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L'Iran a lancé samedi plus de 200 drones et missiles contre Israël en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien.
Dans le même temps, les alliés de l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.
Affirmant vers 03H20 locales (00H20 GMT) dimanche que l'attaque iranienne était toujours en cours, l'armée israélienne a assuré que "la grande majorité" des missiles avaient été interceptés, et fait état de "dégâts mineurs" sur une base militaire. L'agence officielle iranienne Irna a en revanche évoqué des "sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev (sud)".
L'Iran a tiré vers Israël plus de 200 drones et missiles, a affirmé l'armée israélienne.
Plusieurs détonations ont été entendues dans le ciel à Jérusalem, où les sirènes d'alerte ont retenti, selon des journalistes de l'AFP. Des sirènes ont également été activées dans la région du Néguev et dans le nord du pays.
Une heure environ après l'annonce du lancement de l'opération iranienne, baptisée "Promesse honnête", l'agence officielle Irna à Téhéran a indiqué qu'"une première vague de missiles balistiques" avait été lancée "profondément à l'intérieur des territoires occupés (Israël, NDLR)".
Au total, "l'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques" contre Israël, selon la télévision d'Etat citant les Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran.
Cette attaque est en réponse notamment à la frappe le 1er avril qui a détruit le consulat iranien à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens, ont-ils précisé. L'Iran a accusé Israël de cette frappe, mais ce dernier n'a ni confirmé ni démenti.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont l'armée est engagée dans une guerre à Gaza, a aussitôt réuni dans une pièce bunkérisée son état-major et ses proches collaborateurs, selon ses services.
Le président Joe Biden a de nouveau assuré à l'allié israélien que "l'engagement (des Etats-Unis) en faveur de la sécurité d'Israël face aux menaces de l'Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable", lors d'une réunion d'urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale.
- "Restez à l'écart!" -
"Nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l'Iran et en route vers Israël", a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23H00 samedi (20H00 GMT).
"Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires afin d'agir contre les lancements et de les intercepter", a-t-il dit en dénonçant comme une "escalade grave et dangereuse" cette "attaque directe lancée depuis le sol iranien".
D'autres "vagues de drones" visant Israël sont possibles, a prévenu un responsable militaire israélien.
Israël a fermé son espace aérien dimanche à 00H30 locale (samedi à 21H30 GMT). Les écoles seront fermées dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, et "les activités d'enseignement, les voyages et les sorties" scolaires et périscolaires seront suspendues, a annoncé l'armée.
"Il s’agit d’un conflit entre l’Iran et le régime voyou israélien, dont les Etats-Unis DOIVENT RESTER À L’ECART!", a déclaré la mission iranienne à l'ONU dans un message posté sur X.
"L'affaire peut être considérée comme close. Toutefois, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère", a-t-elle mis en garde.
- "Régime diabolique" -
La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Egalement voisine d'Israël, l'Egypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes.
Le gouvernement britannique a déclaré qu'il envoyait des avions de combat supplémentaires au Proche-Orient et qu'il intercepterait "toute attaque aérienne (...) si nécessaire".
Paris a condamné l'attaque iranienne et Berlin a dit que celle-ci pourrait plonger la région "dans le chaos".
- Guerre à Gaza -
Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.
La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes essentiellement des civils ont péri selon les autorités du mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.
O.Hofer--NZN