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Une réunion diplomatique européenne s'est ouverte mercredi à Paris pour chercher à faire baisser les tensions entre Moscou et Kiev, tandis que Washington dit s'attendre à une attaque russe contre l'Ukraine dans les trois prochaines semaines.
Des négociateurs russes, ukrainiens, français et allemands se sont réunis à la mi-journée dans la capitale française au format "Normandie" pour tenter de désamorcer la crise après une série de pourparlers entre Russes et Américains la semaine dernière.
La réunion était toujours en cours aux alentours de 15H00 GMT et des prises de parole des négociateurs russes et ukrainiens étaient attendues pour dans l'après-midi.
"Il est très encourageant que les Russes aient accepté de ré-entrer dans ce format diplomatique, le seul où les Russes sont parties prenantes. Cette réunion donnera une indication claire sur l'état d'esprit des Russes, avant l'entretien vendredi entre Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine", a estimé l'Elysée.
"Nous voulons une désescalade, ce qui passe à la fois par le dialogue et la dissuasion", a ajouté la présidence française.
Les tensions n'ont cessé de monter ces derniers mois autour de l'Ukraine, Moscou étant accusé par les Occidentaux d'avoir déplacé des dizaines de milliers de soldats vers les frontières ukrainiennes en vue d'une offensive. La Russie exige, quant à elle, des garanties pour sa sécurité, dont le rejet de l'adhésion de ce pays à l'Otan.
- "Entre maintenant et mi-février" -
"Tout indique" que le président Vladimir Poutine "va faire usage de la force militaire à un moment donné, peut-être entre maintenant et mi-février", a assuré mercredi la vice-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait auparavant affirmé que "si l'Occident poursui(vai)t (sur) sa voie belliqueuse", Moscou prendrait "les mesures de riposte nécessaires" et dénoncé "l'hystérie" occidentale quant à l'imminence supposée d'une intervention militaire russe en Ukraine.
De son côté, Kiev estime encore insuffisant le nombre des soldats russes massés à la frontière pour une attaque d'envergure.
Dans le cadre des négociations passées entre Russes et Américains, ces derniers et l'Otan doivent adresser une réponse écrite aux demandes de Moscou d'ici à la fin de la semaine, ont déclaré mercredi à l'AFP plusieurs sources diplomatiques de l'Alliance, un responsable européen qualifiant nombre de ces demandes d'"inacceptables".
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué mercredi que de telles sanctions ne seraient "pas douloureuses politiquement" pour le chef de l'Etat russe, bien que "destructives" pour les relations entre Moscou et les Occidentaux.
"Un dialogue a lieu sur des sanctions avec les partenaires européens, américains et les institutions", a expliqué la présidence française, précisant que d'éventuelles "sanctions ne doivent pas entraîner des répliques qui auraient un coût pour nous en boomerang. Les sanctions ne sont pas l'alpha et l'oméga de la réponse".
- "Nombre insuffisant" de soldats -
La Russie a multiplié ces dernières semaines les manoeuvres militaires, y compris aux frontières ukrainiennes avec des exercices entamés mardi impliquant quelque 6.000 hommes, des avions de chasse et des bombardiers dans le sud et en Crimée, une péninsule que Moscou a annexée en 2014.
La Russie a massé jusqu'à 100.000 soldats aux frontières ukrainiennes. Si l'Ukraine s'est alarmée pendant des semaines d'une invasion imminente, elle a estimé mercredi que ces effectifs étaient encore "insuffisants" pour déclencher une attaque d'envergure contre son territoire.
Ce nombre "est important, il représente une menace pour l'Ukraine", mais, "à l'heure où nous parlons, ce nombre est insuffisant pour une offensive de grande ampleur contre l'Ukraine le long de toute la frontière ukrainienne", a jugé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
Les Etats-Unis ont pour leur part placé en état d'alerte lundi quelque 8.500 militaires, qui pourraient renforcer la Force de réaction rapide de l'Otan de 40.000 hommes. La décision de les déployer n'a toutefois pas été prise.
L'Otan a, pour sa part, annoncé placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est et cela alors que la Russie considère les troupes de l'Alliance atlantique dans son voisinage comme une menace existentielle.
Autre source de tensions possible, un haut responsable du Parlement russe, Andreï Tourtchak, a appelé mercredi à livrer des armes aux séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, que Kiev combat depuis 2014 dans une guerre qui a fait plus de 13.000 morts.
O.Pereira--NZN