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Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé lundi le Hamas à accepter une proposition de trêve associée à une libération d'otages, selon lui "extraordinairement généreuse", dans la guerre qui oppose le mouvement islamiste à Israël depuis près de sept mois dans la bande de Gaza.
Une réunion doit se tenir lundi au Caire entre des représentants d'Egypte et du Qatar, deux des pays médiateurs avec les Etats-Unis, et le Hamas, qui doit donner sa réponse à cette proposition négociée entre Israël et l'Egypte, après des mois de discussions infructueuses.
Le chef de la diplomatie américaine a émis l'espoir de voir le Hamas accepter une proposition de trêve qu'il a qualifiée d'"extraordinairement généreuse de la part d'Israël". "Ils doivent prendre une décision, et ils doivent le faire rapidement (...) j'espère qu'ils prendront la bonne décision", a-t-il ajouté.
Antony Blinken a aussi réitéré l'opposition de son pays à une offensive israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, devenue un immense camp de réfugiés abritant près d'un million et demi de Palestiniens dans des conditions sanitaires catastrophiques.
Selon des médecins et la Défense civile, des frappes israéliennes sur plusieurs maisons ont fait 22 morts pendant la nuit dans cette ville, bombardée quotidiennement.
- La chaleur et les moustiques -
Après avoir enduré le froid de l'hiver, les familles déplacées subissent à présent la chaleur qui monte en cette fin du mois d'avril, sans eau courante, à peine protégées du soleil sous les toiles des tentes.
"L'eau que nous buvons est chaude", a raconté à l'AFP Ranine Aouni al-Arian, une mère de famille déplacée de la ville voisine de Khan Younès.
"Les enfants ne supportent plus la chaleur et les piqûres de mouches et de moustiques", explique-t-elle. Son bébé qu'elle tient dans ses bras a le visage recouvert de piqûres, et elle peine à trouver "un traitement ou une solution" ses enfants.
Malgré la réprobation de nombreuses capitales et organisations humanitaires, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour libérer les otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre et vaincre le Hamas, qui a regroupé selon Israël quatre bataillons dans cette ville frontalière avec l'Egypte.
"Nous n'avons pas encore vu de plan qui nous permette de croire que les civils peuvent être protégés efficacement", a déclaré M. Blinken lors d'une réunion du Forum économique mondial à Ryad.
- "Cessez-le-feu permanent" -
L'Egypte a affirmé avoir "bon espoir" dans une trêve, estimant que la proposition sur la table "tentait de faire preuve de modération".
"Il est trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations", a déclaré de son côté à l'AFP Zaher Jabareen, un membre du bureau politique du Hamas et de l'équipe de négociateurs.
"Le mouvement a reçu la réponse israélienne et est dans une phase de consultations afin d'y répondre", a-t-il ajouté, en réitérant les exigences du mouvement islamiste, à commencer par un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu'Israël a toujours refusé d'envisager.
Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, avant d'autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.
Le site d'information américain Axios a indiqué qu'Israël réclamait la libération, pour des motifs humanitaires, des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé.
Selon Axios, le Hamas affirme que seulement 20 otages répondent à ces critères. Le site ajoute que le nombre de jours de trêve serait égal à celui des otages libérés.
- "Empêcher un crime" -
La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.488 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a dénombré lundi 34 morts en 24 heures.
Outre Rafah, des bombardements ont visé lundi le centre de la bande de Gaza ainsi que la ville de Gaza, dans le nord.
Dimanche à Ryad, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a lui aussi appelé Washington à empêcher Israël de lancer une offensive contre Rafah. "L'Amérique est le seul pays capable d'empêcher Israël de commettre ce crime", a-t-il déclaré.
"S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah", a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.
"S'il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons", a-t-il ajouté.
O.Krasniqi--NZN