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Plus de 3.000 personnes ont fui la région de Marioupol, en bus et voitures privées, ont annoncé les autorités ukrainiennes, alors que la Croix-Rouge, après un premier échec, prépare une nouvelle tentative d'évacuation samedi de la ville portuaire assiégée et dévastée.
Au 37e jour de l'invasion de l'Ukraine décidée par Moscou, les forces russes desserrent leur étau sur Kiev et se regroupent pour se concentrer sur l'Est du pays, où elles feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit "prolongé", qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone.
Dans le sud-est, Marioupol reste disputée par les deux camps, et la situation humanitaire y est catastrophique. Les évacuations de civils, impossibles pendant des semaines, se font désormais, progressivement.
"1.431 personnes ont voyagé de Berdiansk et Melitopol par leurs propres moyens vers Zaporojie. 771 d'entre elles venaient de Marioupol", et "42 bus de la ville de Berdiansk avec des habitants de Marioupol et 12 de Melitopol avec des résidents locaux" étaient en route en soirée vers Zaporojie, pour un total de "plus de 2.500 personnes", a précisé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, soulignant que d'autres évacuations étaient "attendues et planifiées" dans la journée de samedi.
Vendredi soir, l'AFP a observé une trentaine de bus d'évacuation entrer dans la ville de Zaporojie, certains d'entre eux transportant des personnes qui avaient fui Marioupol par leurs propres moyens, puis avaient été emmenées en bus vers le territoire contrôlé par l'Ukraine.
"J'en pleure, je viens juste de voir ma petite-fille", a dit Olga, une Ukrainienne qui attendait au centre organisé à Zaporojie pour les familles de déplacés.
"La famille de sa mère est toujours à Marioupol et nous ne savons pas s'ils sont en vie", a-t-elle ajouté. "Il n'y a pas de mots pour dire combien je suis heureuse de la voir en sécurité".
- "Impossible" -
Ces habitants de Marioupol avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé vendredi que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville portuaire assiégée par les forces russes étant "impossible" ce jour.
"L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué.
"Ils essayeront à nouveau samedi de faciliter le passage en toute sécurité de civils de Marioupol", a ajouté la Croix-Rouge.
Cette dernière a souligné que "pour que l'opération réussisse, il est essentiel que les parties respectent les accords et fournissent les conditions nécessaires et les garanties de sécurité".
Des conditions fragilisées par la poursuite des combats. La Russie a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol et agité la menace d'un durcissement des négociations.
Kiev n'a pas voulu dire si elle était derrière l'attaque, le président Zelensky déclarant à la chaîne américaine Fox News: "Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef".
Le Pentagone a lui annoncé qu'il allait fournir jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones "kamikazes" Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.
Dimanche, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera à Moscou afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres.
T.Furrer--NZN