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Après une semaine difficile, la candidate de droite Valérie Pécresse et sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen sont repassées vendredi à l'offensive tandis que le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon compte sur le "vote utile" à gauche à moins de deux mois du premier tour.
"Aujourd'hui on tourne la page, je veux que mon projet se fasse connaitre", a insisté la candidate LR Valérie Pécresse à Cannes. "Le bilan d'Emmanuel Macron "ressemblerait, s'il était chef d'entreprise, à un dépôt de bilan". "Cinq ans c'était trop, dix ans ce sera trop tard", a-t-elle attaqué ensuite lors d'un meeting au Cannet (Alpes-Maritimes).
- "président zig-zag" -
"M. Macron va présenter sa candidature, il ferait mieux de présenter ses excuses", a-t-elle lancé devant 2.000 personnes avant de vilipender le bilan d'un "président zig-zag": "Berézina migratoire", "école à bout de souffle", justice "noyée et abandonnée"... Elle a aussi promis d'organiser, si elle est élue, des référendums sur la sécurité et sur l'immigration.
Ces derniers jours ont été laborieux pour Valérie Pécresse après un premier grand rassemblement jugé raté dimanche qui s'est traduit par une baisse dans les sondages.
Mais vendredi soir, moins solennelle et plus naturelle, marchant micro à la main et sans notes, elle a affiché sa détermination et sa combativité: "Il y a des tempêtes et des bourrasques. Mais je suis sereine (...) et je garderai le cap jusqu'à l'Elysée".
Face au président Emmanuel Macron, toujours pas officiellement candidat mais donné autour de 25% dans les intentions de vote, la bataille n'a jamais été aussi rude à droite pour décrocher le ticket pour le second tour.
La candidate LR et ses deux rivaux de l'extrême droite sont dans un mouchoir de poche, autour de 15% selon les enquêtes. Les prochains jours seront décisifs pour faire la différence et prendre l'ascendant au sein de l'électorat conservateur avant que la campagne ne s'électrise avec l'entrée en lice du président-candidat.
- "Pas un jeu de téléréalité" -
Semaine difficile aussi pour Marine Le Pen après une nouvelle défection au sein du Rassemblement national. L'eurodéputé et membre dirigeant du parti Nicolas Bay a bruyamment rallié l'autre candidat de l'extrême droite Eric Zemmour qui n'exclut pas, en cas de victoire, de prendre comme Premier ministre Marion Maréchal, nièce de la candidate RN, si elle fait campagne avec lui.
En meeting à Vienne (Isère), Marine Le Pen, a défendu ses propositions sur la sécurité ou le pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français. "Ma candidature est aujourd’hui la seule capable d’aboutir à la défaite d'Emmanuel Macron", a-t-elle lancé devant quelque 700 militants qui criaient "Marine présidente" ou "on est chez nous".
"Une élection présidentielle n’est pas un jeu de téléréalité. Nous n'entendons pas seulement témoigner mais agir, nous n’entendons pas seulement nous faire les interprètes d’une nostalgie française mais inventer et édifier la France de demain", a ajouté Marine Le Pen dans une allusion à l'ancien polémiste.
Pendant ce temps, au sein d'une gauche divisée, le leader de La France Insoumise, qui faisait campagne dans les Hautes-Alpes vendredi, réussit à tirer son épingle du jeu. Avec 10-11% des intentions de vote, il est loin devant ses adversaires à gauche.
Le tribun de LFI a qualifié de "bienvenu" l'appui inopiné cette semaine de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, selon qui "le vote utile à gauche, c'est le vote Mélenchon".
Le représentant de la gauche radicale est dans la situation qu'il espérait il y a quelques mois: distancer l'écologiste Yannick Jadot qui le concurrençait un temps et se trouve désormais aux alentours des 5%.
- "Tout schuss" -
Mais vendredi soir, l'écologiste ne s'est pas privé d'ironiser sur le soutien de l'ex-candidate PS, affirmant qu'"en politique, (il) préférait la ligne droite et le tout schuss", plutôt que le slalom. "Il y a dix jours, paraît-il, Ségolène Royal voulait rejoindre Valérie Pécresse, il y a un an elle voulait rejoindre Emmanuel Macron. Maintenant, elle rejoint Jean-Luc Mélenchon".
Quant à la candidate socialiste Anne Hidalgo, créditée de 1,5 à 3% dans les sondages, elle a fustigé une "campagne très moche, vulgaire, violente", mais compte néanmoins aller "jusqu'au bout". Le PS est pourtant "plus proche de l'enterrement que de la résurrection", a ironisé le ministre des Affaires étrangères et ex-responsable socialiste Jean-Yves Le Drian.
La course à l'Elysée est déjà finie pour Florian Philippot, ancien bras droit de Marine Le Pen, figure médiatique des manifestants les plus radicaux contre le pass sanitaire. Il a jeté l'éponge après n'avoir recueilli qu'un seul parrainage d'élu, très loin des 500 nécessaires avant le 4 mars pour se présenter à la présidentielle.
R.Schmid--NZN