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Les candidats à la présidentielle ont lancé vendredi soir un ultime appel au vote pour le premier tour dimanche, au terme d'une campagne plus indécise qu'attendue, qui voit la candidate d'extrême droite Marine Le Pen menacer le favori Emmanuel Macron.
Dans la rue, les médias en ligne ou les réseaux sociaux, les candidats, du président sortant à la candidate RN au leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, ont appelé les Français et notamment les jeunes à se mobiliser le jour du scrutin, sur lequel plane une possible abstention record.
La candidate RN a fait de même dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, tout comme son rival d'extrême droite Eric Zemmour sur YouTube. Et M. Mélenchon, qui figure en troisième position dans les sondages à environ 17-18%, a fait du multistreaming toute la journée puis dans son émission, "AllöMelenchon", sur Twitch.
La socialiste Anne Hidalgo et la candidate LR Valérie Pécresse ont pour leur part participé à l'émission "Dix minutes pour convaincre" sur TF1, tandis que l'écologiste Yannick Jadot effectuait une dernière sortie impromptue dans les rues de Paris pour appeler à la mobilisation.
Les deux candidats d'extrême gauche, Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO), qui avoisinent les 1% dans les intentions de vote, n'étaient pas en reste, avec d'ultimes meetings respectivement à Grenoble et à Rouen, peu avant la fin de la campagne officielle du premier tour vendredi à minuit.
Signe d'une tension croissante à 48 heures du vote en métropole, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale et la Commission des sondages se sont fendues d'un communiqué commun dans la soirée appelant les électeurs à la plus "grande prudence" après la diffusion par SMS d'un "faux sondage" plaçant Eric Zemmour au second tour.
- "Pas de consigne" -
Cette effervescence de fin de campagne surgit au moment où sont apparues de nouvelles fissures dans le "camp républicain" face à la montée de Marine Le Pen, qui talonne Emmanuel Macron dans les derniers sondages.
Dans la matinée, la candidate LR Valérie Pécresse, sous la barre des 10% au coude-à-coude avec Eric Zemmour, a annoncé qu'elle ne donnerait "pas de consigne" de vote pour le second tour, semblant entériné son échec à y accéder.
La candidate RN, en déplacement vendredi dans le Sud, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche: "Je pense que c'est une décision sage", a-t-elle réagi sur franceinfo.
Selon les derniers sondages, Emmanuel Macron recueille 26% d'intentions de vote pour les instituts Elabe, OpinionWay et Ifop Fiducial, 26,5% selon Ipsos Sopra Steria et 27% d'après l'étude de Harris Interactive.
Mme Le Pen est donnée à 22% par OpinionWay, 23% par Ipsos, 24% pour l'Ifop et Harris Interactive et 25% pour Elabe.
Compte tenu de la marge d'erreur, l'ordre d'arrivée dimanche semble particulièrement incertain, d'autant que la courbe d'intentions de vote d'Emmanuel Macron n'a cessé de baisser ces derniers jours, a contrario de celle de Mme Le Pen, en constante hausse.
- "Fébrilité" -
La question d'un "front républicain", pour barrer la route à l'extrême droite, est replacée au coeur de la dernière journée de campagne.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon qui avait dit vouloir consulter les 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne, a, face aux critiques, clarifié sa position vendredi matin sur BFMTV et RMC: Il a rappelé avoir "toujours dit +on ne donne pas une voix à l'extrême droite+".
Le communiste Fabien Roussel appellera à "empêcher l'extrême droite de mettre la main" sur la France, tout comme Anne Hidalgo prête à "faire barrage à l'extrême droite". Yannick Jadot s'est aussi dit favorable à un "front républicain".
L'ancienne garde des Sceaux et un temps candidate Christiane Taubira a pour sa part appelé à voter Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour pour justement "barrer la route" à l'extrême droite.
Au dernier jour de campagne, le duel annoncé Macron-Le Pen s'est fait plus virulent. Le président-candidat, qui a effectué une visite impromptue sur un marché à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), s'en est pris à la candidate RN dans Le Parisien, l'accusant de "mentir aux gens" avec un programme social qu'elle ne pourra pas financer, et dénonçant "un programme raciste, qui vise à cliver la société et d'une grande brutalité".
Il a renchéri vendredi soir dénonçant sa proposition d'interdire le voile dans la rue.
Réaction de l'intéressée: "Je le trouve très agressif depuis qu'il est entré en campagne, agressif dans ses postures, agressif dans ses propos". Elle croit même percevoir "une "certaine forme de fébrilité".
I.Widmer--NZN