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Joe Biden reçoit mercredi à la Maison Blanche le Premier ministre japonais Fumio Kishida pour une visite d'Etat centrée sur le renforcement des liens en matière de défense entre les deux pays du Pacifique face aux ambitions de la Chine.
L'arrivée de Fumio Kishida à la Maison Blanche sera d'abord marquée par un accueil en musique réalisé par des fanfares militaires, puis d'une réunion dans le Bureau ovale, d'une conférence de presse commune, et enfin d'un dîner de gala.
Le Premier ministre de 66 ans, accompagné de son épouse Yuko, est le premier dirigeant japonais à recevoir les honneurs d'une visite d'Etat à Washington depuis Shinzo Abe en 2015.
En amont du début officiel de la visite d'Etat, le couple Kishida a d'abord été accueilli mardi à la Maison Blanche.
L'épouse de Joe Biden, Jill, a affirmé que la visite "célébrerait l'amitié florissante entre les Etats-Unis et le Japon".
Elle souligne surtout l'importance placée par le président américain dans le renforcement des alliances face à des pays tels que la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l'Iran, dans un monde de plus en plus incertain.
Les deux dirigeants doivent donner une conférence de presse commune dans la fameuse roseraie de la Maison Blanche à 12H30 (16H30 GMT), au cours de laquelle ils évoqueront leurs liens grandissants.
"Nous estimerons qu'il s'agit d'un sommet exceptionnel et historique", a déclaré à la presse, avant la visite, un haut fonctionnaire de l'administration américaine.
Selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, Joe Biden et Fumio Kishida "annonceront des mesures pour améliorer la coopération sécuritaire, et ce afin de permettre une coordination et une intégration plus importantes de nos forces" armées.
Il est attendu que les dirigeants dévoilent ainsi un projet de restructuration du commandement militaire américain au Japon, fort de quelque 54.000 militaires, pour ce qui constituera le renforcement le plus important du partenariat de défense entre les deux pays depuis les années 1960.
Le but: rendre leurs forces armées plus agiles en cas de crise, notamment en cas d'invasion de Taïwan par Pékin, selon des experts.
- Sommet trilatéral -
Les deux pays pourraient également s'accorder sur la possibilité pour des navires militaires américains d'effectuer des réparations dans des chantiers navals privés au Japon, et sur la production conjointe d'équipement militaire, selon plusieurs médias.
Fermement pacifiste durant plusieurs décennies, le Japon a réalisé ces dernières années des changements dans sa politique de défense "parmi les plus significatifs et considérables" depuis la Seconde Guerre mondiale, a estimé l'ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Rahm Emanuel, en amont de la visite d'Etat.
Mercredi soir le couple Kishida sera convié à un dîner dans une salle de réception de la Maison Blanche décorée d'éventails et de branches de cerisiers en fleurs. Puis le musicien Paul Simon, ancien membre du légendaire groupe de folk rock Simon & Garfunkel, "interprétera une sélection de ses chansons emblématiques", ont fait savoir les services de la Maison Blanche.
Jeudi, Fumio Kishida doit s'adresser aux deux chambres du Congrès américain avant d'être à nouveau reçu par Joe Biden, aux côtés du président philippin Ferdinand Marcos (fils et homonyme de l'ex-dictateur).
Le président américain organisera en effet ce jour-là le premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les Etats-Unis.
Fumio Kishida et Ferdinand Marcos sont les derniers dirigeants asiatiques en date à être accueillis par Joe Biden, après le sommet à Camp David en août avec le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, et déjà Fumio Kishida.
Seule ombre potentielle au tableau de la visite du Premier ministre japonais: la controverse autour de l'acquisition annoncée du géant américain de la sidérurgie US Steel par le japonais Nippon Steel planera sûrement au-dessus de la rencontre avec Joe Biden.
Le président démocrate est en effet opposé à cette opération, qui pourrait jouer dans sa campagne de réélection face à son prédécesseur protectionniste, Donald Trump.
Mais des responsables américains ont affirmé qu'ils ne devraient pas discuter de l'opération avec Nippon Steel, se concentrant plutôt sur l'annonce d'une série d'accords dans le cadre d'un protocole bien réglé.
L.Rossi--NZN