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Plusieurs civils ont été tués samedi lors de frappes en Ukraine et en Russie, selon les autorités respectives, quelques heures avant un vote crucial pour Kiev au Congrès américain sur l'aide militaire des États-Unis, après plus de deux ans de guerre.
Ce vote sur une aide de 61 milliards de dollars (57 milliards d'euros) attendue depuis plusieurs mois par Kiev est prévu dans la journée à la Chambre américaine des représentants.
En cas d'adoption, elle permettrait à l'armée ukrainienne de reprendre son souffle, dans ce conflit à haute intensité qui a épuisé nombre de ses combattants et entamé le moral des troupes.
"Nous nous rapprochons d'un accord important avec les États-Unis", a dit confiant Volodymyr Zelensky samedi à des journalistes.
La veille, le président ukrainien avait tiré la sonnette d'alarme face aux pays membres de l'Otan lors d'un discours en visioconférence.
L'armée ukrainienne "ne peut plus attendre" face à la pression russe, avait-il déclaré, réclamant notamment au moins sept systèmes antiaériens Patriot supplémentaires, ainsi que l'accélération des livraisons d'équipements militaires en tous genres.
Kiev n'a de cesse de réclamer à ses partenaires munitions et systèmes antiaériens pour contrer ces frappes, mais les divisions politiques à Washington ont ralenti les livraisons.
Du côté des Européens, ce sont les capacités de production limitées qui empêchent à ce stade de livrer notamment les obus promis à Kiev.
- Tas de ruines -
Samedi, les attaques se sont poursuivies sur le terrain, comme depuis près de 800 jours.
L'Ukraine a déclaré que la Russie avait frappé des immeubles résidentiels à Vovchansk (nord-est), une ville située à environ cinq kilomètres de la frontière russe, faisant deux morts et deux blessés.
"Une femme et un homme ont été blessés. Ils sont âgés chacun de 61 ans. A d'autres endroits, deux hommes âgés de 50 et 84 ans sont morts après le bombardement de la ville", a indiqué le parquet régional.
Le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a lui partagé une photo montrant un tas de ruines près d'une partie effondrée d'un bloc résidentiel de plusieurs étages.
La Russie a tiré au moins sept missiles sur l'Ukraine durant la nuit, dont deux ont été abattus par la défense antiaérienne, selon l'armée de l'air ukrainienne.
Parallèlement, une source de la Défense ukrainienne a déclaré à l'AFP que Kiev avait visé dans la nuit huit régions russes lors d'une attaque de drones "à grande échelle" visant "l'infrastructure énergétique qui alimente le complexe militaro-industriel russe".
"Au moins trois sous-stations électriques et un dépôt de carburant ont été touchés et ont pris feu", a ajouté cette source, précisant qu'il s'agissait d'"une opération conjointe" des services de sécurité ukrainiens (SBU), des services du renseignement militaire (GUR) et des forces armées.
Le ministère russe de la Défense n'a lui pas évoqué ce dépôt touché selon Kiev, indiquant toutefois avoir intercepté 50 drones ukrainiens durant la nuit dont certains près de Moscou.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient un énorme incendie faisant rage dans un dépôt de carburant de la région russe occidentale de Smolensk dont le gouverneur, Vassili Anokhine, a affirmé qu'il avait été provoqué par la chute de drones abattus.
- Une femme enceinte tuée -
L'Ukraine multiplie ses attaques contre la Russie ces dernières semaines en visant notamment des raffineries, dans le but de perturber la chaîne logistique d'approvisionnement des troupes russes engagées sur le front.
Dans la région russe de Belgorod, le gouverneur Viatcheslav Gladkov a lui fait état en début de journée de deux morts dans des attaques de drones ukrainiens puis du décès d'une femme enceinte lors de bombardements ultérieurs.
"En raison du lancement de deux engins explosifs, un immeuble résidentiel privé a pris feu. De manière tragique, deux civils sont morts", a écrit le responsable sur Telegram.
Il a ensuite affirmé que des bombardements ukrainiens avaient causé la mort d'une femme enceinte à Novaïa Tavoljanka, un village proche de la frontière avec l'Ukraine.
E.Schneyder--NZN