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Les talibans afghans souhaitent que les pays musulmans se montrent "précurseurs" et les appellent à reconnaître "officiellement" leur gouvernement, a annoncé mercredi le Premier ministre.
"J'appelle les pays musulmans à se montrer précurseurs et à nous reconnaître officiellement. J'espère que nous serons ensuite capables de nous développer rapidement", a déclaré Mohammad Hassan Akhund lors d'une conférence de presse concernant la crise économique majeure qui frappe le pays depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août et l'arrêt de l'aide internationale au pays.
Face aux craintes qu'un éventuel retour de l'aide internationale, qui finançait 80% du budget afghan, ne profite aux talibans, le Premier ministre a tenu à distinguer son gouvernement du peuple afghan.
"Nous (le gouvernement) ne voulons de l'aide de personne. Nous n'en voulons pas pour les responsables. Nous en avons besoin pour notre population", a-t-il expliqué, en estimant que les talibans avaient "rempli" les conditions pour être reconnus, en ramenant la paix et la sécurité dans le pays.
Aucun pays n'a pour l'instant reconnu le gouvernement formé par les talibans. La communauté internationale reste dans l'expectative et attend de voir comment ces fondamentalistes islamistes comptent gouverner l'Afghanistan, après avoir largement piétiné les droits de l'homme lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.
Si les talibans ont promis de suivre une ligne moins dure que lors de leur précédent règne, les femmes restent largement exclues des emplois publics et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées.
La situation humanitaire en Afghanistan a pris un tour dramatique depuis le retour au pouvoir des talibans et l'arrêt de l'aide internationale massive qui portait le pays à bout de bras en représentant près de 80% du budget national.
Le chômage a explosé et de nombreux fonctionnaires n'ont reçu aucun salaire depuis des mois.
La famine menace aujourd'hui 23 millions d'Afghans, soit 55% de la population, selon l'ONU, qui a besoin de 4,4 milliards de dollars des pays donateurs cette année afin de faire face à la crise humanitaire.
L'appel à l'aide des Nations Unies a pour l'instant été peu suivi. Les diplomaties occidentales sont encore à la recherche de moyens pour acheminer l'aide vers l'économie afghane sinistrée, sans soutenir le gouvernement, qui comprend de nombreux membres visés par des sanctions internationales.
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O.Hofer--NZN