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Pas de répit pour les volaillers français: après avoir frappé une nouvelle fois le Sud-Ouest cette année, la grippe aviaire affecte de nombreux élevages situés un peu plus au nord, principalement en Vendée, déclenchant une nouvelle campagne d'abattages massifs.
Les contaminations se multiplient depuis fin février dans le Grand Ouest, jusque-là plutôt épargné, et singulièrement en Vendée.
Dans ce département, le nombre de foyers a bondi en quelques jours: de 74 dimanche à 187 au dernier bilan jeudi.
Actuellement, "on a éliminé environ 1,2 million d'animaux et on estime qu'on a encore trois millions d'animaux qui restent à abattre" dans la région, a indiqué le ministère de l'Agriculture vendredi à la presse.
"On va avoir des pertes économiques phénoménales qui sont prises en charge tout ou partie par l’État. Malgré tout, il y aura des coûts de dégâts collatéraux, un manque de production (de volailles, ndlr) dans les semaines à venir qui va être certain", prévoit Christophe Labour, président de la section volailles de l'antenne du syndicat agricole FNSEA pour la région Pays de la Loire.
L'ampleur de cette crise dépasse déjà celle de l'an dernier, surtout circonscrite au Sud-Ouest, pays du foie gras. Près de 500 foyers avaient été recensés dans des élevages et 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards, abattues.
Cette année, 611 foyers en élevages étaient comptabilisés au 10 mars, selon le ministère.
Surtout, plus de quatre millions de volailles avaient été euthanasiées, la plupart dans le Sud-Ouest, avant même la nouvelle campagne d'abattages massifs.
- Élevages "stratégiques" -
Le "souhait" des professionnels est de "pouvoir assainir complètement la zone à fin avril. On va tout faire pour que ce soit le cas", selon le cabinet du ministre de l'Agriculture.
"Les moyens d'élimination mais aussi de stockage en attente d'élimination (...) sont progressivement augmentés pour faire face aux besoins", a-t-on ajouté de même source.
La zone compte de nombreux élevages de volailles, dont certains considérés comme "stratégiques" car produisant des animaux servant à la reproduction. Sont aussi présents des couvoirs, "vraiment clés pour la reprise d'activité dans quelques semaines quand on aura assaini la zone", relève le ministère.
Un couvoir a déjà été contaminé, "tous les autres sont protégés et l'objectif, c'est de créer une zone tampon tout autour des couvoirs pour préserver nos capacités productrices pour l'avenir", poursuit-il.
Dans le Sud-Ouest, affecté par la grippe aviaire pour la quatrième fois depuis 2015, les producteurs comptent sur ces couvoirs pour remplir de canetons les élevages vidés de leurs animaux par le virus.
Ces crises à répétition génèrent des coûts considérables pour les professionnels (arrêts de production, fermeture de marchés à l'exportation) et l'État (indemnisation pour les animaux abattus et pertes économiques induites).
L'agence sanitaire Anses s'attelle à comprendre les facteurs de la flambée récente des cas.
Parmi les pistes, le rôle des "migrations ascendantes" des oiseaux sauvages porteurs du virus, "les coups de vent qu'il a pu y avoir ces dernières semaines" qui favorisent sa dissémination dans les airs, "sans doute aussi des défauts de sécurité", esquisse le cabinet du ministre.
Il faudra une nouvelle fois "tirer des leçons" de l'épisode, anticipe le ministère, "construire une feuille de route rénovée" avec les professionnels pour "éviter que cela se reproduise à l'avenir".
Après la crise de l'an dernier, il avait notamment été décidé de réduire la densité d'animaux dans les zones les plus à risque, comme la Vendée.
T.L.Marti--NZN