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Le chef républicain Mike Johnson part rencontrer Donald Trump vendredi en Floride pour évoquer une série de dossiers brûlants au Congrès américain et essayer, au passage, de sauver son poste.
Les deux hommes tiennent une conférence de presse à 16H30 (20H30 GMT) pour évoquer, en principe, des questions "d'intégrité électorale".
Mais nul doute que leurs conversations en coulisse seront plutôt centrées sur la litanie de textes sur lesquels les parlementaires américains s'écharpent.
A commencer par l'aide américaine à l'Ukraine, bloquée au Congrès depuis des mois, malgré les pressions répétées du président Volodymyr Zelensky.
- Bras de fer électoral -
De loin le premier soutien militaire à l'Ukraine, les Etats-Unis n'ont plus envoyé de grande enveloppe à Kiev depuis décembre 2022.
Une enveloppe de 60 milliards de dollars d'assistance militaire et économique pour l'Ukraine a certes été adoptée au Sénat, à majorité démocrate, en février.
Mais les républicains de la Chambre des représentants, l'hémicycle que Mike Johnson préside, refusent d'examiner le texte -- en raison, entre autres, d'un différend plus large sur l'immigration.
Lors d'une conférence de presse mercredi, le ténor républicain au Congrès est resté très prudent sur l'avenir de cette enveloppe.
"Il y a beaucoup d'idées différentes à l'étude", a-t-il simplement dit, sans s'avancer sur un quelconque calendrier ni fournir de détails sur ces pistes.
En pleine année électorale, la question s'est transformée en bras de fer entre Joe Biden, grand partisan de l'aide à l'Ukraine, et Donald Trump, qui plaide pour des prêts à Kiev, plutôt que des dons.
- Menace de destitution -
Or, Mike Johnson veut tout sauf froisser l'ancien président républicain, en lice pour la Maison Blanche, et qui conserve une influence énorme sur son parti.
Surtout à l'heure où il se bat pour conserver son poste.
Le "speaker" Mike Johnson est en effet sous la menace d'une procédure de destitution -- une initiative menée par une des plus proches alliées de Donald Trump au Congrès, Marjorie Taylor Greene.
Cette élue, de la frange la plus extrême du Parti républicain, accuse le quinquagénaire de ne pas assez défendre les intérêts des conservateurs et veut pour cette raison l'évincer de son siège.
La majorité des républicains à la Chambre des représentants est actuellement si mince, que son calcul n'est pas irréaliste, à partir du moment où les démocrates votent eux aussi contre le "speaker".
Donald Trump sauvera-t-il le poste de Mike Johnson? L'aide à l'Ukraine servira-t-elle de monnaie d'échange?
La réunion entre les deux hommes vendredi promet d'être en tout point cruciale.
E.Leuenberger--NZN