AEX
-3.3700
Les forces russes et ukrainiennes se sont livrées dimanche à des combats acharnés à proximité de la ville-clé de Tchassiv Iar (est), au lendemain de l'adoption par la Chambre américaine des représentants d'une nouvelle aide militaire à Kiev, qui a revendiqué de son côté avoir frappé un navire russe en Crimée.
Le ministère russe de la Défense a affirmé dimanche à la mi-journée que la localité de Bogdanivka (est) avait été "complètement libérée".
Mais en fin de journée, les forces ukrainiennes ont déclaré y avoir "repoussé" l'armée russe qui "avec le soutien de l'aviation, a tenté d'améliorer sa situation tactique".
Petite localité de moins de 100 habitants avant la guerre, Bogdanivka se trouve à moins de 10 km de Tchassiv Iar, ville-cible de l'armée russe.
Car Tchassiv Iar est elle-même à moins de 30 km au sud-est de Kramatorsk, principale ville encore sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk et important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.
Ces combats interviennent au lendemain du vote à Washington de la Chambre des représentants en faveur d'une aide militaire et économique de près de 61 milliards de dollars à Kiev.
Le projet de loi doit encore être adopté par le Sénat et approuvé par le président américain Joe Biden, et ce n’est qu’alors que le long transport de l'aide vers l'Ukraine pourra commencer.
- "Pas avant plusieurs semaines" -
Cela signifie que cette aide "ne commencera pas à affecter la situation sur la ligne de front avant plusieurs semaines", a averti l'Institut américain pour l'étude de la guerre dans son dernier bulletin.
Le Kremlin a même d'ores et déjà prévenu qu'elle ne changerait "rien" sur le front.
D'où l'empressement du président ukrainien Volodymyr Zelensky : "il est très important pour nous d'avoir une décision rapide du Sénat en faveur du paquet ukrainien", a-t-il déclaré dimanche sur les réseaux sociaux.
Des habitants de Kiev interrogés dimanche par l'AFP se réjouissaient néanmoins du vote à Washington.
"C'est enfin arrivé! Cela va beaucoup aider", a réagi Oksana, une infirmière de 50 ans: "cela sauvera nos vies".
Stepan, un employé de 61 ans du rail ukrainien, espérait lui des livraisons "immédiates" d'obus et de munitions, "parce que les gars souffrent au front".
Les forces ukrainiennes y manquent en effet de munitions, en plus d'avoir des difficultés à recruter de nouveaux volontaires, après plus de deux ans d'une guerre qui a épuisé les troupes.
"Nous manquons de munitions de façon catastrophique", a même témoigné à l'AFP un soldat ukrainien, Dmytro, dans la région Kharkiv (nord-est): "si nous sommes aidés, tout ira mieux".
Dans ce contexte difficile, l'Ukraine a affirmé dimanche avoir attaqué un navire militaire russe en mer Noire, où ses forces ont eu jusqu'ici plus de succès.
Le Kommouna, chargé de sauvetages en haute mer (de sous-marins coulés ou de cargaisons perdues) est l'un des plus vieux navires militaires russes, selon Kiev.
Lancé en 1915 et ayant participé aux deux guerres mondiales, il s'agirait même du plus vieux navire militaire encore en service au monde, selon plusieurs sites militaires.
Il n'est "plus capable d'accomplir ses tâches", a déclaré le porte-parole de la marine ukrainienne, Dmytro Pletenchuk.
"Cela continuera jusqu'à ce que les Russes n'aient plus de navires ou bien quittent la Crimée" annexée, a-t-il ajouté.
Le gouverneur de Sébastopol installé par la Russie, Mikhaïl Razvozhayev, avait lui dit plus tôt que l'armée russe avait "repoussé une attaque de missile" contre un navire qu'il n'a pas nommé, où un incendie provoqué par des chutes de débris "a été rapidement éteint".
Les autorités ukrainiennes ont par ailleurs dit que la Russie avait aussi frappé son territoire dimanche, tuant au moins une femme de 82 ans, et faisant quatre blessés, à Ukrainsk dans la région de Donetsk.
A.Weber--NZN