Zürcher Nachrichten - Acclamée, puis vilipendée: autopsie de 9 ans d'intervention de la France au Mali

EUR -
AED 3.82783
AFN 73.090491
ALL 98.625117
AMD 412.880786
ANG 1.875209
AOA 950.445242
ARS 1066.738903
AUD 1.675019
AWG 1.875879
AZN 1.774434
BAM 1.957688
BBD 2.100826
BDT 124.339917
BGN 1.960257
BHD 0.392741
BIF 3076.767334
BMD 1.042155
BND 1.413864
BOB 7.189934
BRL 6.412378
BSD 1.040503
BTN 88.568418
BWP 14.450937
BYN 3.405084
BYR 20426.239727
BZD 2.093719
CAD 1.501871
CDF 2990.984971
CHF 0.93683
CLF 0.037359
CLP 1030.837322
CNY 7.605959
CNH 7.611156
COP 4580.271612
CRC 528.309519
CUC 1.042155
CUP 27.61711
CVE 110.371446
CZK 25.132654
DJF 185.211967
DKK 7.461522
DOP 63.381127
DZD 140.793879
EGP 52.936161
ERN 15.632326
ETB 132.480769
FJD 2.416393
FKP 0.825368
GBP 0.831838
GEL 2.928645
GGP 0.825368
GHS 15.294751
GIP 0.825368
GMD 75.035679
GNF 8992.672825
GTQ 8.01473
GYD 217.689947
HKD 8.095096
HNL 26.436496
HRK 7.47528
HTG 136.051212
HUF 411.094767
IDR 16876.659497
ILS 3.812427
IMP 0.825368
INR 88.857425
IQD 1363.014535
IRR 43861.701691
ISK 145.151347
JEP 0.825368
JMD 162.11635
JOD 0.7392
JPY 164.616213
KES 134.480012
KGS 90.667126
KHR 4182.033288
KMF 485.774531
KPW 937.938997
KRW 1530.89982
KWD 0.321171
KYD 0.867136
KZT 539.029858
LAK 22754.945607
LBP 93175.961916
LKR 306.655749
LRD 189.372637
LSL 19.347259
LTL 3.077213
LVL 0.63039
LYD 5.107926
MAD 10.49282
MDL 19.197515
MGA 4907.733177
MKD 61.609839
MMK 3384.879074
MNT 3541.242854
MOP 8.323828
MRU 41.536059
MUR 49.054272
MVR 16.048307
MWK 1804.240068
MXN 21.067082
MYR 4.657418
MZN 66.597597
NAD 19.347259
NGN 1607.086418
NIO 38.286925
NOK 11.873544
NPR 141.709669
NZD 1.853033
OMR 0.400882
PAB 1.040503
PEN 3.874537
PGK 4.223073
PHP 60.506447
PKR 289.67267
PLN 4.263092
PYG 8114.826201
QAR 3.78425
RON 4.975668
RSD 117.158332
RUB 103.997465
RWF 1451.499874
SAR 3.912667
SBD 8.736965
SCR 14.85803
SDG 626.852558
SEK 11.517799
SGD 1.416273
SHP 0.825368
SLE 23.75844
SLL 21853.474277
SOS 594.673522
SRD 36.535871
STD 21570.506222
SVC 9.104781
SYP 2618.446177
SZL 19.355667
THB 35.558363
TJS 11.382978
TMT 3.657964
TND 3.3177
TOP 2.440837
TRY 36.6363
TTD 7.070819
TWD 34.134777
TZS 2523.233623
UAH 43.627876
UGX 3808.673208
USD 1.042155
UYU 46.314667
UZS 13432.955177
VES 53.751727
VND 26507.214667
VUV 123.726739
WST 2.879253
XAF 656.590237
XAG 0.034976
XAU 0.000396
XCD 2.816476
XDR 0.797769
XOF 656.590237
XPF 119.331742
YER 260.92961
ZAR 19.643357
ZMK 9380.638153
ZMW 28.795772
ZWL 335.573513
  • AEX

    4.0100

    876.26

    +0.46%

  • BEL20

    22.8100

    4246.05

    +0.54%

  • PX1

    10.9100

    7282.69

    +0.15%

  • ISEQ

    43.5100

    9712.3

    +0.45%

  • OSEBX

    7.4200

    1408

    +0.53%

  • PSI20

    20.1800

    6325.74

    +0.32%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    40.4000

    3055.65

    +1.34%

  • N150

    6.7900

    3238.97

    +0.21%

Acclamée, puis vilipendée: autopsie de 9 ans d'intervention de la France au Mali
Acclamée, puis vilipendée: autopsie de 9 ans d'intervention de la France au Mali

Acclamée, puis vilipendée: autopsie de 9 ans d'intervention de la France au Mali

2013: le président François Hollande est acclamé à Tombouctou, fraîchement libérée des jihadistes par les forces françaises. Neuf ans plus tard, les slogans antifrançais fleurissent à Bamako et la junte au pouvoir accuse Paris de tous les maux. Retour sur une rupture.

Taille du texte:

Le 11 janvier 2013, la France lance l'opération Serval au Mali à la demande de l'Etat malien, pour enrayer la progression des jihadistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou (nord du Mali).

Fin janvier, le président français est accueilli en libérateur par une foule en liesse et déclare connaître "le plus beau jour de (sa) vie politique".

"Si la France n'était pas intervenue, aujourd'hui le Mali serait sous domination jihadiste. Ce combat, nous l'avons gagné", soulignait en janvier à l'AFP Jean-Yves Le Drian, actuel ministre français des Affaires étrangères et ministre de la Défense de 2012 à 2017.

Une mission de l'ONU (Minusma, 15.000 hommes) est rapidement déployée.

En 2014, l'ancienne puissance coloniale choisit d'étendre son action militaire avec l'opération antijihadiste Barkhane, qui comptera jusqu'à 5.500 hommes. Objectif: poursuivre la lutte antiterroriste et accompagner le Mali et ses voisins pour que leurs forces de sécurité soient un jour capables d'assurer leur sécurité.

Un excès de confiance dans une zone parmi les plus pauvres de la planète, minée par la corruption et les tensions communautaires, soulignent nombre d'experts. "Serval répondait à une bonne stratégie, avec des objectifs clairs et des moyens adéquats. La grande erreur a été de rester", estime l'historien militaire Michel Goya. "On a voulu jouer les gendarmes au lieu de rester des pompiers. Mais il existait trop de problèmes structurels ingérables".

En mai-juin 2015, l'accord de paix dit d'Alger est signé entre gouvernement et ex-rébellion non jihadiste. Très peu appliqué, il reste la référence pour une sortie de crise.

La même année commencent à se multiplier les attaques contre les forces sahéliennes et étrangères, ainsi que des lieux fréquentés par des étrangers. Engins explosifs artisanaux, attaques éclair de jihadistes à moto, attentats... Les groupes jihadistes gagnent du terrain au Niger et frappent désormais le Burkina Faso.

La contagion est en marche.

En mars 2017, le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM) est créé, fédération de groupes jihadistes autour d'Aqmi, dirigé par Iyad Ag Ghali. Un autre groupe, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), monte en puissance et signe une série d'attaques d'ampleur fin 2019 contre des bases militaires au Mali et au Niger.

Fin 2019, la France perd 13 de ses militaires dans la collision de deux hélicoptères au Mali. Le président Emmanuel Macron tape du poing sur la table et convoque les chefs d'Etats du Sahel au sommet de Pau (sud-ouest de la France) pour exiger un sursaut collectif. Une séquence diplomatique vécue comme une humiliation. "Cet affront public a laissé des traces durables", commente une source sécuritaire ouest-africaine.

La France envoie 500 hommes supplémentaires sur le terrain pour mettre à terre l'EIGS, désigné ennemi numéro un, et poursuivre sa politique de "neutralisation" des cadres jihadistes. Le 4 juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane au Mali. Un succès symbolique majeur. S'ensuivent une série d'éliminations ciblées.

Mais les groupes armés ne lâchent pas leur emprise. Les autorités maliennes, faute de moyens ou de volonté, ne reprennent pas le terrain et n'installent ni services ni forces de sécurité dans les régions délaissées du pays.

"Le problème, c'est qu'à chaque victoire tactique française, l'Etat malien n'en a pas profité pour remettre des services, des juges, des préfets, des forces de sécurité dans ces zones. Or la nature a horreur du vide", confie, amer, le colonel Raphaël Bernard, trois fois déployé au Mali.

Paris compose avec l'immobilisme du président malien Ibrahim Boubacar Keita, tout en commençant à s'adjoindre des partenaires européens pour partager le fardeau, au sein du groupement de forces spéciales Takuba. Mais à l'incurie du pouvoir s'ajoute l'instabilité politique: en août 2020 puis en mai 2021, deux coups d'Etat successifs secouent le Mali et mettent le pouvoir aux mains d'une junte qui joue rapidement la carte du sentiment antifrançais.

La dégradation de la situation sécuritaire malgré la présence de Barkhane fait grandir l'incompréhension des populations. Les violences se propagent dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Ghana. Inquiète du risque d'enlisement, la France, qui a dépensé un milliard d'euros par an dans cette opération, annonce la réduction de son engagement au Sahel (de 5.100 hommes à 3.000 à l'horizon 2022).

Bamako dénonce un "abandon en plein vol" et finit par recourir, selon des accusations occidentales démenties par le Mali, aux services de la sulfureuse société privée russe Wagner.

La junte repousse sine die l'organisation d'élections et multiplie les déclarations hostiles à Paris. Elle est mise au ban par les autres pays de la région. Le divorce avec Paris est consommé, et officialisé jeudi quand la France et ses partenaires annoncent un "retrait coordonné" du Mali.

En neuf ans, 48 militaires français ont été tués au Mali, où les violences jihadistes et intercommunautaires ont fait des milliers de morts civils.

X.Blaser--NZN