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L'extraction du béluga, égaré depuis une semaine dans la Seine, sera entreprise mardi soir, une opération de sauvetage du cétacé de près de 4 mètres et 800 kg hors d'une écluse nécessitant une logistique "hors du commun".
"Une opération de transport du béluga égaré dans la Seine va être tentée aujourd'hui dans la soirée", a indiqué aux médias la préfecture de l'Eure, qui pilote l'opération pour sauver l'animal évoluant habituellement dans des eaux froides.
Selon la préfecture, l'extraction devrait débuter à 20H00 et le transport du cétacé doit être réalisé par camion vers une destination encore non précisée.
Un point presse de la sous-préfète d'Evreux doit intervenir vers 17H30 pour présenter les contours de l'opération.
"Aujourd’hui est un grand jour pour ce béluga et pour toutes les personnes impliquées dans son sauvetage", a indiqué Sea Shepherd, l'ONG de défense des océans sur son site internet.
"Il sera sorti de l’eau et acheminé vers un bassin d’eau salée où il sera placé sous surveillance et bénéficiera de soins, en espérant que son mal soit curable. Il sera ensuite relâché en mer, avec on l’espère, les meilleures chances de survie", ajoute Sea Shepherd.
L'ONG a évoqué "un parcours d'obstacles" pour gérer une situation "encore très inédite en France et à laquelle personne n’est préparé".
Une membre de l'équipe du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), arrivée lundi soir sur place du plus grand zoo marin d'Europe, estimait auprès de l'AFP que l'opération était "hors du commun", notamment en raison du site.
Les berges de la Seine "ne sont pas accessibles aux véhicules" à cet endroit et "tout doit être transporté à la main", a expliqué Isabelle Brasseur. Pour la spécialiste, "la priorité est de le remettre dans l'eau de mer".
- cétacés "extrêmement résistants" -
En effet, les experts et les autorités s'accordaient à dire que sa présence depuis vendredi soir dans ce bassin d'environ 125 m sur 25 m, avec une eau fluviale stagnante et relativement chaude, ne pouvait être que provisoire.
"Il faut essayer de comprendre ce qu'il a", a dit Mme Brasseur. "Il peut y avoir des dégradations internes qui ne se voient pas", bien qu'il s'agisse de cétacés "extrêmement résistants".
Interrogée sur la faisabilité d'une telle opération, en considérant la taille et la masse de l'animal, Mme Brasseur a fait valoir que le Marineland avait dans le passé assuré l'extraction et le transport d'animaux plus imposants, comme un orque né à Antibes et transporté vers les Etats-Unis.
La piste de l'euthanasie écartée, l'option d'une extraction de l'animal a été privilégiée lundi au détriment de l'ouverture de l'écluse dans l'espoir qu'il remonte de lui-même le fleuve et retrouve les eaux de la Manche.
"Ce serait une solution simple mais il est à plus de 150 km de l'estuaire, doit passer encore une écluse, est dans une condition physique dégradée et avait jusqu’ici plutôt tendance à se diriger vers Paris que vers la mer", a argumenté Sea Shepherd.
Selon l'observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, il s'agit du second béluga connu en France après qu'un pêcheur de l'estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948.
B.Brunner--NZN