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Les conservateurs au pouvoir en Croatie sont arrivés en tête des élections législatives selon les premières estimations, mais avec moins de sièges qu'en 2020. Les négociations s'annoncent difficiles pour former une majorité.
Selon les premiers sondages, le HDZ du Premier ministre, Andrej Plenkovic, remporterait entre 58 et 59 des 151 sièges du Parlement - contre 66 en 2020. En seconde position, les sociaux-démocrates (SDP) du président, Zoran Milanovic, auraient 43 ou 44 sièges.
"Le HDZ [conservateurs] a remporté plus de mandats que la gauche réunie, ce qui constitue un excellent résultat", a salué avant 20h le vice-Premier ministre sortant, Davor Bozinovic.
"On peut dire que la Croatie a choisi le changement", a déclaré, en face, le vice-président du SDP, Siniša Hajdas Doncic. "En regardant les résultats des partis du centre gauche, je suis optimiste et je crois que les résultats définitifs seront encore meilleurs que les sondages".
Derrière les deux grands partis croates, la droite nationaliste du mouvement patriotique Homeland arrive en 3e position, et pourrait recueillir 13 sièges. Le parti de gauche écologiste Mozemo 11, et les ultra-conservateurs de Most, qui ont un temps gouverné avec les HDZ avant d'être chassés du gouvernement, remporteraient 9 sièges.
Toutes les options semblent donc ouvertes pour des coalitions.
"Cela pourrait se jouer à un siège", a prévenu l'analyste politique Tihomir Cipek, invité de Nova TV. "Ce sera un processus de négociation très difficile, il sera très difficile de trouver un langage commun".
Après une campagne tendue en forme de match de boxe entre le Premier ministre et le président, ennemis de longue date de la vie politique croate, l'heure est donc venue de négocier.
"Je discuterai avec tous ceux qui veulent une Croatie où les gens ne volent pas, où il n'y a pas de pillage, où les gens ne sont pas dupés, où les gens qui ne respectent pas le code de la route - sans parler du code pénal - ne sont pas nommés à la tête du parquet national", a déclaré tout en votant Zoran Milanovic, candidat surprise au poste de Premier ministre.
Les juges ont beau avoir estimé sa candidature inconstitutionnelle tant qu'il ne démissionnait pas de la présidence, Milanovic, un social-démocrate aux accents de plus en plus populistes a mené campagne comme si de rien n'était, tapant fort sur son rival, le Premier ministre conservateur sortant Andrej Plenkovic, au prix de nombreuses saillies et insultes.
"Quand vous avez affaire à des voleurs et des sauvages qui profitent de leur pouvoir, vous devez réagir ainsi, vous devez montrer vos muscles", a-t-il expliqué.
La corruption a longtemps été le talon d'Achille du parti conservateur (HDZ), dont plusieurs ministres ont dû démissionner ces dernières années, entachant la vie politique croate de nombreux scandales.
Cela n'a pas empêché les Croates de se déplacer en nombre - plus de 50% des électeurs s'étaient déplacés a 16H30 locales, contre 34% à la même heure lors des élections de 2020.
- Promesse de stabilité -
Ennemi juré du président depuis des années, le Premier ministre en poste depuis 2016 a fait campagne en promettant aux 3,8 millions d'habitants de la Croatie stabilité et sérieux. Tout en rappelant que c'est sous son mandat que le pays est entré dans la zone euro et dans l'espace Schengen.
"Beaucoup de choses ont été réalisées au cours de ces dernières années, mais il y a toujours de nouveaux devoirs, de nouveaux défis, de nouveaux problèmes", a-t-il dit après avoir voté dans la capitale, Zagreb.
"Dans un contexte géopolitique qui a sensiblement changé, face aux menaces sécuritaires, il est important que la Croatie soit dirigée de façon sérieuse, responsable, fiable et que tous nos citoyens soient en sécurité".
"La Croatie a besoin de personnes sérieuses et responsables, pour être ainsi protégée de toutes les crises possibles", a ajouté Andrej Plenkovic.
Membre de l'OTAN depuis 2009 et de l'Union européenne depuis 2013, la Croatie reste l'un des pays plus pauvres de l'UE, avec un salaire mensuel moyen de 1.240 euros.
T.L.Marti--NZN