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"Stoppez cette folie!": à Berlin, Paris, Londres ou New York, des milliers de manifestants ont protesté jeudi dans de nombreux pays contre l'invasion de l'Ukraine. Et en Russie même des centaines de protestataires ont été arrêtés.
L'AFP a assisté à des dizaines d'interpellations sur la seule place Pouchkine, dans le centre de Moscou.
Devant l'ambassade russe à Berlin, un manifestant brandit une pancarte où est écrit: "Stoppez cette folie, sauvez la vie, plus de mensonges". De nombreux autres arborent les couleurs ukrainiennes.
"Tout le monde devrait venir ici aujourd'hui et soutenir l'Ukraine et dire que la guerre doit cesser", déclare à l'AFP Olga Kupricina, 32 ans, originaire de Kaliningrad en Russie et installée en Allemagne depuis octobre.
- "Criminel de guerre" -
"Les Ukrainiens et les Russes sont frères et sœurs. Tous mes amis et mes parents sont sous le choc et ne veulent pas de guerre", dit-elle.
"Nous voulons montrer que nous sommes contre la guerre. Nous sommes russes et venons de Russie. L'Ukraine a toujours été un pays très amical avec nous et un pays proche", abonde Ekaterina Studnitzky, 40 ans dont 16 passés en Allemagne.
Des Ukrainiens participaient à un autre rassemblement, au pied de la mythique Porte de Brandebourg.
Vladimir "Poutine a déjà volé ma maison parce que je suis de Donetsk et que ma famille et moi avons dû partir à cause de la guerre", s'emporte Sofia Avdeeva, étudiante de 22 ans.
"Je ne veux pas que l'ensemble de l'Ukraine connaisse le même sort. J'ai déjà dit au revoir à ma maison mais je ne veux pas que tout le pays vive l'enfer que nous avons vécu", poursuit-elle, avant de lancer que le président russe "devrait mourir".
A Paris, près de 3.000 manifestants, portant drapeaux bleus et jaunes ou bouquets de mimosas à la main, étaient réunis jeudi soir place de la République, lieu emblématique de grands rassemblements dans la capitale française. En pleine campagne présidentielle, des candidats de gauche étaient présents, comme l'écologiste Yannick Jadot ou Christiane Taubira. Des centaines de personnes s'étaient déjà rassemblées plus tôt devant l'ambassade de Russie à Paris, ainsi que dans d'autres grandes villes françaises.
- "Liberté" -
Sur Times Square, la célèbre place de New York, où quelque 200 Ukrainiens s'étaient réunis, Dmytro Zhurba, 36 ans, ne croit plus trop à la communauté internationale. "Ils n'ont rien fait ces huit dernières années", depuis l'annexion de la Crimée, d'où il est originaire, déplore-t-il.
"Tout le monde a essayé de jouer la diplomatie avec la Russie. Mais vous ne pouvez pas", s'emporte-t-il. "Vous vous rendez compte, il y a une vraie guerre au cœur de l'Europe, en 2022!".
Comme Dmytro Zhurba, beaucoup s'inquiètent pour leurs parents qui sont restés au pays.
"Mes parents sont médecins. Ils resteront là-bas, ils refusent de partir", explique Kateryna Bieliaieva, 34 ans.
A Londres, quelques centaines de manifestants, en majorité des Ukrainiens, se sont rassemblés devant les bureaux du Premier ministre Boris Johnson, à Downing Street.
"Nous sommes désespérés. Nous ne pouvons pas nous opposer à la Russie et il semble que le monde entier a peur de lui, peur que Poutine le punisse, ce qui lui permet d'aller toujours plus loin, de tuer encore plus de gens", a expliqué Libby Lubovfodor.
En Géorgie, théâtre d'une intervention russe en 2008, des milliers de personnes ont manifesté dans les principales villes. "Poutine a attaqué non seulement l'Ukraine aujourd'hui ou la Géorgie il y a des années, mais l'idée même de liberté", estime à Tbilissi Keti Tavartkiladze, professeur de mathématiques de 61 ans.
- Drapeau brûlé -
A Prague, où les chars russes étaient intervenus en 1968, plusieurs milliers de personnes ont manifesté sur la place Wenceslas, puis se sont dirigées vers l’ambassade de Russie, en portant une grande caricature d'Hitler et de Poutine.
A Varsovie, pays limitrophe de l'Ukraine, un drapeau russe a été brûlé par un manifestant devant l'ambassade russe. Des rassemblements ont aussi été organisés à Washington, Istanbul, Beyrouth, Tokyo, Dublin, La Haye, Amsterdam ou Berne.
"Nous nous sentons détruits (...) C'est un très mauvais sentiment quand votre mère vous appelle à 6 heures du matin et vous dit que la guerre a commencé. Alors nous avons décidé de quitter notre lieu de travail pour venir dire +non+ devant l'ambassade de Russie", déclare à l'AFP Yevhenii Osypchuk, un mécanicien automobile de 27 ans, qui a lui participé à un rassemblement à Stockholm.
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N.Zaugg--NZN