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L'Ukraine a annoncé mercredi des restrictions d'électricité en fin de journée après une nouvelle attaque de drones et missiles russes "massive" contre son réseau énergétique, qui a fait au moins un mort et une dizaine de blessés.
Depuis le début de l'année, les installations électriques ukrainiennes ont subi plusieurs vagues de bombardements russes ayant causé de graves dégâts et des coupures d'électricité.
"L'ennemi ne renonce pas à ses plans visant à priver les Ukrainiens de lumière. Nouvelle attaque massive contre notre industrie énergétique", a écrit mercredi sur Telegram le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko.
Ont été visés des sites de production et de transmission d'électricité dans les régions de Poltava (est), Kirovograd (centre), Zaporijjia (sud), Lviv, Ivano-Frankivsk et Vinnytsia (ouest), a-t-il précisé.
La ville de Kherson, dans le sud, s'est aussi trouvée "partiellement privée d'électricité" à cause de "frappes ennemies", selon le gouverneur local.
En fin d'après-midi, la compagnie nationale d'électricité Ukrenergo a indiqué qu'elle devra limiter sa fourniture d'énergie aux industries et entreprises entre 18H00 et 23H00, du fait de l'attaque.
"Les restrictions seront appliquées de façon égale dans toutes les régions", a précisé l'opérateur, appelant les utilisateurs à restreindre leur consommation d'électricité entre 18H00 et 23H00 pour éviter des coupures d'urgence.
Ukrenergo a précisé qu'il s'agissait de la cinquième attaque "massive" contre le réseau énergétique depuis le 22 mars.
En milieu de journée, le ministère ukrainien de l'Energie a affirmé avoir rétabli le courant chez plus 50.000 utilisateurs privés temporairement d'électricité.
Pour sa part, l'armée russe a assuré avoir mené des frappes contre le réseau énergétique et l'industrie militaire ukrainiennes en réponse à des attaques de Kiev contre ses propres installations.
- "Terreur" -
L'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu 39 des 55 missiles lancés par la Russie, ainsi que 20 des 21 drones d'attaque.
Selon la compagnie DTEK, le plus gros investisseur privé dans le secteur énergétique en Ukraine, trois centrales thermiques ont été "sérieusement endommagées".
Ces attaques nocturnes ont tué une femme de 65 ans dans un village de la région méridionale de Kherson et blessé trois autres personnes, selon le parquet local.
Une personne a aussi été blessée dans la région de Dnipropetrovsk (sud), deux à Brovary, près de Kiev, au moins deux autres dans la capitale, et un enfant de 8 ans dans la région de Kirovograd (centre), d'après les autorités locales.
En milieu de journée, une frappe russe distincte a aussi touché un terrain de sport à Kharkiv (nord-est) faisant sept blessés, dont quatre enfants, a annoncé le parquet local.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la "terreur russe" après ces attaques, et accusé le président russe Vladimir Poutine d'être un "nazi".
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a lui participé à un nouveau groupe de travail gouvernemental chargé de préparer les entreprises et ménages aux possibles coupures de courant et de chauffage pendant l'automne et l'hiver prochains.
Sur Telegram, il a affirmé que plus de 800 installations de chauffage avaient été détruites ou endommagées depuis l'invasion russe et que le pays avait perdu jusqu'à 8 gigawatts de production d'électricité.
Selon lui, l'Ukraine aura besoin d'environ un milliard de dollars (931 millions d'euros) pour restaurer ses capacités. Kiev a déjà rassemblé 410 millions d'euros via un "Fond de soutien pour l'énergie en Ukraine" et 190 millions de dollars (177 millions d'euros) via un programme de soutien de l'Agence des États-Unis pour le développement (USAID).
- Enrôler des détenus -
Sur le front, Moscou a revendiqué mercredi la capture de la localité Novokalynové, près d'Avdiïvka, conquise mi-février, dans la région de Donetsk (est).
Ces dernières semaines, l'armée russe progresse dans cette zone en profitant du manque d'hommes et d'armement des troupes ukrainiennes.
Pour pallier ces carences, les députés ukrainiens ont adopté mercredi un texte permettant, en échange d'une libération, d'enrôler dans l'armée des prisonniers volontaires pour combattre, s'ils leur restent moins de trois ans à purger.
Selon la députée, Olena Chouliak, cette mesure ne sera pas applicable aux détenus condamnés pour certains crimes graves - notamment "homicides volontaires de plus de deux personnes", violences sexuelles, atteintes à la sécurité nationale - ou visés par de "sérieuses" condamnations pour corruption.
Moscou a déjà recruté des dizaines de milliers de prisonniers dans ses colonies pénitentiaires envoyés combattre sur le front.
bur-roc-led-rco/cab
M.Hug--NZN