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Déjà en proie aux inquiétudes après les attaques des rebelles yéménites Houthis, le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 a été marqué samedi par le violent accident de Mick Schumacher (Haas) et la première pole position de Sergio Pérez (Red Bull).
Le fils de Michael Schumacher, âgé de 23 ans, n'a pas été blessé, selon les premiers examens réalisés au centre médical du circuit. L'Allemand a tout de même été héliporté vers un hôpital pour des "contrôles de précaution", a indiqué la Fédération internationale de l'automobile (FIA), et sera forfait dimanche, a fait savoir son écurie.
Le septuple champion du monde Lewis Hamilton (Mercedes) a lui été éliminé dès la première phase des qualifications, la première fois que cela lui arrive depuis le GP du Brésil 2017.
Seizième des "qualifs", le Britannique envisage de "modifier sa voiture" pour éviter de subir le même manque d'appuis aérodynamiques à l'arrière pendant la course, avec pour conséquence de devoir prendre le départ derrière le peloton, depuis la voie des stands.
C'est donc Pérez, 32 ans et deux victoires en F1 en 2020 et 2021, qui partira en tête dimanche à 20h00 locales (19h00 françaises), après avoir devancé le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari), vainqueur de la première épreuve de la saison la semaine passée.
Le Mexicain s'est payé le luxe de devancer aussi son équipier néerlandais Max Verstappen. Le champion du monde n'a pu faire mieux que 4e, sans s'expliquer pourquoi, et partagera la deuxième ligne avec l'autre pilote Ferrari, l'Espagnol Carlos Sainz Jr.
- "Sécurité" -
Le Français Esteban Ocon (Alpine) et le Britannique George Russell (Mercedes) les suivront. L'autre tricolore Pierre Gasly (AlphaTauri) sera 9e.
L'accident de Schumacher a ravivé les inquiétudes à propos d'un circuit très rapide et étroit, sur lequel les crashs ne pardonnent pas et la visibilité fait parfois défaut.
Ca n'était pas nécessaire après l'attaque des Houthis contre un dépôt pétrolier à une dizaine de kilomètres du circuit de Jeddah vendredi, à la veille du septième anniversaire de l'intervention de la coalition militaire dirigée par Ryad au Yémen, pour soutenir le gouvernement face aux rebelles proches de l'Iran.
Elle a provoqué un gigantesque incendie visible depuis la piste en essais libres 1. Les instances dirigeantes de la F1 ont annoncé le maintien du GP dans les heures qui suivaient mais les pilotes en ont débattu jusque beaucoup plus tard dans la nuit de vendredi à samedi.
Finalement, l'ultime confirmation est tombée à la mi-journée samedi, d'abord par les organisateurs du championnat puis par le syndicat des pilotes, dont les inquiétudes en matière de sécurité ont semble-t-il été satisfaites.
"Ca peut donner l'impression qu'on s'inquiétait de notre sécurité mais c'était pour la vôtre, les médias, les mécaniciens, les spectateurs", a expliqué l'Espagnol Fernando Alonso (Alpine) samedi soir.
- "Confiance" -
"Je pense que c'est bonne décision", a ajouté Russell. "Il faut faire confiance aux autorités locales et les organisateurs ne seraient pas là si ça n'était pas sûr."
Ca n'est pas pour autant que s'arrêtera le débat autour d'un GP déjà contesté à cause des violations des droits humains en Arabie saoudite, où la F1 s'est installée l'an dernier.
"J'ai hâte de m'en aller", a ainsi glissé Hamilton, quand Verstappen lançait: "On a tous décidé de courir mais, après ce week-end, il faudra reparler de toute la situation".
"Ce n'est pas nous qui sommes chargés du calendrier" mais la F1 et la FIA, même si les équipes sont consultées, rappelait un peu plus tôt Jost Capito, dirigeant de Williams. "Si des discussions doivent avoir lieu, ce sera après le Grand Prix, pas pendant, du moment que nous sommes en sécurité."
Si le paddock est resté, quelques suiveurs ont tout de même quitté Jeddah, dont l'ancien pilote allemand Ralf Schumacher, consultant pour la télévision de son pays.
Dans le même temps, non sans conséquence pour la suite du GP, un porte-parole des rebelles Houthis a annoncé samedi que ces derniers allaient cesser leurs offensives au Yémen et contre l'Arabie saoudite pendant "trois jours".
J.Hasler--NZN