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Les efforts diplomatiques se poursuivent dimanche avec un appel prévu entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine pour tenter d'éviter une guerre majeure en Europe, au moment où les Occidentaux craignent plus que jamais une invasion russe en Ukraine.
Le président français doit s'entretenir à 10H00 GMT avec son homologue russe, près de deux semaines après leur rencontre sous les ors du Kremlin. La veille, il a parlé au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui lui a "confié de dire à Vladimir Poutine la disponibilité de l'Ukraine à dialoguer".
Une discussion qui constitue "les derniers efforts possibles et nécessaires pour éviter un conflit majeur en Ukraine", a souligné l'Elysée.
Le président américain Joe Biden a pour sa part convoqué le Conseil de sécurité nationale pour une réunion consacrée à la crise dimanche soir. Signe que la voie diplomatique reste ouverte, son secrétaire d'Etat Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov doivent, eux, se rencontrer le jeudi 24 février.
Kiev et les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir déployé 150.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, Washington répétant que Moscou peut lancer une attaque "à tout moment" sur son voisin pro-occidental et cherche un casus belli.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé dimanche que la Russie préparait "ce qui pourrait être la plus grande guerre en Europe depuis 1945".
Selon lui, une invasion russe se ferait non seulement par l'Est, mais également par le Nord, en provenance du Bélarus pour "encercler Kiev".
- Réunion de crise à Washington -
L'appel Macron-Poutine intervient alors que les tirs sur le front dans l'Est ukrainien ont connu une flambée spectaculaire ces derniers jours, les observateurs de l'OSCE signalant plus de 1.500 violations du cessez-le-feu entre jeudi et vendredi, un record cette année.
Au même moment, les armées de Moscou et Minsk sont censées terminer dimanche des manoeuvres militaires communes au Bélarus, voisin de l'Ukraine, des exercices débutés le 10 février et qui ont renforcé l'inquiétude des Occidentaux.
Samedi, l'armée russe a également procédé, sous la supervision personnelle de Vladimir Poutine, à des tests de missiles pouvant porter des charges nucléaires.
"Nous ne pouvons pas éternellement offrir un rameau d'olivier alors que la Russie effectue des tests de missiles et continue d'amasser des troupes" à la frontière ukrainienne, a réagi dimanche dimanche le président du Conseil européen Charles Michel.
Le Kremlin nie toute intention d'attaquer l'Ukraine, que Moscou veut faire revenir dans sa sphère d'influence.
Mais la Russie conditionne la désescalade à des "garanties" pour sa sécurité, comme le retrait d'Europe de l'Est de l'infrastructure militaire de l'Otan et l'assurance que l'Ukraine n'adhèrera jamais à l'Alliance atlantique, des demandes inacceptables pour les Occidentaux.
- Tirs soutenus sur le front -
Sur le front, dans l'est de l'Ukraine, les combats redoublent. Kiev et les séparatistes soutenus par Moscou s'accusent mutuellement d'envenimer ce conflit qui a fait plus de 14.000 morts depuis 2014.
Renforçant l'inquiétude, les séparatistes prorusses ont annoncé samedi une "mobilisation générale" des hommes en état de combattre, après avoir ordonné l'évacuation de civils vers la Russie voisine, qui a affirmé dimanche en avoir accueilli plus de 40.000.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont à nouveau accusé l'armée ukrainienne de dizaines de tirs violant le cessez-le-feu, au mortier et à l'obusier, et assurent que l'Ukraine prépare une attaque, ce que Kiev dément catégoriquement.
Les milices de la "république" séparatiste de Lougansk ont assuré avoir repoussé une attaque de militaires ukrainiens dimanche à l'aube, lors de laquelle, selon cette source, deux civils ont été tués. Une annonce qualifiée de "désinformation absolue" par Kiev.
"Nous soulignons que l'Ukraine ne prévoit pas d'offensive dans le Donbass", a assuré samedi soir le chef de l'Etat major ukrainien, Valeri Zalujny, dans un communiqué sur Facebook, accusant Moscou de "tuer des civils" pour avoir un prétexte d'intervenir comme "forces de maintien de la paix".
Depuis près de trois mois, Washington n'a cessé de sonner l'alerte sur les préparatifs d'une offensive russe en Ukraine.
M. Biden s'était dit vendredi, pour la première fois, "convaincu" que Vladimir Poutine avait décidé d'envahir l'Ukraine "dans les prochains jours", et que la multiplication actuelle des heurts sur la ligne de front dans l'est du pays visait à créer une "fausse justification" pour lancer l'offensive.
Samedi, le président ukrainien avait exhorté les Occidentaux à cesser leur politique "d'apaisement" vis-à-vis de Moscou et à augmenter leur aide militaire à Kiev, "bouclier de l'Europe".
W.Vogt--NZN