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L'homme armé notamment d'un couteau, qui a incendié la synagogue de Rouen et menaçait des policiers, a été abattu par la police, touché "quatre fois" par le fonctionnaire qui semble avoir fait usage de son arme "dans les conditions permises", selon le procureur de Rouen Frédéric Teillet.
Vendredi vers 6H45, les policiers "constatent la présence d'un individu sur le toit de la synagogue qui brandit une barre de fer d'une main et un couteau de cuisine de l'autre et qui les invective. De la fumée s'échappe effectivement des fenêtres de la synagogue", a déclaré lors d'un point presse le procureur.
"Alors qu'ils tentent de convaincre l'individu de descendre du toit, celui-ci jette en leur direction la barre de fer, qui s'avèrera être un burin de perforateur, puis saute du toit et se dirige en courant vers un policier en le menaçant du couteau qu'il porte, le bras toujours levé vers lui", a-t-il ajouté.
Après des sommations "restées sans effet", le policier menacé "aurait fait usage de son arme à cinq reprises, touchant l'individu quatre fois", selon le magistrat.
Une première enquête a été ouverte pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte et "violences volontaires" sur les policiers et les pompiers, a fait savoir le parquet.
Une autre enquête a été ouverte sur les circonstances du décès de l'individu armé pour "violences volontaires avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Dans ce dernier cadre et "comme c'est l'usage" en cas d'emploi par un policier de son arme de service, le fonctionnaire a été placé en garde à vue "le temps de l'exploitation des images de vidéosurveillance et du recueil de son audition", a dit le magistrat.
"Je viens de visionner à l'instant ces images qui établissent à mon sens que ce fonctionnaire de police a fait usage de son arme dans les conditions permises par le code de sécurité intérieure", a-t-il poursuivi, indiquant que la garde à vue du policier serait levée après son audition.
- "énormément de dégâts" -
Selon le procureur, "une première identité" de l'homme tué a été établie grâce à une "seule carte de réseau de transport de Rouen dont il était porteur" et fait toujours l'objet de vérification.
L'homme était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF), depuis "moins d'un an", mais elle n'a pas pu être exécutée car l'homme "avait engagé un recours devant les juridictions administratives", a indiqué une source proche du dossier.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre à la synagogue vers 13H30.
Selon la présidente de la communauté juive de Rouen Natacha Ben Haïm, "le feu a fait énormément de dégâts. J'ai dû reconnaître les lieux, donc je peux vous dire que c'est terrible".
"On a eu un grand miracle. Les livres de la Torah, les livres sacrés, c'est vraiment l'objet le plus important, sentimentalement en plus que financièrement, n'ont pas été touchés. Alors que l'incendie a éclaté juste à côté, c'est-à-dire que tout ce qui est à côté a brûlé", a-t-elle ajouté.
- "petite communauté" -
"C'est l'effroi, c'est le choc absolu", a réagi le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui a appelé à un "rassemblement républicain" à 18H devant l'hôtel de ville.
"La communauté est bouleversée. On est une petite communauté et malheureusement, ça peut nous arriver aussi", a déclaré le rabbin Chmouel Lubecki, en référence aux actes antisémites en progression.
"Tenter de brûler une synagogue, c'est vouloir intimider tous les Juifs. Une nouvelle fois, on veut faire peser un climat de terreur sur les Juifs de notre pays. Combattre l'antisémitisme, c'est défendre la République", a affirmé pour sa part sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi.
Le Conseil français du culte musulman, ex-instance de dialogue entre l'exécutif et les musulmans de France, a affirmé condamner sur X "avec la plus grande vigueur l'attaque abjecte dirigée contre la synagogue de Rouen et exprime son soutien total et sa pleine solidarité avec les fidèles et les responsables de la synagogue".
Gérald Darmanin avait demandé le 14 avril aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël.
Les opérations militaires lancées par l'Etat hébreu contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plus de 35.000 personnes, en représailles à l'attaque des combattants du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, ont provoqué une forte hausse des actes d'antisémitisme en France.
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R.Bernasconi--NZN