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De nouvelles fissures sont apparues vendredi au dernier jour de la campagne présidentielle dans le "camp républicain" face à Marine Le Pen, qui talonne Emmanuel Macron dans les derniers sondages.
Sous la barre des 10%, au coude-à-coude avec son rival d'extrême droite Eric Zemmour, elle aurait pu ne rien dire, renvoyant une éventuelle consigne de vote au soir du premier tour.
Mais interrogée par un auditeur sur France Inter, elle a décidé de prendre position dès vendredi: "Je dirai pour qui je vote, mais pas de consigne", a répondu Mme Pécresse, dont l'électorat est très courtisé par l'extrême droite mais aussi par le président sortant, candidat du "en même temps" entre gauche et droite.
"Je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France", a ensuite précisé la candidate LR sur Twitter, sans revenir sur ses propos.
Ses déclarations interviennent à un moment où le chef de l'Etat sortant est plus que jamais talonné dans les sondages par la candidate du Rassemblement national, deuxième à bonne distance de Jean-Luc Mélenchon.
Emmanuel Macron recueille 26% d'intentions de vote pour les instituts Elabe, OpinionWay et Ifop Fiducial, 26,5% selon Ipsos Sopra Steria et 27% d'après l'étude de Harris Interactive.
Mme Le Pen est donnée à 22% par OpinionWay, 23% par Ipsos, 24% pour l'Ifop et Harris Interactive et 25% pour Elabe.
Compte tenu de la marge d'erreur, l'ordre d'arrivée dimanche semble particulièrement incertain, d'autant que la courbe d'intentions de vote d'Emmanuel Macron n'a cessé de baisser ces derniers jours, a contrario de celle de Mme Le Pen, en constante hausse.
Après les propos de Mme Pécresse, la candidate RN, en déplacement vendredi dans le Sud, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche : "Je pense que c'est une décision sage", a-t-elle réagi sur franceinfo.
"C'est un changement de jurisprudence chez LR" qui démontre que le parti, "probablement extrêmement divisé", "n'a pas du tout envie d'être emmené comme un troupeau de moutons vers Emmanuel Macron, comme ça a été le cas en 2017", s'est-elle félicitée.
- "Pas en mode panique" -
La question d'un "front républicain", pour barrer la route à l'extrême droite, est replacée au coeur de la dernière journée de campagne.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon, donné en 3e position dans les sondages autour de 17-18%, a souligné qu'il consulterait les 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne, ce qui lui vaut les critiques de ses concurrents, y voyant une ambiguïté face à l'extrême droite.
Le leader Insoumis a clarifié sa position vendredi matin sur BFMTV et RMC, rappelant avoir "toujours dit +on ne donne pas une voix à l'extrême droite+".
Le communiste Fabien Roussel appellera à "empêcher l'extrême droite de mettre la main" sur la France, tout comme la socialiste Anne Hidalgo prête à "faire barrage à l'extrême droite". Le candidat écologiste Yannick Jadot s'est aussi dit favorable à un "front républicain".
L'ancienne garde des Sceaux et un temps candidate Christiane Taubira a pour sa part appelé à voter Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour pour justement "barrer la route" à l'extrême droite.
- "Fébrilité" -
Mais pour le directeur de la Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein, "cela fait un moment que le front républicain n'est plus ce qu'il était" même si cela "ne veut pas dire qu'il a disparu". "Penser qu'activer ce levier suffira à lui seul, c'est une illusion. Car le changement d'image de Marine Le Pen est une réalité", a-t-il expliqué à l'AFP.
Au dernier jour de campagne, le duel annoncé Macron-Le Pen se fait plus virulent. Le président-candidat, qui s'est fendu d'une visite impromptue sur un marché à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), s'en est pris à la candidate RN dans Le Parisien, l'accusant de "mentir aux gens" avec un programme social qu'elle ne pourra pas financer, et dénonçant "un programme raciste, qui vise à cliver la société et d'une grande brutalité".
Réaction de l'intéressée: "Je le trouve très agressif depuis qu'il est entré en campagne, agressif dans ses postures, agressif dans ses propos". Elle croit même percevoir "une "certaine forme de fébrilité".
Après une dernière salve de meetings jeudi soir, la campagne prend fin vendredi à minuit en métropole.
Réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdits. Aucune interview ni aucun sondage ou estimation ne pourra être publié avant les résultats dimanche à 20H00.
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L.Rossi--NZN