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Des pointes à 39°C possibles dès mardi dans le sud du pays: une nouvelle vague de chaleur s'installe sur la France, illustration du réchauffement climatique qui va causer des étés "de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme".
L'intensité et la durée du phénomène sont encore difficiles à prédire, soulignent les experts de Météo France, mais les températures dépassaient déjà lundi les 30°C sur une bonne partie du pays et sont attendues entre 36°C et 38°C dès mardi dans le Sud-Ouest et la vallée du Rhône, avec localement des pointes possibles à 39 degrés.
Les premières alertes de vigilance orange canicule pourraient être lancées mercredi pour certains départements, une décision qui sera prise notamment en coordination avec les autorités sanitaires.
La vague de chaleur se propagera ensuite vers le Centre, l'Est puis le Nord, avant de "marquer une baisse légère et temporaire sur le nord du pays jeudi et vendredi", puis d'affecter à nouveau tout le territoire métropolitain.
Elle est alimentée par "un axe de hautes pressions entre le Maroc, la France et les îles britanniques", qui fait remonter de l'air très chaud depuis le sud de la Méditerranée, a expliqué Matthieu Chevallier, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse spécial.
Une dépression d'altitude sur l'archipel des Açores pourrait possiblement encore renforcer le phénomène, dont il est toutefois encore difficile de prévoir l'intensité et la durée, même s'il pourrait se transformer à partir de dimanche en épisode caniculaire, c'est-à-dire avec de fortes températures de jour comme de nuit, ce qui rend la récupération beaucoup plus difficile, notamment pour les personnes vulnérables.
- 35°C, la norme -
"On s'attend a minima à une durée de huit à dix jours", avec un pic probablement "entre samedi et mardi prochain" (19 juillet), indique Sébastien Léas, de Météo France, tout en soulignant qu'il est trop tôt pour évoquer un phénomène pouvant devenir comparable à la canicule meurtrière d'août 2003.
Par contre, Météo France, qui suit les vagues de chaleur depuis 1947 - le pays en a connu 44 sur la période - note qu'elles sont de plus en plus fréquentes sous l'effet du réchauffement climatique. La France a ainsi connu il y a quelques semaines à peine un épisode particulièrement tôt dans la saison, avec 40°C enregistrés le 16 juin, un record de précocité pour l'Hexagone.
Ces vagues vont devenir "plus fréquentes, plus précoces et plus tardives", relève Matthieu Sorel, climatologue à Météo France, soulignant que des études scientifiques d'attribution indiquent qu'elles seraient en France moins intenses de 1,5°C à 3°C sans l'effet du changement climatique.
"Nous allons vers des étés de plus en plus chauds, où 35°C devient la norme et 40°C commence à être régulièrement atteint", a-t-il souligné.
La dernière vague de chaleur pour un mois de juillet remonte à 2019 et fut d'une intensité exceptionnelle avec des records de température moyenne. La France avait ainsi connu sa journée la plus chaude depuis le début des mesures avec 29,4°C le 25 juillet (ex-aequo avec le 5 août 2003), tout comme sa nuit la plus chaude, avec une moyenne de 21,4°C, la nuit du 24 au 25 juillet.
Reste à voir si ce nouvel épisode verra, comme celui de juin, tomber des records. D'après les archives de Météo France, les maximales historiques pour un mois de juillet vont de 40,1°C à Rennes (2019) ou Nancy (2019), 40,3 à Nantes (1949) ou Besançon (1921), 41,2°C à Bordeaux (2019), 41,5°C à Lille (2019), 42,1°C à Brive (2019), 42,3°C à Hyères (1982) et jusqu'à 43°C à Figari en Corse, le 23 juillet 2009.
Le record absolu jamais atteint en France métropolitaine est de 46°C, le 28 juin 2019 à Vérargues, dans l'Hérault.
O.Pereira--NZN