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Le deuxième tour de scrutin pour l'élection du nouveau président italien n'a pas permis de désigner un vainqueur mardi, prolongeant l'incertitude quant à l'avenir du Premier ministre Mario Draghi et de son gouvernement.
Plus de la moitié des quelque 1.000 députés, sénateurs et représentants régionaux concernés ont voté blanc pour le deuxième jour, reflet de l'absence de consensus sur un candidat entre les principaux partis.
Un troisième tour de scrutin aura lieu mercredi matin, mais aucune avancée n'est attendue avant jeudi. À partir du quatrième tour, le seuil d'élection passe de la majorité des deux tiers à la majorité absolue.
Le président de la République a un rôle surtout protocolaire en Italie, mais cette année l'enjeu est de taille : si Mario Draghi était élu, il pourrait abandonner la tête du gouvernement.
Un tel choix pourrait provoquer des élections anticipées, voire faire dérailler les réformes nécessaires à l'obtention des milliards d'euros du fonds de relance européen promis à l'Italie.
L'élection du président est toutefois notoirement difficile à prévoir, les scrutins secrets, les accords en coulisses et l'absence de liste officielle de candidats lui donnant des allures de conclave papal.
Aucune formation politique ne dispose aujourd'hui de la majorité absolue au Parlement. Mais presque tous les partis, de gauche à droite, forment une coalition d'unité nationale dirigée par M. Draghi.
L'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE) avait été nommé par le président sortant Sergio Mattarella en février 2021, quand l'Italie était en récession du fait de l'épidémie de Covid.
Son gouvernement a supervisé le retour de la croissance et le succès de la campagne de vaccination contre le coronavirus.
Il a également entamé plusieurs réformes (systèmes fiscal et judiciaire, de l'administration publique) réclamées par Bruxelles en échange de près de 200 milliards d'euros de subventions et de prêts de l'UE.
De nombreux investisseurs internationaux craignent que l'Italie, très endettée, ne prenne du retard sur le calendrier serré des réformes en cas de départ de M. Draghi.
Et de nombreux députés craignent de perdre leur siège en cas d'élections anticipées.
D'autres estiment que M. Draghi serait mieux placé en tant que président pour garantir la stabilité politique et les bonnes relations avec Bruxelles, notamment si l'extrême droite remporte les prochaines élections.
Le chef de l'État exerce en effet un pouvoir crucial pendant les crises politiques, qu'il s'agisse de dissoudre le Parlement, choisir un nouveau Premier ministre ou refuser des mandats à des coalitions fragiles.
Paolo Maddalena, un ancien juge peu connu arrivé en tête au 1er tour lundi, est à nouveau arrivé en tête mardi avec 39 voix.
M. Mattarella, 80 ans, en a obtenu autant, bien qu'il ait clairement dit ne pas vouloir faire un deuxième mandat de sept ans.
F.E.Ackermann--NZN