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L'Iran a lancé samedi plus de 200 drones et missiles contre Israël en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien.
Dans le même temps, les alliés de l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité est prévue dimanche, après que le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "une grave escalade".
Affirmant vers 03H20 locales (00H20 GMT) dimanche que l'attaque iranienne était toujours en cours, l'armée israélienne a indiqué que l'Iran avait "lancé un essaim de 200 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière", dont "la grande majorité" a été interceptée.
"Des missiles iraniens sont tombés en territoire israélien, provoquant des dégâts mineurs sur une base militaire mais sans faire de victimes", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.
Alors que l'Iran a demandé à Washington de "rester à l'écart" du conflit, les forces américaines présentes dans la région ont abattu des drones iraniens ciblant Israël, a indiqué un responsable américain.
Plusieurs détonations ont été entendues dans le ciel à Jérusalem, où les sirènes d'alerte ont retenti, selon des journalistes de l'AFP. Les sirènes ont également été activées dans la région du Néguev et dans le nord du pays.
Une heure environ après l'annonce du lancement de l'opération iranienne, baptisée "Promesse honnête", l'agence Irna a indiqué qu'"une première vague de missiles balistiques" avait été lancée "en profondeur" du territoire israélien.
"L'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques", selon la télévision d'Etat citant les Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran.
Cette attaque est en réponse à la frappe le 1er avril qui a détruit le consulat iranien à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens, ont-ils précisé. L'Iran a accusé Israël de cette frappe, mais ce dernier n'a ni confirmé ni démenti.
- "Drones tueurs" -
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont l'armée est engagée dans une guerre à Gaza, a réuni dans la nuit son état-major et ses proches collaborateurs.
Le président Joe Biden a réitéré "l'engagement inébranlable" des Etats-Unis "en faveur de la sécurité" de l'allié israélien.
En annonçant l'attaque iranienne peu après 23H00 samedi (20H00 GMT), Daniel Hagari a affirmé: "nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l'Iran et en route vers Israël".
Il a dénoncé comme une "escalade dangereuse" cette "attaque directe lancée depuis le sol iranien".
D'autres "vagues de drones" visant Israël sont possibles, a prévenu un responsable militaire israélien.
- "Restez à l'écart!" -
"Il s’agit d’un conflit entre l’Iran et le régime voyou israélien, dont les Etats-Unis DOIVENT RESTER À L’ECART!", a déclaré la mission iranienne à l'ONU dans un message posté sur X.
"L'affaire peut être considérée comme close. Toutefois, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère", a-t-elle mis en garde.
Aux cris de "Mort à Israël", "Mort à l'Amérique", quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans les principales villes d'Iran pour saluer l'attaque iranienne.
- "Régime diabolique" -
La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Egalement voisine d'Israël, l'Egypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes.
Le gouvernement britannique a déclaré qu'il envoyait des avions de combat supplémentaires au Proche-Orient et qu'il intercepterait "toute attaque aérienne (...) si nécessaire".
Paris a condamné l'attaque iranienne et Berlin a dit que celle-ci pourrait plonger la région "dans le chaos".
- Guerre à Gaza -
Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.
La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes essentiellement des civils ont péri selon les autorités du mouvement islamiste palestinien.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.
L.Rossi--NZN