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Sprint final dans l'élection présidentielle à une semaine du premier tour. Après Emmanuel Macron, plusieurs candidats mobilisent leurs troupes, comme l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, donné en troisième position dans les sondages, à Toulouse et la candidate de droite Valérie Pécresse à Paris.
C'est la dernière ligne droite dans cette campagne hors norme touchée de plein fouet par la crise du Covid et la guerre en Ukraine. Avec un défi de taille pour les 12 prétendants à l’Élysée: mobiliser leurs partisans, aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée.
Les derniers jours de campagne sont électrisés par un écart qui se resserre dans les sondages entre M. Macron, candidat du "en même temps", et sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen (RN), qui surfe sur une inflation galopante et met le pouvoir d'achat au cœur de sa campagne.
Lors d'un meeting géant samedi aux accents plus sociaux, M. Macron a appelé à la "mobilisation générale" contre les "extrémismes" et le "grand rabougrissement". Il visait le "grand remplacement" invoqué par Éric Zemmour qui, en retour, a qualifié dimanche sur LCI l'attaque de "minable".
Les solutions de Mme Le Pen "ne sont pas financées: elle reprendrait donc d’une main ce qu’elle donne de l’autre", a dénoncé dans le JDD le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Face au remake de 2017 annoncé, le candidat de gauche le mieux placé (autour de 15%) Jean-Luc Mélenchon espère décrocher un billet en finale.
- "Des airs de gauche" -
Pour concrétiser cette "remontada" espérée, il bat le rappel sur l'emblématique place du Capitole à Toulouse. "On va gagner", ont scandé les milliers de personne à son entrée sur scène.
Dès les premières minutes, le leader insoumis a vilipendé le discours d'Emmanuel Macron la veille: "il a dit que le pouvoir d'achat a augmenté d'une façon historique, c'est faux, le premier trimestre 2022 est le record de baisse du pouvoir d'achat depuis 10 ans. Et sans doute n'a-t-il pas été à la pompe depuis longtemps".
"Lui qui voulait se donner des airs de gauche (…), comment a-t-il pu croire qu'on ne voie pas qu'il se moque du monde?", a tonné M. Mélenchon.
A droite, la candidate des Républicains, au coude à coude avec l'ancien polémiste d'extrême droite Éric Zemmour (autour de 10%), tentera de mobiliser en meeting à Paris dimanche un électorat très courtisé par ses adversaires, de l'extrême droite au candidat Macron.
Les organisateurs attendent quelque 5.000 personnes à ce rassemblement conçu pour "laver l'affront" de son premier meeting raté du Zenith. Les ténors de la droite doivent prendre la parole avant l'intervention de la candidate vers 16h30.
Elle devrait développer "les grands axes" de sa campagne: le régalien avec une grande fermeté sur la sécurité, et le pouvoir d'achat avec "10% de hausse des salaires".
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a fustigé sur Europe1/Cnews/LesEchos chez Emmanuel Macron un "comédien" qui a nourri un "sentiment de déclassement d'appauvrissement".
Le président par intérim du RN a pour sa part plaidé sur LCI pour un "vote efficace" en s'adressant justement aux électeurs de Valérie Pécresse et Éric Zemmour afin que Marine Le Pen puisse "avoir la plus forte dynamique possible dès le 1er tour pour créer les conditions d'un très large rassemblement au second tour".
- "Déficit d'écoute considérable" -
Dernier meeting aussi à Paris pour Anne Hidalgo, qui va parler de la jeunesse, à laquelle elle propose dans le JDD une "loi d'urgence", avec des mesures supplémentaires par rapport à son programme en raison de l'inflation, comme la gratuité des frais d'inscription en études supérieures publiques.
Yannick Jadot, en déplacement à Nanterre pour rencontrer les militants, a énoncé "un quinquennat de déni climatique". Nathalie Arthaud (LO) fait elle son plus important meeting au Zénith de Paris, au cours duquel elle va souligner "l'aspect dérisoire de cette campagne " alors que "la situation s'aggrave" sur le plan économique et social.
De son côté, Philippe Poutou (NPA) participera à une manifestation contre l'extrême droite dans la capitale.
A Marseille, le candidat iconoclaste Jean Lassalle, qui a mis la défense de la ruralité au cœur de sa campagne et est au coude à coude dans les sondages avec Anne Hidalgo, est venu pour "apaiser et surtout écouter" car "il y a un déficit d'écoute considérable dans notre pays".
"Il y a une inquiétude par rapport aux manques de perspectives et un sentiment de déclassement", les gens "ont le sentiment que cette campagne ne s'adresse pas à eux", a-t-il déploré sur Franceinfo.
H.Roth--NZN