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Les candidats à la présidentielle se sont dits lundi choqués par les images de civils tués dans la région de Kiev, dénonçant des "crimes" et appelant pour la plupart à durcir les sanctions contre la Russie.
A six jours du premier tour, la guerre en Ukraine et ses ramifications continuent ainsi de peser dans cette campagne présidentielle qui est entrée dans sa toute dernière ligne droite.
Le président sortant Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie, notamment sur le pétrole et le charbon. Selon l'Elysée, ce sera discuté à Bruxelles mercredi.
Il existe "des indices très clairs de crimes de guerre" dans la petite ville de Boutcha, et il est "à peu près établi que c'est l'armée russe" qui y était présente, a-t-il ajouté sur France Inter.
Le candidat écologiste Yannick Jadot a de nouveau réclamé un embargo sur les hydrocarbures russes, tandis que la socialiste Anne Hidalgo appelle à "cesser de payer le gaz de la honte".
Critiqué pour des positions jugées prorusses, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon a estimé que "les responsables russes doivent (...) répondre" des "crimes de l'armée russe".
A l'extrême droite, la candidate RN Marine Le Pen, qui avait refusé fin mars de qualifier Vladimir Poutine de "criminel de guerre", s'est résolue lundi à employer ces mots. Mais si Eric Zemmour a dénoncé un "crime infâme", estimant que Vladimir Poutine "salit l'image" de la Russie, il a fait valoir une difficulté selon lui à le "traîner" devant la Cour pénale internationale.
La guerre en Ukraine continue de marquer une campagne déjà asphyxiée à ses débuts par la crise du Covid, ce qui fait désormais craindre aux sondeurs une très importante abstention dimanche: elle pourrait atteindre quelque 30%, un record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche.
- Duel Macron-LePen -
A J-6 du scrutin, le duel annoncé selon les sondages entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est solidement ancré dans le paysage.
Le chef de l'Etat sortant est crédité de 27,5% des intentions de vote au premier tour, tandis que la candidate RN poursuit sa hausse à 22%, indique un sondage Ifop-Fiducial publié lundi.
Pour le second tour, son avance s'est toutefois réduite dans la marge d'erreur des sondages (53%-47%), inquiétant désormais la "macronie".
"A 52%-48% et même à 54%-46%, l'accident électoral est tout à fait possible" pour Emmanuel Macron, met en garde le politologue Pascal Perrineau lundi dans Les Echos.
Dénonçant cette "montée" de "ceux qui jouent avec les peurs", Emmanuel Macron a dit souhaiter "convaincre" les électeurs tentés par les extrêmes que ceux-ci "n'apportent pas la bonne réponse".
Le président-candidat s'en est également pris lundi à son concurrent LFI accusé d'avoir "relayé une fake news" en ayant affirmé qu'il voulait "envoyer un gosse de 12 ans à l'apprentissage", ce qu'il a démenti catégoriquement.
Jean-Luc Mélenchon, qui appelle au "vote utile", est désormais installé à la troisième place à quelque 15,5%, devant Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!), au-coude-à-coude autour de 10%, puis Yannick Jadot, à 4,5%, selon le sondage Ifop.
Confrontée au risque de voir certains de ses électeurs voter pour le président sortant ou les candidats d'extrême droite, Valérie Pécresse a réaffirmé lundi qu'Eric Zemmour et Marine Le Pen étaient "l'assurance réélection d'Emmanuel Macron".
"Quand on est pétainiste on n'est pas gaulliste, et quand on est d'extrême droite, on est poutiniste", a-t-elle fait valoir avant de s'envoler pour un aller-retour express en Guadeloupe.
- "Meurtre antisémite ?" -
Accusé par ses adversaires de fuir le débat, Emmanuel Macron a décliné, selon la SDJ de la chaîne, une invitation à participer mardi à l'émission de France 2, "Elysée 2022". Tous les autres candidats y ont participé.
Les candidats misent désormais sur d'ultimes rendez-vous dans les médias, meetings ou déplacements pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis. C'est aussi la dernière occasion pour les plus "petits" d'entre-eux, Nicolas Dupont-Aignan (NDA), Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons!), de se faire entendre.
Plusieurs candidats, extrême droite en tête, se sont par ailleurs saisi lundi de la mort en février d'un jeune homme percuté par un tramway à Bobigny après une altercation pour demander s'il ne s'est pas agi d'un acte antisémite.
"Ce qui était présenté comme un accident pourrait être un meurtre antisémite. Comment expliquer le silence sur cette affaire et ses motivations ?", a demandé la candidate du Rassemblement national, tandis qu'Eric Zemmour écrit dans une série de quatre tweets: "Est-il mort pour fuir les racailles ? Est-il mort parce que juif ?"
Le procureur de Bobigny a annoncé lundi qu'une enquête pour "violences volontaires en réunion" avait été ouverte fin mars.
X.Blaser--NZN