Zürcher Nachrichten - En France, début de fouilles historiques sur les traces de tombes d'enfants harkis

EUR -
AED 4.074348
AFN 78.016446
ALL 99.632691
AMD 430.125276
ANG 2.001452
AOA 1022.185011
ARS 1059.19379
AUD 1.663304
AWG 1.996663
AZN 1.890141
BAM 1.95546
BBD 2.24231
BDT 132.706945
BGN 1.95546
BHD 0.417727
BIF 3207.842712
BMD 1.109257
BND 1.442349
BOB 7.673667
BRL 6.209738
BSD 1.110507
BTN 93.299791
BWP 14.748438
BYN 3.634369
BYR 21741.442931
BZD 2.238511
CAD 1.506205
CDF 3153.618884
CHF 0.935032
CLF 0.037926
CLP 1046.498195
CNY 7.863419
CNH 7.869682
COP 4622.996862
CRC 583.298665
CUC 1.109257
CUP 29.395318
CVE 110.245847
CZK 25.053246
DJF 197.765643
DKK 7.467192
DOP 66.448456
DZD 146.879483
EGP 53.689673
ERN 16.638859
ETB 127.467256
FJD 2.461225
FKP 0.86358
GBP 0.84473
GEL 2.984335
GGP 0.86358
GHS 17.401977
GIP 0.86358
GMD 77.648405
GNF 9597.332687
GTQ 8.591507
GYD 232.349635
HKD 8.646827
HNL 27.519219
HRK 7.618478
HTG 146.624527
HUF 394.086268
IDR 17147.398392
ILS 4.13438
IMP 0.86358
INR 93.164136
IQD 1454.847254
IRR 46705.278687
ISK 152.600954
JEP 0.86358
JMD 174.369707
JOD 0.786135
JPY 157.897273
KES 142.98516
KGS 93.403678
KHR 4524.214023
KMF 493.069075
KPW 998.331474
KRW 1485.040811
KWD 0.338779
KYD 0.925439
KZT 532.537484
LAK 24532.738008
LBP 99450.422807
LKR 331.782361
LRD 216.562377
LSL 19.696178
LTL 3.275349
LVL 0.670979
LYD 5.287081
MAD 10.781927
MDL 19.323643
MGA 5045.123527
MKD 61.524312
MMK 3602.824416
MNT 3769.255622
MOP 8.914251
MRU 43.799391
MUR 50.981885
MVR 17.027519
MWK 1925.765443
MXN 22.165457
MYR 4.803643
MZN 70.853853
NAD 19.696178
NGN 1780.535853
NIO 40.882898
NOK 11.888077
NPR 149.280066
NZD 1.796514
OMR 0.426676
PAB 1.110507
PEN 4.212368
PGK 4.396236
PHP 61.830417
PKR 309.345658
PLN 4.285893
PYG 8578.509684
QAR 4.047997
RON 4.974801
RSD 117.007673
RUB 99.832656
RWF 1492.140775
SAR 4.164333
SBD 9.259888
SCR 15.236253
SDG 667.222339
SEK 11.428845
SGD 1.446143
SHP 0.86358
SLE 25.343537
SLL 23260.535519
SOS 634.689737
SRD 32.153491
STD 22959.386371
SVC 9.717312
SYP 2787.04244
SZL 19.690579
THB 37.43082
TJS 11.827445
TMT 3.893493
TND 3.371114
TOP 2.599771
TRY 37.601053
TTD 7.526692
TWD 35.541495
TZS 3020.675228
UAH 45.516193
UGX 4125.283328
USD 1.109257
UYU 44.852208
UZS 14112.548274
VEF 4018342.815906
VES 40.653047
VND 27304.368252
VUV 131.69322
WST 3.106944
XAF 655.843063
XAG 0.03972
XAU 0.000444
XCD 2.997824
XDR 0.824757
XOF 655.843063
XPF 119.331742
YER 277.702966
ZAR 19.802451
ZMK 9984.650719
ZMW 29.179931
ZWL 357.180396
  • AEX

    -12.5800

    879.29

    -1.41%

  • BEL20

    -10.8700

    4170.84

    -0.26%

  • PX1

    -79.5200

    7352.3

    -1.07%

  • ISEQ

    -102.5500

    9571.96

    -1.06%

  • OSEBX

    -7.8000

    1385.94

    -0.56%

  • PSI20

    -22.2500

    6719.18

    -0.33%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    0.0000

    2603.42

    0%

  • N150

    -40.2800

    3261.7

    -1.22%

En France, début de fouilles historiques sur les traces de tombes d'enfants harkis
En France, début de fouilles historiques sur les traces de tombes d'enfants harkis

En France, début de fouilles historiques sur les traces de tombes d'enfants harkis

Plongés dans la solennité du moment, deux archéologues fouillent le sol d'un terrain militaire en France à la recherche de sépultures d'enfants harkis, enterrés indignement il y a 59 ans: des fouilles historiques ont débuté lundi pour sauver de l'oubli ce pan tragique de l'histoire franco-algérienne.

Taille du texte:

Pendant près de 60 ans, une végétation de ronces touffues a enseveli ce champ et bois de chênes de Laudun-L'Ardoise (sud), et enfoui dans le passé les fantômes de ces bébés, morts dans le camp de Harkis voisin de Saint-Maurice-L'Ardoise, enterrés sans sépulture décente dans ce cimetière de fortune présumé.

Délicatement, accroupis des heures au sol, deux archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont entamé lundi ces fouilles à l'aide de truelles et balayettes, a constaté en exclusivité une équipe de l'AFP.

Des peluches, déposées par des anonymes sur les monticules de terre de ce champ récemment débroussaillé, imprègnent le lieu d'émotion.

Les Harkis - Français musulmans recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) - ont été, à l'issue de ce conflit, abandonnés par la France.

Environ 90.000 d'entre eux et leurs familles ont fui l'Algérie et ont été accueillis en France. Plusieurs dizaines de milliers de personnes furent parquées dans des "camps de transit et de reclassement" gérés par l'armée, aux conditions de vie déplorables.

Parmi les personnes décédées dans ces camps, une grande majorité étaient des bébés morts-nés ou des nourrissons, selon le récit de l'historien Abderahmen Moumen et les témoignages de familles révélés en septembre 2020 dans une enquête de l'AFP.

Un double drame car ces dizaines de bébés ont été enterrés à la va-vite par leurs proches ou par des militaires, dans les camps ou à proximité, dans des champs. Avec le temps, les familles de Harkis, relocalisées loin de ces lieux, ont enfoui au plus profond d'elles-mêmes ce passé traumatique.

Entre fin 1962 et 1964, 70 personnes - dont 60 jeunes enfants - décèdent ainsi aux camps de Harkis de Saint-Maurice-l'Ardoise et de Lascours.

Trente-et-une personnes, en grande majorité de très jeunes enfants, sont enterrées à proximité du camp de St-Maurice, selon un registre d'inhumation découvert aux archives par Nadia Ghouafria, fille de Harkis et membre de l'association Aracan.

- "Charge mémorielle" -

L'AFP avait aussi révélé l'existence d'un procès verbal de gendarmerie compromettant, découvert par Mme Ghouafria.

Il atteste que les autorités ont eu connaissance de l'existence de ce cimetière en 1979, mais n'en ont délibérément pas informé les familles alors que les corps ou ossements des enfants auraient encore pu être retrouvés.

C'est la première fois en France que l'Etat demande que de telles fouilles - réclamées par l'Aracan et la "Coordination Harka", créée par le fils de Harkis Hacène Arfi - soient menées.

"Il y a forcément une charge mémorielle importante; on connaît l'histoire de ces familles harkies et la vie qu'elles ont eu dans les camps", déclare à l'AFP Patrice Georges-Zimmermann, responsable des recherches archéologiques à l'Inrap et expert judiciaire.

"Notre mission est de déterminer la présence de sépultures d'enfants ou peut-être d'adultes pour identifier le cimetière", explique M. Georges-Zimmermann.

A terme, "on espère retrouver des squelettes, à condition que l'acidité du sol n'ait pas fait disparaître tout ou partie des squelettes" surtout s'il s'agit de bébé, ajoute M. Georges-Zimmermann.

Pour Pascal Coget, directeur du service départemental à l'Office national des Anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), il s'agit d'"être sûr que ce cimetière est là" afin de "rendre hommage et justice aux gens qui ont été enterrés ici et à leurs proches".

"Par respect pour la douleur des familles, nous avons choisi de recourir à des archéologues qui sont capables" de faire leurs recherches "et de tout remettre en place de façon à ce que le lieu soit sanctuarisé" éventuellement, a-t-il ajouté.

- "Juste retour" -

L'AFP a pu retrouver des proches de bébés figurant sur le registre d'inhumation, qui déplorent que leurs frère ou soeur aient été "enterrés comme des moins que rien", "cachés" puis "abandonnés".

Malika Tabti, 58 ans, a dû "d'abord porter (sa) soeur avant de porter (sa) vie", car elle a été prénommée comme sa soeur décédée à un an et deux mois en février 1963, vraisemblablement de la rougeole, au camp de St-Maurice, et enterrée ensuite dans le cimetière sauvage.

En 1996, elle s'était rendue, sans succès, dans le secteur pour tenter de retrouver le lieu d'inhumation de sa soeur.

Mais 25 ans plus tard, en lisant un récent reportage de l'AFP annonçant la décision des fouilles, Mme Tabti, 58 ans, a eu un déclic: "ça a été comme une bombe... et comme une forme de libération", explique cette directrice des relations publiques d'une grande association humanitaire française.

"Ce drame, cela fait près de 60 ans et j'en ai encore les larmes aux yeux", dit-elle.

Elle souhaite, si des restes de sa soeur étaient retrouvés, pouvoir "la ramener à côté de là où sont inhumés" ses parents. "Parce que ce serait un juste retour".

L.Muratori--NZN