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Le président brésilien Jair Bolsonaro s'est dit mardi "prêt au combat", après avoir passé la nuit à l'hôpital, et a maintenu ses activités prévues comme si de rien n'était.
"J'ai juste passé une mauvaise nuit", a déclaré en fin de matinée le chef de l'Etat, acclamé par des centaines de partisans lors d'une cérémonie à Ponta Pora, dans l'Etat du Mato Grosso du Sud (centre-ouest), à plus de 1.000 km à vol d'oiseau de Brasilia, où il avait été hospitalisé.
Vêtu d'une chemise bleue à manches courtes, l'ex-parachutiste qui compte se représenter à la présidentielle d'octobre, s'est même permis un bref bain de foule.
"Je suis prêt pour le combat", a-t-il dit dans une vidéo publiée par le ministre de la Communication Fabio Faria sur Twitter, juste avant de prendre l'avion.
C'est ce même Fabio Faria qui avait annoncé tôt dans la matinée que le chef de l'Etat était sorti de l'hôpital après son "malaise" de la veille, précisant qu'il était "en super forme".
La présidence n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur la nature de ce "malaise", qui semble dû à des problèmes intestinaux récurrents à la suite d'une attaque à l'arme blanche.
Selon le quotidien O Globo, l'hospitalisation a été motivée par des "difficultés d'écoulement du contenu gastrique vers l'intestin".
Jair Bolsonaro, 67 ans, était absent lundi soir d'une cérémonie organisée par le Parti républicain, une des formations qui le soutient, alors que sa présence avait été annoncée. Le député Marcos Pereira, chef de ce parti, avait alors expliqué que le président n'avait pas pu venir parce qu'il devait "subir quelques examens".
"Les conséquences de la tentative d'homicide (...) continuent de causer des problèmes de santé à mon père", avait tweeté tard lundi Flavio Bolsonaro. "Mais le mal n'a jamais gagné et ne vaincra jamais le bien", a-t-il ajouté en demandant des prières pour son père.
Depuis cette attaque à l'arme blanche d'un déséquilibré, lors d'un bain de foule, qui a failli lui coûter la vie, Jair Bolsonaro accumule les alertes abdominales.
Les séquelles de cette agression lui ont valu d'être opéré quatre fois de l'abdomen, pour une colostomie notamment, et il est toujours sous la menace d'une occlusion intestinale.
En janvier, il avait été hospitalisé d'urgence à Brasilia puis transféré dans un grand établissement de Sao Paulo en raison de violentes douleurs abdominales provoquées par une sub-occlusion intestinale. Mais il avait échappé à une nouvelle opération.
Il avait déjà été soigné d'une occlusion en juillet 2021, dans l'établissement où il se trouvait de nouveau lundi, après avoir souffert de violentes douleurs abdominales et d'une crise de hoquet persistante durant plus de dix jours.
- Crevette mal passée -
Cette indisposition avait apparemment été provoquée, selon son chirurgien, par "une crevette avalée sans être mâchée" - un incident qui avait fait le régal des caricaturistes.
Ce chirurgien, Antonio Luiz Macedo, qui l'a opéré à plusieurs reprises depuis l'attentat, avait rappelé en janvier dans un entretien à O Globo que "le risque d'une nouvelle obstruction" était "considérable" s'il ne suivait pas ses recommandations.
Il s'agit en l'occurrence d'un strict régime alimentaire et d'une activité physique modérée, des contraintes auxquelles Jair Bolsonaro a avoué avoir du mal à se plier.
Au cours de son mandat entamé en 2019, le président d'extrême droite a par ailleurs subi une intervention chirurgicale pour un calcul rénal, et a contracté avec de légers symptômes en juillet 2020 le Covid-19 - contre lequel il n'a jamais voulu se faire vacciner.
Outre ses problèmes de santé qui risquent de compliquer sa campagne, M. Bolsonaro aborde ses derniers mois de mandat dans une position difficile.
Les sondages le donnent largement battu en octobre par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, même s'il a légèrement réduit l'écart ces dernières semaines.
S'ils ne sont pas encore officiellement déclarés candidats, les deux ennemis jurés n'ont pas caché vouloir en découdre à la présidentielle.
Le contexte économique au Brésil est également préoccupant, avec une inflation galopante que la guerre en Ukraine aggrave encore, des prévisions de croissance atone en 2022 et un chômage toujours élevé.
X.Blaser--NZN