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Les candidats à l'élection présidentielle se multiplient sur le terrain ou sur les ondes dimanche et, à deux semaines exactement du premier tour, certains jouent gros dans ces rendez-vous.
A la veille de l'ouverture de la campagne officielle, Jean-Luc Mélenchon cultive à Marseille son espoir d'accéder au second tour, tandis qu'Eric Zemmour (Reconquête) et Yannick Jadot (EELV) tenteront plus simplement de relancer leurs campagnes avec des meetings réussis.
Le temps presse. Si les sondeurs soulignent que rien n'est tout à fait joué dans cette élection qui ne ressemble à aucune de celles l'ayant précédée, le sortant Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen font très nettement la course en tête dans les sondages, en dépit de campagnes prudentes et relativement discrètes.
A partir de lundi, les règles rigoureuses de la campagne officielle vont mettre, médiatiquement en tout cas, les douze candidats sur un strict pied d'égalité.
Le meeting qui pourrait attirer le plus grand nombre de supporters est prévu dans l'après-midi par Eric Zemmour, en plein air au Trocadéro à Paris.
La campagne du candidat d'extrême droite a, pour la première fois, affrété des dizaines de cars pour transporter les militants de toute la France et réaliser visuellement une démonstration de force.
Conçu alors que le candidat grimpait dans les sondages, ce rendez-vous a finalement lieu en plein ressac: Eric Zemmour, longtemps menaçant pour sa rivale directe Marine Le Pen, est désormais clairement distancé par elle.
- Le Pen toujours plus lisse -
Pire pour lui, Mme Le Pen semble avoir profité de cette concurrence pour se recentrer, lissant toujours plus son image au fur et à mesure qu'Eric Zemmour multipliait les propositions radicales.
Avec une ironie mêlée d'inquiétude, trois ministres d'Emmanuel Macron --Sébastien Lecornu, Julien Denormandie et Bruno Le Maire-- ont dénoncé samedi dans l'Eure la "métamorphose stupéfiante" d'une candidate RN qui "se rend sympathique" et représente selon eux "un véritable risque" pour leur candidat.
Marine Le Pen joue à nouveau ce week-end la contre-programmation et le recentrage, en opposant au meeting du Trocadéro un déplacement sans grand rendez-vous en Guadeloupe.
Le candidat Reconquête se dispute désormais la quatrième place dans les intentions de vote avec la candidate LR Valérie Pécresse qui, touchée par le Covid-19, réunit dimanche des militants en visioconférence.
Tous deux sont dépassés par le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci tient à Marseille un meeting qui se veut énorme, sur la plage du Prado, une semaine après celui de Paris.
M. Mélenchon, dont c'est à 70 ans la troisième campagne présidentielle --"la plus intéressante", a-t-il dit samedi--, domine ses concurrents à gauche et veut imposer l'idée d'un vote utile, en faisant miroiter aux électeurs d'Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot ou Fabien Roussel (PCF) la perspective d'une présence de leur camp au second tour.
- L'Ukraine en toile de fond -
Au Zénith de Paris, l'écologiste Yannick Jadot tiendra enfin son premier grand meeting, où il espère 5.000 personnes.
Sa campagne n'a jamais vraiment décollé, en dépit des inquiétudes des Français pour le climat, mais aussi de l'activisme du candidat depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, que ce soit pour dénoncer la présence en Russie de TotalEnergie ou bien la position anti-Otan de Jean-Luc Mélenchon.
Le drame de l'Ukraine et les craintes qu'il fait peser sur la paix en Europe a également accaparé ces derniers jours Emmanuel Macron, limitant la capacité de faire campagne du président sortant.
Le président, pour une fois en tant que candidat, est l'invité dimanche de l'émission Dimanche en politique sur France 3, qui accueille également Marine Le Pen en duplex des Antilles. La candidate RN a été brièvement interrompue par des manifestants à la fin de cette interview enregistrée samedi soir.
M. Macron retournera enfin sur le terrain électoral lundi, pour un déplacement à Dijon sur les thèmes de la jeunesse, de la formation professionnelle et de la politique de la ville: trois "marqueurs" politique de gauche pour le sortant, dont le "en même temps" a longtemps penché à droite.
La candidate socialiste Anne Hidalgo, reléguée à quelque 3% d'intentions de vote, est pour sa part l'invitée de France Inter, Franceinfo et Le Monde.
M.Hug--NZN