AEX
-3.4500
Les supporters du PSG ont quitté mercredi le Parc des Princes la mine défaite après la victoire du FC Barcelone (3-2) mais dans une atmosphère sereine, sous l'oeil d'un important dispositif policier, alors que des menaces du groupe Etat islamique (EI) pesaient sur les quarts de finale de Ligue des Champions.
A Madrid, le match entre l'Atlético et le Borussia Dortmund, remporté à domicile par le club de l'international français Antoine Griezmann (2-1), s'est aussi joué avec un dispositif de sécurité renforcé, sans qu'aucun incident ne soit signalé.
"Il n'y a pas de menace avérée" sur le match parisien, avait nuancé la porte-parole du gouvernement français Prisca Thevenot, à quelques heures du coup d'envoi.
Les deux premiers quarts de finale entre le Real Madrid et Manchester City d'une part (3-3), et Arsenal et le Bayern Munich de l'autre (2-2), s'étaient également déroulés mardi sans incident.
A Paris, à l'issue d'un match à rebondissements où Ousmane Dembélé a marqué et où Kylian Mbappé a beaucoup raté, des centaines de supporters parisiens hâtaient le pas en quittant le stade, sous bonne surveillance des CRS déployés.
"Je suis juste déçu de ce qu'on a donné, de ce qu'on a montré", a réagi auprès de l'AFP Flavien, emmitouflé dans son écharpe du Paris Saint Germain. Mais le jeune homme de 25 ans assure que "ça peut être complètement différent" au match retour, prévu mardi prochain à Barcelone.
- "On est là quand même" -
L'avant-match a été en grande partie occulté par l'enjeu sécuritaire de ces rencontres.
Apparues il y a quelques jours sur internet, les menaces de l'EI n'ont d'abord guère été relevées avant que les autorités n'annoncent mardi un renforcement des mesures de sécurité dans un contexte de risque d'alerte attentat très élevé dans tous les pays européens, revu encore à la hausse après l'attaque contre une salle de spectacles de Moscou, le 22 mars, qui a fait 144 morts.
A un peu plus de cent jours des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), enjeu sécuritaire majeur, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin avait indiqué mardi que la sécurité avait été "considérablement" renforcée à Paris, en parlant d'une "menace caractérisée évoquée publiquement par l'Etat islamique".
Des drones devaient être aussi déployés, selon un arrêté de la préfecture de police de Paris.
"Je pense qu’on est assez en sécurité", a indiqué à l'AFP Stéphane Vuillemenot, supporter parisien croisé avant le coup d'envoi. "Et puis faut pas s’arrêter à ça, sinon on ne fait plus rien."
Frantz, 28 ans, supporter du Barça, "s’est posé la question" avant de venir. "On compte sur l'Etat français pour avoir triplé les contrôles et on espère que ça va bien se passe", a-t-il dit.
A Madrid aussi, le préfet Francisco Martín Aguirre avait annoncé un "déploiement extraordinaire de sécurité".
Les autorités espagnoles ont confirmé mercredi à l'AFP que plus de 2.000 agents seraient mobilisés, soit autant que pour le match du Real mardi. C'est toutefois bien plus que les 1.300 initialement prévus pour le match de l'Atlético.
- "Tuez-les tous" -
Les trois villes hôtes des quarts de finale, Madrid, Londres, Paris, ont toutes été confrontées à des attentats jihadistes de masse, respectivement en 2004, 2005 et 2015. Le 13 novembre 2015, le Stade de France comptait parmi les cibles des commandos jihadistes qui avaient tué 130 personnes dans Paris.
Les autorités des trois pays n'ont toutefois pas fait état de projets circonstanciés d'attaques qui auraient été déjoués autour des quatre matches.
Dans un des messages de l'EI, un combattant, masqué et muni d'un fusil d'assaut, pose devant des photos des quatre stades des quarts de finale aller. "Tuez-les tous", est-il écrit.
Ces publications émanent d'al-Azaim, l'organe de l'Etat islamique au Khorassan (EI-K), branche afghane de l'organisation, qui a revendiqué l'attentat de Kerman en Iran en janvier et est soupçonnée d'être derrière celui de Moscou, a détaillé à l'AFP une experte française de la communication en ligne des groupes jihadistes.
bur-bap-sha-vab-abo/mat/dr/hpa
S.Scheidegger--NZN