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A une semaine du second tour de l'élection présidentielle dimanche, rien n'est joué entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dans une campagne électrique où chacun tente de rassembler au-delà de son camp.
Dans ce duel indécis à couteaux tirés, le président sortant a un léger avantage sur sa rivale d'extrême droite, si l'on en croit les sondages d'opinion.
Il l'emporterait au second tour dimanche dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, en légère progression mais dans la marge d'erreur et, donc, pas à l'abri d'un faux-pas ou d'une forte mobilisation de l'électorat anti-Macron.
En 2017, la candidate du Rassemblement national avait sombré face à Emmanuel Macron. Elle estime être mieux préparée cette fois et se dit "extrêmement sereine".
En attendant, elle se repose ce dimanche de Pâques, sans rendez-vous et avec un seul média enregistré la veille: l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.
Lundi matin, la candidate devrait effectuer un déplacement avant de plonger à nouveau dans les préparatifs du débat de mercredi, selon son entourage.
Elle tiendra son dernier grand meeting à Arras jeudi prochain, dans le Pas-de-Calais.
Depuis le premier tour, la stratégie de Mme Le Pen vise à asseoir sa crédibilité, et continuer à lisser son image, alors que le nom de Le Pen associé à l'extrême droite résonne en France depuis des décennies.
- "Sans outrance" -
Elle a tenu deux grandes conférences de presse sur des sujets régaliens, les institutions et la diplomatie, est beaucoup intervenue dans les médias, et a fait un seul meeting, à Avignon jeudi soir.
Elle maintient la thématique du pouvoir d'achat, plutôt que l'immigration, et oppose deux France, celle des "élites" favorables selon elle à Emmanuel Macron et l'autre, populaire, qu'elle prétend incarner.
Mme Le Pen se pose ainsi "en mère de famille" qui dirigerait le pays "avec bon sens, avec cohérence, sans excès, sans outrance", en défendant les "plus vulnérables".
"Le premier tour a montré, avec les votes Mélenchon et Le Pen, un formidable divorce entre le président sortant et les catégories populaires", souligne Nicolas Lebourg, chercheur à l'université de Montpellier et spécialiste de l'extrême droite, dans Philosophie Magazine.
"La question n'est pas de rassembler des voix de gauche: elle est de convaincre les catégories populaires qu'elles seront moins maltraitées, plus respectées et mieux protégées avec elle en tant que présidente", ajoute-t-il.
- "A l'écoute" -
A contrario, le président sortant, entré tardivement en campagne, se démultiplie en cherchant à mobiliser, convaincre et être "à l'écoute" des Français.
Bains de foule en série, visite de plusieurs villes en une journée, meetings en place publique comme à Strasbourg mardi et Marseille samedi, discussions du tac au tac avec des opposants, interviews médias quotidiennes: le contraste est total avec le candidat Macron du premier tour.
A Marseille samedi, il a fait un long plaidoyer en faveur de l'écologie -- thématique cruciale à gauche et notamment chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon --, tout en appelant au rassemblement derrière lui face à la montée de l'extrême droite.
Il attaque frontalement son adversaire, déclarant par exemple samedi que "même incompétente, elle est climatosceptique" cherchant à la "diaboliser" pour tirer avantage de ce "front républicain" qui l'avait propulsé président en 2017 et qui s'est émoussé depuis.
Il peut toutefois se prévaloir d'un nombre croissant de soutiens, de gauche comme de droite, caressant l'espoir d'une recomposition politique majeure. Après les sportifs, nombre de personnalités du monde de la culture ont appelé vendredi à voter pour lui au second tour pour faire barrage à l'extrême droite.
Dans une tribune publiée dans le JDD, un millier d'acteurs du monde de la santé appellent dimanche "sans détour à faire barrage à l'extrême droite", en votant "en faveur de l'actuel président de la République".
Comme son adversaire, Emmanuel Macron n'a rien à son agenda officiel dimanche avant des interviews lundi matin à France Culture puis C à vous en soirée. Puis, une série de déplacements dans la dernière ligne droite d'une élection qui, selon les candidats, est rien moins qu'un "choix de civilisation".
G.Kuhn--NZN