Zürcher Nachrichten - Le cinéma comme catharsis pour une réalisatrice traumatisée par le passé de sa famille coréenne

EUR -
AED 3.885561
AFN 71.400618
ALL 98.79328
AMD 414.292695
ANG 1.907403
AOA 963.698942
ARS 1066.336254
AUD 1.628103
AWG 1.904163
AZN 1.795023
BAM 1.966261
BBD 2.136919
BDT 126.474081
BGN 1.955959
BHD 0.398799
BIF 3063.586381
BMD 1.057868
BND 1.421328
BOB 7.313739
BRL 6.226927
BSD 1.058406
BTN 89.364294
BWP 14.45872
BYN 3.463545
BYR 20734.21722
BZD 2.133299
CAD 1.483819
CDF 3036.081522
CHF 0.93176
CLF 0.037478
CLP 1034.140602
CNY 7.665949
CNH 7.663785
COP 4650.653186
CRC 540.581189
CUC 1.057868
CUP 28.033508
CVE 110.853206
CZK 25.263985
DJF 188.00465
DKK 7.45924
DOP 63.800041
DZD 141.14823
EGP 52.544905
ERN 15.868023
ETB 133.775068
FJD 2.398346
FKP 0.834993
GBP 0.83437
GEL 2.887538
GGP 0.834993
GHS 16.457169
GIP 0.834993
GMD 75.108704
GNF 9120.611028
GTQ 8.165443
GYD 221.422813
HKD 8.230934
HNL 26.768417
HRK 7.546048
HTG 138.809829
HUF 412.972726
IDR 16784.401733
ILS 3.868598
IMP 0.834993
INR 89.313751
IQD 1386.489712
IRR 44523.025916
ISK 144.726771
JEP 0.834993
JMD 167.179453
JOD 0.750344
JPY 159.428672
KES 137.046879
KGS 91.83513
KHR 4258.596826
KMF 496.087495
KPW 952.081002
KRW 1471.664088
KWD 0.325178
KYD 0.88198
KZT 531.935107
LAK 23239.09082
LBP 94776.202446
LKR 307.98148
LRD 189.445228
LSL 19.202464
LTL 3.12361
LVL 0.639894
LYD 5.178552
MAD 10.604621
MDL 19.383854
MGA 4952.230549
MKD 61.534897
MMK 3435.914732
MNT 3594.636173
MOP 8.481706
MRU 42.073853
MUR 49.423082
MVR 16.343633
MWK 1835.220639
MXN 21.778455
MYR 4.699583
MZN 67.594496
NAD 19.202464
NGN 1787.828721
NIO 38.947213
NOK 11.691316
NPR 142.978315
NZD 1.791084
OMR 0.407285
PAB 1.058406
PEN 3.9903
PGK 4.267604
PHP 62.087871
PKR 294.091951
PLN 4.304395
PYG 8273.015308
QAR 3.857532
RON 4.978005
RSD 117.030899
RUB 119.70066
RWF 1458.338186
SAR 3.973993
SBD 8.876139
SCR 14.379774
SDG 636.299149
SEK 11.528351
SGD 1.416755
SHP 0.834993
SLE 24.015219
SLL 22182.972765
SOS 604.904004
SRD 37.438486
STD 21895.736441
SVC 9.261361
SYP 2657.925503
SZL 19.199329
THB 36.505443
TJS 11.350923
TMT 3.713117
TND 3.324903
TOP 2.477632
TRY 36.659157
TTD 7.184291
TWD 34.353179
TZS 2798.7078
UAH 44.065804
UGX 3905.687309
USD 1.057868
UYU 45.36026
UZS 13598.02485
VES 49.396389
VND 26853.984905
VUV 125.592242
WST 2.953135
XAF 659.456185
XAG 0.035212
XAU 0.000401
XCD 2.858941
XDR 0.809588
XOF 659.465585
XPF 119.331742
YER 264.38771
ZAR 19.209908
ZMK 9522.027644
ZMW 28.8669
ZWL 340.633137
  • AEX

    -0.7000

    874.48

    -0.08%

  • BEL20

    26.8000

    4213.77

    +0.64%

  • PX1

    -51.8000

    7143.03

    -0.72%

  • ISEQ

    -153.7000

    9452.8

    -1.6%

  • OSEBX

    4.9400

    1457.03

    +0.34%

  • PSI20

    2.5700

    6418.01

    +0.04%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    29.0200

    2990.02

    +0.98%

  • N150

    -6.8800

    3271.48

    -0.21%

Le cinéma comme catharsis pour une réalisatrice traumatisée par le passé de sa famille coréenne
Le cinéma comme catharsis pour une réalisatrice traumatisée par le passé de sa famille coréenne

Le cinéma comme catharsis pour une réalisatrice traumatisée par le passé de sa famille coréenne

La cinéaste Yang Yonghi n'avait que six ans lorsque son frère aîné a quitté le Japon pour la Corée du Nord. Il faisait partie des étudiants offerts par des familles coréennes pour le 60e anniversaire du dirigeant Kim Il Sung.

Taille du texte:

Avant le départ du bateau de Niigatau, sous une pluie de confettis accompagnée de l'hymne nord-coréen, il lui a remis un mot: "Yonghi, écoute beaucoup de musique. Regarde autant de films que tu veux."

C'était en 1972. Un an auparavant, ses parents, membres de la communauté coréenne "Zainichi" au Japon, avaient offert le même destin à deux de leurs fils.

Ils étaient attirés par la promesse du régime d'un paradis où l'éducation et les soins de santé seraient gratuits et l'emploi abondant.

Le traumatisme lié à ces douloureuses séparations est présent dans chacun des films de Yang Yonghi. La cinéaste, née à Osaka, évoque les souffrances endurées par plusieurs générations de sa famille, de la fin de la colonisation de la Corée par le Japon aux décennies qui ont suivi la division de la péninsule coréenne.

"Mes parents ont consacré leur vie à (...) un projet insensé qui les a obligés à sacrifier leurs propres enfants", regrette Mme Yang, 57 ans.

Le cinéma lui a permis d'exorciser ses démons et de donner un sens à la dévotion de ses parents pour un État isolé et répressif auquel ses frères n'ont jamais pu échapper.

- "Je voulais être libre" -

Son père, militant pro-nord-coréen à Osaka, avait envoyé ses fils dans le cadre d'un programme de rapatriement organisé entre Pyongyang et Tokyo.

Entre 1950 et 1984, environ 93.000 Coréens basés au Japon sont partis en Corée du Nord dans le cadre de ce programme.

Le frère aîné de Yang Yonghi faisait partie des 200 étudiants choisis pour honorer Kim Il Sung.

Les promesses du régime n'ont pratiquement pas abouti, mais les arrivants "zainichi" ont été contraints de rester, et les efforts de leurs familles pour les faire revenir sont restés vains.

Les parents de Yang Yonghi "n'ont pas eu d'autre choix que de se montrer plus dévoués au régime pour que les enfants soient en sécurité" en Corée du Nord, se souvient la réalisatrice.

Mais contrairement à ses parents, elle s'est rebellée.

"Je voulais être libre", explique-t-elle à l'AFP. "J'aurais pu faire semblant d'être Japonaise et ne pas être honnête au sujet de mon père et de mes frères et faire comme si je ne voyais aucun problème."

"Mais pour me libérer réellement, j'ai dû tous les affronter".

Après avoir enseigné trois an dans un lycée lié à Pyongyang, elle part étudier le cinéma documentaire à New York.

La réalisation sera sa catharsis. Son premier documentaire, "Dear Pyongyang" (2005), a été acclamé par la critique, notamment aux festivals de Sundance et de Berlin.

Avec des images tournées lors de ses visites à ses frères à Pyongyang, le film offre un regard indépendant et rare sur la Corée du Nord.

- "Aucun regret" -

Depuis, Yang Yonghi a la nationalité sud-coréenne, ce qui l'empêche de retourner rendre visite à ses frères.

"C'est un prix énorme, mais je n'ai aucun regret. Je suis au moins restée fidèle à mon désir: faire un film, et raconter une histoire sur ma propre famille", dit-elle à l'AFP.

La dernière étape de la quête de la cinéaste est le film "Soup and Ideology", dont la sortie en salle est prévue cette année.

Il est consacré à sa mère Kang Jung-hee, rescapée de la sanglante répression menée par les forces sud-coréennes sur l'île de Jeju en 1947-54, où pas moins de 30.000 personnes ont été tuées, selon les Archives nationales de Corée, dont son fiancé et plusieurs membres de sa famille.

"Ma mère voulait désespérément une patrie. Elle voulait vivre à Jeju, mais on l'a forcée à partir. Elle ne se voyait pas rester au Japon", a déclaré Yang.

"Elle cherchait un gouvernement en qui elle pouvait avoir confiance, et elle a cru en la Corée du Nord".

Pendant 45 ans, elle a envoyé de la nourriture, de l'argent et d'autres biens à ses fils à Pyongyang.

La réalisatrice se souvient de sa mère "anormalement et excessivement joyeuse" en public, disant aux gens que ses fils se portent bien à Pyongyang "grâce aux dirigeants nord-coréens".

"Mais à la maison, elle pleurait toute seule", dit-elle.

Un de ces trois frères est décédé, les deux autres sont toujours en Corée du Nord et elle n'entend pas pour autant se taire.

"Depuis que je suis jeune, on me dit constamment: "+ne dis pas ceci, ne dis pas cela, dis toujours ceci+ mais je veux pas le faire quel que soit le prix à payer".

G.Kuhn--NZN