD 117.641009
RUB 108.641335
RWF 1429.729623
SAR 3.933191
SBD 8.782728
SCR 14.351263
SDG 630.139998
SEK 11.502008
SGD 1.409512
SHP 0.826899
SLE 23.812353
SLL 21967.941912
SOS 598.535896
SRD 37.184018
STD 21683.489915
SVC 9.164547
SYP 2632.160877
SZL 18.893143
THB 36.239583
TJS 11.154103
TMT 3.666648
TND 3.327389
TOP 2.45362
TRY 36.218968
TTD 7.113458
TWD 34.134924
TZS 2785.961894
UAH 43.329253
UGX 3869.922166
USD 1.047614
UYU 44.540803
UZS 13436.643239
VES 48.775996
VND 26629.29442
VUV 124.374812
WST 2.924509
XAF 659.522612
XAG 0.033459
XAU 0.000386
XCD 2.831229
XDR 0.796707
XOF 659.522612
XPF 119.331742
YER 261.824842
ZAR 18.888413
ZMK 9429.782938
ZMW 28.932419
ZWL 337.331207
  • AEX

    13.6800

    879.8

    +1.58%

  • BEL20

    69.4500

    4228.29

    +1.67%

  • PX1

    41.8400

    7255.01

    +0.58%

  • ISEQ

    17.2700

    9613.97

    +0.18%

  • OSEBX

    3.8100

    1468.66

    +0.26%

  • PSI20

    48.3400

    6409

    +0.76%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.5000

    2989.04

    +2.98%

  • N150

    24.5300

    3295.3

    +0.75%

La forêt de Chantilly, sentinelle menacée du réchauffement climatique
La forêt de Chantilly, sentinelle menacée du réchauffement climatique / Photo: Eric Feferberg - AFP/Archives

La forêt de Chantilly, sentinelle menacée du réchauffement climatique

Températures en hausse, sol aride et invasions de parasites: dans la forêt de Chantilly, scientifiques et bénévoles s'activent à faire migrer des arbres du Sud, plus résistants, vers le Nord, où les essences autochtones meurent en silence du réchauffement climatique.

Taille du texte:

A première vue, il n'y a que chênes, tilleuls et charmes verdoyants. "Rien ne m'interpellait, finalement", reconnaît Christophe Blanchet, bénévole du mouvement "Ensemble sauvons la forêt de Chantilly" (Oise).

Au contact d'experts, cet ancien salarié dans l'aviation a appris à lever les yeux vers le faîte des arbres. Leurs branches sèches - beaucoup ont perdu leurs feuilles - sont le symptôme d'une mort prochaine. Plus exposée au soleil et éloignée des racines, d'où proviennent les nutriments, la couronne de l'arbre est la première à souffrir du réchauffement.

Dans le Domaine de Chantilly, le chêne est l'essence la plus répandue et la plus touchée. "C'est l'arbre-maître! Quand on voit qu'ils sont sérieusement en mauvais état, ça fait quelque chose", affirme M. Blanchet.

Depuis mars, le collectif de bénévoles, fort de 330 membres, mène avec des scientifiques et des ingénieurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) de Nancy, une campagne de tests sur les 6.300 hectares du domaine. Ici, la température moyenne a grimpé "d'1,5 degré en 30 ans", selon la directrice des lieux, Daisy Copeaux.

Deux à trois fois par semaine, des équipes viennent gratter le sol pour en définir les caractéristiques, comprendre pourquoi certaines espèces "autochtones" dépérissent, et sélectionner celles venues d'ailleurs qui devront les remplacer.

Au total, 13.000 échantillons seront recueillis d'ici le 28 juillet avant d'être analysés par un laboratoire bordelais. Les "petites mains" comme Jean-Michel Henrion, la plupart retraitées, enchaînent les coups de marteau sur leur "carottier", un tube en métal utilisé pour les prélèvements.

- "État critique" -

"On n'est plus tout jeunes", s'amuse-t-il, en fourrant une motte de terre dans un sachet plastique. Un "travail de fourmis". Mais l'apprentissage au contact des forestiers et le sentiment de contribuer à la préservation de la forêt à laquelle ils sont tous attachés leur font oublier les courbatures du soir.

Car le domaine de Chantilly, dont 40% des arbres sont "touchés par le dépérissement", est dans un "état critique", alerte Daisy Copeaux. Difficile de survivre sur une terre sablonneuse pauvre en nappes phréatiques naturelles, qui ne retient pas l'eau de pluie. Ainsi assoiffés puis cuits par le soleil, certains sont "incapables de se réveiller au printemps".

D'ici quelques décennies, l'Oise devrait avoir un climat similaire au Midi, estime le scientifique Hervé Le Bouler, surnommé "le Druide" par les bénévoles. L'urgence est alors de faire "migrer" des espèces du sud, habituées aux canicules, vers le nord. Un processus qui prendrait "plusieurs milliers d'années si on laissait faire la nature", et la forêt "n'a pas le temps d'attendre".

Sur une parcelle d'expérimentation, le coordinateur des bénévoles Jean-Charles Bocquet surveille ainsi "l'adaptation d'essences d'arbres qui viennent du Sud de la France dans les conditions de Chantilly". Ces "jeunes chênes chevelus d'Albi" pourraient repeupler le domaine dans les années à venir.

Il ne s'agit pas de "tout remplacer par des nouvelles espèces", précise M. Bocquet. L'idée étant de "travailler en +patchwork+" pour tester la complémentarité entre les arbres et la résistance de chacun aux aléas environnementaux, tout en "privilégiant" la flore d'origine.

- Invasions d'insectes -

Mais trouver une parade à l'aridité des sols n'est pas le seul défi. La hausse des températures a aussi brisé les cycles de "grands froids" qui régulaient les populations de parasites. Préservées du gel, les larves de hannetons "dévorent les racines" des arbres et coupent leur approvisionnement en nutriments.

D'autres "insectes piqueurs" laissent çà et là des troncs grêlés. De petites cavités, semblables à des trous de perçeuses, témoignent du passage de scolytes. Ces ravageurs forent des galeries dans le bois, dérégulant le flux de sève des arbres. Comme un humain en manque de sang, ils finissent par mourir.

Les conséquences du réchauffement climatique apparaissent à Chantilly avec "5-10 ans d'avance" sur le reste de la France, prévient Hervé Le Bouler. D'où l'intérêt d'avoir transformé cette "sentinelle" en "laboratoire à ciel ouvert" et d'y élaborer des solutions qui pourront "servir à d'autres".

Leur quotas de "trous" rempli, les bénévoles comme Aline Hanshaw rentrent en sifflotant de la session de prélèvements matinale. Certains rempileront l'après-midi. Sans eux, l'expérience serait "impossible", concluent les ingénieurs d'étude de l'INRAE.

B.Brunner--NZN