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Donald Trump, premier ex-président américain à comparaître au pénal, sera confronté mardi à une tranche de la société new-yorkaise au deuxième jour de son procès, entièrement consacré à la sélection des jurés.
Le candidat républicain à l'élection de novembre face au président sortant Joe Biden est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l'ancienne star de films X , à quelques jours du scrutin de 2016 qu'il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.
Après une première journée dominée par des questions de procédure, notamment le rejet par le juge Juan Merchan de la demande de récusation présentée par la défense, le champ est totalement libre pour la sélection des 12 jurés qui devront décider à l'unanimité si Donald Trump est "non coupable" ou "coupable".
Sur le premier groupe de 96 jurés potentiels admis lundi après-midi dans la salle d'audience, les deux tiers ont été exemptés d'emblée, en grande majorité parce qu'ils se sont déclarés incapables de se montrer impartiaux.
Les autres, des citoyens anonymes précipités du jour au lendemain dans la frénésie de ce procès inédit, une infirmière dans un service d'oncologie, un libraire, ou encore un avocat, ont dû dévoiler des pans entiers de leur vie devant le tribunal: leur profession, leur situation familiale, leurs sources d'information ou leurs loisirs.
Le long questionnaire leur demande de faire part de leurs sympathies ou préjugés envers le prévenu. Cette étape décisive du procès, pendant laquelle l'accusation comme la défense peuvent chacune récuser un certain nombre de jurés sans devoir fournir de justification, pourrait se prolonger jusqu'à la semaine prochaine, voire au-delà.
Mais c'est avec le juge que Donald Trump a affirmé lundi soir avoir "un vrai problème", assurant qu'il n'aurait pas "droit à un procès équitable".
- Maquillage de comptes de campagne -
Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, il encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l'empêcherait pas d'être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d'une revanche sur Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l'inconnu.
S'il était déclaré non coupable, ce serait un succès majeur pour le candidat républicain, face à la "persécution politique" orchestrée selon lui par l'administration démocrate de son adversaire.
D'autant plus qu'il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et un pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.
Le spécialiste du droit électoral Richard Hasen déplore la perspective que cette affaire, "un délit mineur de financement de campagne électorale", puisse être la seule jugée avant l'élection, dans une tribune au Los Angeles Times.
Donald Trump est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de "frais juridiques", le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l'époque, Michael Cohen.
En échange, cette dernière avait accepté de se taire sur une fugace relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.
Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer des manoeuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.
P.E.Steiner--NZN