Zürcher Nachrichten - A Sloviansk et Kramatorsk, les évacuations se poursuivent avant l'offensive russe

EUR -
AED 3.883184
AFN 71.818995
ALL 98.529288
AMD 409.074731
ANG 1.904933
AOA 965.269565
ARS 1055.823448
AUD 1.634055
AWG 1.905693
AZN 1.796736
BAM 1.963349
BBD 2.134105
BDT 126.305615
BGN 1.958873
BHD 0.398489
BIF 3120.889138
BMD 1.05725
BND 1.422327
BOB 7.303079
BRL 6.131332
BSD 1.056969
BTN 89.210716
BWP 14.508852
BYN 3.458999
BYR 20722.097605
BZD 2.130491
CAD 1.485092
CDF 3030.077547
CHF 0.937997
CLF 0.03738
CLP 1031.432166
CNY 7.640849
CNH 7.64702
COP 4738.32964
CRC 539.855192
CUC 1.05725
CUP 28.017122
CVE 110.690579
CZK 25.29164
DJF 188.214531
DKK 7.458121
DOP 63.924566
DZD 141.122754
EGP 52.181994
ERN 15.858748
ETB 131.016949
FJD 2.405085
FKP 0.834505
GBP 0.834519
GEL 2.880977
GGP 0.834505
GHS 16.990324
GIP 0.834505
GMD 75.065022
GNF 9109.160997
GTQ 8.162421
GYD 221.130194
HKD 8.230264
HNL 26.688738
HRK 7.541637
HTG 138.870131
HUF 405.584277
IDR 16826.501842
ILS 3.956134
IMP 0.834505
INR 89.26366
IQD 1384.623553
IRR 44515.505624
ISK 145.69996
JEP 0.834505
JMD 167.324113
JOD 0.749692
JPY 164.496462
KES 136.886677
KGS 91.321543
KHR 4293.07952
KMF 493.206073
KPW 951.524489
KRW 1474.720869
KWD 0.325147
KYD 0.880786
KZT 524.014714
LAK 23219.272657
LBP 94650.007075
LKR 308.797253
LRD 195.010693
LSL 19.346784
LTL 3.121784
LVL 0.639519
LYD 5.162874
MAD 10.556688
MDL 19.146614
MGA 4952.06294
MKD 61.70838
MMK 3433.906362
MNT 3592.535028
MOP 8.473177
MRU 42.017959
MUR 49.797328
MVR 16.34494
MWK 1832.755181
MXN 21.55262
MYR 4.723842
MZN 67.505419
NAD 19.346784
NGN 1766.040983
NIO 38.896051
NOK 11.755846
NPR 142.737467
NZD 1.800616
OMR 0.40705
PAB 1.056964
PEN 4.027485
PGK 4.187685
PHP 62.042588
PKR 293.569595
PLN 4.320912
PYG 8254.73753
QAR 3.853133
RON 4.976157
RSD 117.002695
RUB 105.775886
RWF 1451.186334
SAR 3.970856
SBD 8.863332
SCR 14.534817
SDG 635.944564
SEK 11.598634
SGD 1.418147
SHP 0.834505
SLE 23.97847
SLL 22170.006319
SOS 604.025192
SRD 37.380653
STD 21882.937891
SVC 9.248559
SYP 2656.371886
SZL 19.354505
THB 36.781198
TJS 11.267173
TMT 3.700375
TND 3.338251
TOP 2.47618
TRY 36.395568
TTD 7.176592
TWD 34.334401
TZS 2812.28442
UAH 43.573034
UGX 3878.913513
USD 1.05725
UYU 44.902853
UZS 13537.046769
VES 48.066111
VND 26838.288148
VUV 125.51883
WST 2.951409
XAF 658.491861
XAG 0.034768
XAU 0.000412
XCD 2.857271
XDR 0.796265
XOF 658.491861
XPF 119.331742
YER 264.153479
ZAR 19.226126
ZMK 9516.522147
ZMW 28.986446
ZWL 340.434029
  • AEX

    -4.9000

    869.62

    -0.56%

  • BEL20

    -50.4200

    4186.84

    -1.19%

  • PX1

    -9.5100

    7302.14

    -0.13%

  • ISEQ

    2.9400

    9811.84

    +0.03%

  • OSEBX

    8.9900

    1435.19

    +0.63%

  • PSI20

    58.6500

    6433.76

    +0.92%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -7.6500

    2935.09

    -0.26%

  • N150

    13.2600

    3327.66

    +0.4%

A Sloviansk et Kramatorsk, les évacuations se poursuivent avant l'offensive russe
A Sloviansk et Kramatorsk, les évacuations se poursuivent avant l'offensive russe / Photo: RONALDO SCHEMIDT - AFP

A Sloviansk et Kramatorsk, les évacuations se poursuivent avant l'offensive russe

En bus ou en train, des habitants des villes jumelles de Kramatorsk et Sloviansk continuent d'être évacués avant une offensive russe qu'on annonce imminente et massive sur cette région de l'Est de l'Ukraine.

Taille du texte:

Vers 08H00 ce mardi pluvieux, un bus vert et jaune aux couleurs du FC Kramatorsk, équipe de deuxième division du championnat ukrainien de football, attend une cinquantaine de passagers. Il a été affrété par une église chrétienne.

On vient de Kramatorsk ou de villages voisins. Les visages sont graves, inquiets et surtout tristes.

Le front n'est qu'à 50 km au nord, autant à l'est et au sud. Il risque de se rapprocher encore dans les prochains jours: Kramatorsk et Sloviansk seraient alors prises en tenaille.

L'ouest est la seule échappatoire.

Les hommes viennent en voiture déposer épouse et enfants, parents ou grands-parents.

Une famille débarque d'un taxi: une fillette tient fermement sous son bras une grosse boîte en plastique transparente. Dedans s'agite un chat noir et blanc apeuré.

Valentina Oleynikova, 82 ans, part avec son mari. Elle est en colère et ne comprend pas.

"Tous mes parents sont originaires de Russie, j'y suis née. Mon père et ma mère aussi. J'ai de la famille partout en Russie. Ici, dans le Donbass et à Kramatorsk, vivent des personnes de toutes les nationalités (...) Où a-t-il vu des nazis ?", demande-t-elle en référence au président russe Vladimir Poutine, qui justifie l'invasion de l'Ukraine par une prétendue volonté de "dénazifier" le pays.

- "Inhumain"-

"Ce qui se passe est inhumain, c'est un fasciste. Je ne sais pas comment l'appeler. Un diable incarné", s'emporte-elle encore.

"Maintenant nous apprenons qu'il y a un convoi de 12 kilomètres prêt à attaquer le Donbass. Ils sont inhumains !"

"Nous allons chez la soeur de mon mari", ajoute-elle, pressée par ce dernier de monter dans le bus.

La soute est pleine. C'est l'heure du départ, de la séparation. A travers la vitre, le petit-fils de Valentina lui fait signe pour qu'ils s'appellent au téléphone.

Dans le bus qui commence à rouler, une femme essuie ses larmes, une autre reçoit un appel, d'autres encore envoient des messages. Les yeux sont rivés aux téléphones portables, les visages fermés, pensifs.

Depuis l'attaque de la gare de Kramatorsk qui a fait 57 morts vendredi, celle-ci est fermée. Les évacuations par train se font désormais depuis Sloviansk, une dizaine de kilomètres au nord.

Deux ou trois trains en partent chaque jour. Dimanche, 2.700 personnes ont été évacuées et 1.100 autres lundi, selon Svetlana Biletska, la cheffe de gare.

Vers 11H00 ce mardi, un premier train doit partir. A son bord, autour de 300 personnes.

Dans les trois halls de la gare, c'est l'effervescence. Au guichet n°1, le seul ouvert, Natalia, qui ne souhaite pas donner son nom de famille, renseigne, rassure et vend des billets à 200 hryvnia (environ 6 euros) pour Dnipro, 200 km à l'ouest.

"Mais nous avons rajouté des wagons gratuits", ajoute la guichetière: "Certaines familles partent, mais beaucoup restent. Ils ne veulent pas quitter leurs proches et leurs maisons".

- "Quelque chose me retient ici" -

Va-t-elle rester elle aussi ? "Je n'ai plus peur (...) Quelque chose me retient ici, je ne sais comment l'expliquer. Nous travaillons pour les chemins de fer, donc nous sommes aussi solides que des rails", lance-t-elle.

Un long train aux 12 wagons bleus délavés vient d'arriver: le temps pour la locomotive de faire demi-tour et les évacués peuvent embarquer.

Une vieille dame est un peu perdue: elle doit aller à Vinnytsia, dans le centre du pays, mais pour cela devra faire un changement. "Il faudra prendre un autre train soit à Kiev, soit à Lviv", la rassure l'agente en gilet orange qui guide les passagers.

Au pied du train à quai, Nadia Jijounas, 44 ans, dit un dernier au revoir à son mari. Les yeux rougis, le couple s'enlace de longues minutes.

"Nous avons pris la décision hier. Je voulais rester avec mon mari mais je dois partir et il restera là. Nous voulions traverser cela ensemble, c'est effrayant", dit-elle à l'AFP.

"C'est terriblement difficile de partir. Je n'ai aucune idée de quand nous serons de nouveau ensemble. Nous devons d'abord survivre", ajoute-elle. A travers la fenêtre, elle forme avec pouces et index un coeur vers son mari.

Le train part, s'arrête. Une famille retardataire, avec enfants, court à travers les voies pour monter à bord.

Le long convoi quitte enfin la gare. Direction Kiev, arrivée prévue dans douze heures. Désormais loin de la guerre.

N.Zaugg--NZN