AEX
-2.2500
Le gouvernement n'a "pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a martelé Bruno Le Maire mercredi sur Europe 1, en réponse aux soupçons d'optimisation fiscale pesant sur des filiales françaises du cabinet McKinsey.
Le ministre de l'Économie et des Finances a aussi assuré qu'une "vérification fiscale" avait été lancée par Bercy à l'encontre de McKinsey "avant le rapport du Sénat" publié mi-mars, qui a accusé les deux principales entités françaises du cabinet américain de n'avoir payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020.
Contacté par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité apporter davantage de précisions sur le calendrier de ce contrôle fiscal.
Selon un article publié mercredi dans La Lettre A, la Direction générale des Finances publiques aurait lancé ce contrôle en décembre 2021.
La vérification porterait sur deux entités françaises du cabinet américain, McKinsey & Company INC. France et McKinsey & Company SAS, précisément les deux sociétés épinglées par le Sénat dans son rapport.
Le cabinet américain est sous le feu des projecteurs depuis la parution de ce rapport du Sénat qui a souligné les nombreuses prestations commandées par l'Etat à McKinsey et d'autres cabinets de conseil.
Pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, le cabinet aurait ainsi reçu neuf commandes des pouvoirs publics pour un montant cumulé de 12,3 millions d'euros.
"On sait bien que de grandes entreprises internationales font des profits en France. Nous allons vérifier (...) McKinsey paiera tous les impôts qu’il doit à la France rubis sur l’ongle", a insisté Bruno Le Maire mercredi.
Pour le ministre, l'affaire McKinsey est "la preuve de l’immense désarroi des oppositions (...) qui montent en épingle des affaires qui n’existent pas".
"On n’a pas de leçons à recevoir, de qui que ce soit, en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron "a pendant cinq ans combattu l'évasion fiscale, combattu l'optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital", a énuméré Bruno Le Maire.
Le président a aussi "porté la taxation minimale sur les plus grandes entreprises, la taxation à 15%", a-t-il ajouté.
"Je comprends qu’Emmanuel Macron soit agacé", a conclu Bruno Le Maire, deux jours après un déplacement où le président-candidat avait longuement tenté de justifier le recours par l'Etat aux cabinets de conseil, qualifié de "phénomène tentaculaire" par le Sénat.
"On a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours", avait cinglé le président, avant d'appeler à ne "pas tout confondre".
La veille sur France 3, Emmanuel Macron s'était également agacé des questions sur le sujet.
"On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux", avait-il notamment déclaré.
Un point presse des ministres Amélie de Montchalin (Transformation publique) et Olivier Dussopt (Comptes publics), relatif au "recours aux cabinets de conseil", est prévu jeudi matin, ont annoncé mercredi les deux ministères.
A.Senn--NZN