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La Russie a affirmé dimanche avancer dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, revendiquant la prise de quatre localités supplémentaires près de la frontière dans le cadre de l'offensive qu'elle a lancée vendredi, poussant des milliers de civils à être évacués.
"Au total, 4.073 personnes ont été évacuées", a écrit dimanche le gouverneur de la région ukrainienne, Oleg Synegubov, sur les réseaux sociaux, un jour après que les forces russes ont revendiqué la prise de cinq villages dans la région.
Le ministère russe de la Défense a ensuite fait état à la mi-journée de la prise de quatre localités supplémentaires très proches de la frontière - Gatichtché, Krasnoïé, Morokhovets et Oleïnikovo - dans cette région qui abrite la deuxième ville d'Ukraine.
M. Synegubov a indiqué que dimanche un homme de 63 ans avait été tué par des tirs d'artillerie dans le village de Glyboke et qu'un homme de 38 ans avait été blessé à Vovchansk, une ville frontalière qui comptait quelque 3.000 habitants avant l'offensive en cours.
L'AFP a pu voir dimanche des personnes évacuées près de Vovchansk, la plupart âgées et désorientées.
- "Nuit terrifiante" -
"Nous n'étions pas prêtes à partir. Chez nous c'est chez nous", déclare Lyouda Zelenskaya, 72 ans, son chat Zhora dans les bras. Comme elle, Liouba Konovalova, 70 ans, se remémore "la nuit terrifiante" qui a précédé leur évacuation. Toutes deux vivaient ensemble après le départ de leurs enfants.
Autour d'elles des volontaires assistent des évacués âgés assis sur des bancs pour s'enregistrer et recevoir de la nourriture avant de partir pour Kharkiv.
Selon Oleksiï Kharkivsky, un policier de Vovchansk mobilisé pour ces évacuations, "plusieurs personnes" sont mortes dans des bombardements samedi et le corps d'une autre a été découvert sous des gravats durant la nuit. "La ville est constamment sous les tirs", affirme-t-il. "Artillerie, mortiers, les ennemis attaquent avec tout ce qu'ils ont".
Selon lui quelque 1.500 personnes ont été évacuées depuis vendredi de cette ville touchée par 32 attaques de drones au cours des dernières 24 heures.
Le commandant en chef des forces ukrainiennes Oleksandr Syrsky a assuré pour sa part que "les tentatives de percer nos défenses ont été stoppées".
Mais il a admis que la situation dans la région de Kharkiv s'était "significativement dégradée" et restait "compliquée". Les forces ukrainiennes "font tout ce qu'elles peuvent pour maintenir leurs lignes de défense et infliger des dégâts à l'ennemi", a-t-il dit.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré, dans une allocution samedi soir, que des contre-attaques ukrainiennes étaient en cours dans cette zone frontalière, d'où les troupes russes avaient été repoussées il y a près de deux ans.
"Perturber les plans d'offensive russes est désormais notre tâche numéro un", a-t-il dit, exhortant les alliés de Kiev à accélérer les livraisons d'armes.
Les autorités de Kiev prévenaient depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et qu'elle manque de soldats.
- Incendie dans une raffinerie-
Samedi, le ministère russe de la Défense avait déclaré que ses troupes avaient "libéré" cinq villages ukrainiens dans la région, ainsi qu'un autre dans la région de Donetsk, plus au sud.
Les forces ukrainiennes ont, de leur côté, multiplié les frappes à l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées par les Russes, en particulier contre les infrastructures énergétiques.
Au moins neuf personnes ont été blessées dimanche dans l'effondrement partiel d'un immeuble à Belgorod, près de la frontière ukrainienne, après une frappe de l'armée de Kiev, ont indiqué les services d'urgence russes.
Un drone ukrainien a également provoqué dans la nuit de samedi à dimanche un incendie sur le site de la raffinerie de Volgograd (sud de la Russie), a déploré le gouverneur de la région du même nom, Andreï Botcharov, en assurant que le sinistre était éteint et qu'il n'y avait pas eu de victime.
Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé qu'un total de huit drones ukrainiens avaient été interceptés dans la nuit, dont un "au-dessus du territoire de la région de Volgograd", sans plus de précisions.
Propriété du géant Loukoïl, la raffinerie affirme sur son site internet être "le plus gros producteur de produits pétroliers dans le district fédéral du Sud", qui rassemble huit régions dans le sud-ouest de la Russie.
Le site avait déjà été la cible d'une attaque de drone ukrainien début février, sans faire de victime là non plus.
Kiev dit agir en réponse aux frappes de l'armée russe contre des sites civils, à commencer par ses infrastructures énergétiques.
W.O.Ludwig--NZN