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Cinq ans après avoir lancé autour du globe un bateau laboratoire capable de produire son propre hydrogène, l'entrepreneur à la tête d'Energy Observer Victorien Erussard a annoncé dimanche le développement d'ici 2025 d'un navire de charge polyvalent zéro émission.
"On n'est plus sur un navire d'exploration mais sur un navire de charge industriel", a expliqué à l'AFP l'ancien skipper reconverti dans l'entrepreneuriat vert.
Ce futur cargo mesurera 120 mètres de long, 22 de large et aura une capacité de chargement de 5.000 tonnes, correspondant à 240 conteneurs ou 500 mètres linéaires de chargement de véhicules.
Il sera entièrement électrique et équipé de batteries. En termes de carburant, pour générer l'électricité, il sera doté de réservoirs d'hydrogène liquide. Il disposera en outre d'une assistance vélique.
"Cette typologie de navire polyvalent représente 37% de la flotte mondiale, donc si on arrive à démontrer qu'avec cette technologie on peut transporter de la marchandise en faisant zéro émission, on a potentiellement la possibilité de décarboner à peu près un tiers de la flotte mondiale", a souligné Victorien Erussard.
D'un coût de 80 millions d'euros, le navire aux couleurs du drapeau français et aux lignes futuristes pourra être exploité commercialement pendant une trentaine d'années sur des lignes intra-européennes.
"Il s'agira d'un bateau en rupture technologique construit en association avec les meilleurs industriels français", a vanté M. Erussard, assurant qu'il serait construit dans un chantier français avec des partenaires tels que le groupe Air Liquide ou l'armateur CMA CGM.
"C'est une contribution majeure à l'excellence industrielle française pour une transformation, en synergie avec l'ensemble de l'écosystème, des flottes de navires", se félicite dans un communiqué Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français.
Le transport maritime émet chaque année plus d'un milliard de tonnes de CO2, soit l'équivalent d'un pays comme le Japon, sans compter les émissions de particules fines, rappelle Energy Observer dans son communiqué.
L'Organisation maritime internationale (OMI) a fixé la réduction des émissions de CO2 du secteur d'au moins 40% d'ici à 2030 par rapport à 2008 et de 50% d'ici à 2050.
Depuis sa première expédition en juin 2017, le navire laboratoire "Energy Observer 1" a parcouru plus de 48.000 milles nautiques autour du monde, utilisant l'énergie solaire, l'hydrogène produit par électrolyse à partir de l'eau de mer, ainsi que des ailes rigides automatisées.
P.Gashi--NZN