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La France ne risque pas une pénurie de gaz ou de pétrole à court terme, même si la Russie interrompt ses livraisons dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, a assuré mercredi la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
"Même si la Russie avait cessé ses exportations, ce qui n’est pas à l’ordre du jour, actuellement nous ne courons pas de risques d'approvisionnement en matière énergétique, qu’il s'agisse du carburant ou du gaz", a souligné la ministre au Sénat.
"Nous avons des stocks stratégiques de pétrole importants qui couvrent près de trois mois de consommation et nous permettent de faire face à des perturbations d’approvisionnement. Les Français ne risquent pas de manquer de carburant ou de gaz pour se chauffer dans les prochains mois", a indiqué Mme Pompili.
Quelques heures avant, la France avait salué la suspension par Berlin du projet de gazoduc Nord Stream 2 qui relie l'Allemagne à la Russie, dans le cadre des premières sanctions en réaction à la reconnaissance des séparatistes que Kiev combat depuis huit ans.
"L'Allemagne réalise que l'indépendance énergétique n'a pas de prix", a affirmé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur BFM TV/RMC, évoquant la "nécessité absolue" de l'indépendance face à l'envolée des cours du pétrole et du gaz.
Au Sénat, le sénateur (PS) François Bonneau a souligné que la France ne pouvait pas penser que ce conflit n’aurait "aucun impact sur elle", et que le risque était "particulièrement grand en matière énergétique".
"Le gouvernement surveille actuellement la situation de très près", lui a répondu Barbara Pompili.
La ministre a indiqué s'être entretenue mardi avec la commissaire européenne à l'Energie, Kadri Simson, répétant son appel à une réforme structurelle du marché européen de l'électricité. Elle a également indiqué que la France avait "des contacts réguliers avec le gouvernement des Etats-Unis pour envisager des actions coordonnées si la situation le justifiait".
GRTgaz, le gestionnaire de l'essentiel du réseau gazier français, avait indiqué début février que l'approvisionnement ne suscitait pas d'inquiétude particulière en dépit des faibles livraisons russes vers l'Europe.
Une fin d'hiver trop froide pourrait cependant rendre "l'équilibre du système difficile", avait souligné le directeur de GRTgaz.
À fin janvier, les stockages français étaient remplis à 33%, un petit peu moins que ces dernières années.
La Norvège demeure de loin le principal fournisseur de la France (36%), devant la Russie (17%), l'Algérie (8%) et les Pays-Bas (8%).
L.Zimmermann--NZN