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Une délégation du Hamas discute samedi au Caire avec les médiateurs d'une offre de trêve dans la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël à Gaza, à l'heure où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menace de lancer un assaut à Rafah.
Sur le terrain, de nouvelles frappes israéliennes ont été menées dans la bande de Gaza notamment sur Rafah, ville surpeuplée du sud du territoire palestinien, faisant 32 morts ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
La délégation du Hamas menée par Khalil al-Hayya, numéro deux de la branche politique à Gaza, est arrivée en Egypte, a déclaré un responsable du mouvement.
Un premier round de négociations devait débuter en début d'après-midi avec "la présence des délégations du Qatar, d'Egypte et des Etats-Unis", les pays médiateurs, a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat, en soulignant que plusieurs points restaient encore à régler.
Selon le site américain Axios, le chef de la CIA, William Burns, se trouve dans la capitale égyptienne.
A Jérusalem, un responsable israélien a affirmé que les discussions au Caire portaient sur le "cadre" d'un possible échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Israël n'y enverra de délégation qu'en cas d'avancées à ce sujet, a-t-il indiqué, disant s'attendre ensuite à de "difficiles négociations" pour parvenir à un accord proprement dit.
- "Esprit positif" -
Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas a indiqué vendredi aller au Caire "dans un esprit positif", tout en insistant sur ses exigences: "un arrêt total de l'agression" israélienne, "le retrait" des forces israéliennes de Gaza et "un arrangement sérieux pour l'échange" d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Israël refuse un cessez-le-feu définitif et M. Netanyahu se dit déterminé à mener une offensive terrestre sur Rafah qui constitue selon lui le dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent 1,2 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre.
"Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah", a répété cette semaine Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive "avec ou sans accord" de trêve.
Pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les menaces de M. Netanyahu contre Rafah "visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord" de trêve.
- "Au-delà de l'acceptable" -
Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont maintes fois manifesté leur opposition à un assaut contre Rafah.
Selon le secrétaire d'Etat Antony Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils et de ce fait, les Etats-Unis ne peuvent soutenir une telle opération "car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable".
"Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang", a prévenu vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Rafah, située à la frontière fermée de l'Egypte, est le principal point de passage terrestre de l'aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé par Israël.
Une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza", a averti le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU.
L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes dans la bande de Gaza et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a fait plus de 1.170 morts, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.
En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Et son armée a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- à Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.654 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
- "Ruines" -
Samedi, des frappes israéliennes ont visé Gaza et des affrontements ont opposé des soldats israéliens à des combattants palestiniens dans cette ville du nord du territoire palestinien, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Trois corps et trois personnes blessées ont été retirés des décombres d'une maison bombardée, selon la Défense civile de Gaza.
Des frappes israéliennes ont aussi eu lieu à Rafah où un hôpital a dit avoir reçu un corps et plusieurs blessés après un bombardement sur une maison, ainsi que dans le centre de la bande de Gaza.
"Un voisin est venu frapper à la porte pour nous dire d'évacuer le quartier. Nous avons juste eu le temps de prendre nos enfants (...) et nous sommes partis", a déclaré Tarek Soufiya, après une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d'al-Maghazi (centre).
"Toute la zone n'est plus que ruines", a-t-il ajouté.
Selon l'armée israélienne, des avions ont frappé des "cibles terroristes" dans le secteur de Khan Younès (sud) après qu'un engin lancé vers un kibboutz dans le sud d'Israël est tombé près de la "barrière de sécurité".
N.Fischer--NZN