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Des bombardements dimanche ont fait au moins dix morts dans la région du nord-est de l'Ukraine de Kharkiv, visée depuis le 10 mai par une nouvelle offensive russe, ont annoncé les autorités locales.
L'assaut terrestre déclenché par l'armée russe dans cette zone frontalière, après une intensification des attaques aériennes, lui a permis d'enregistrer ses gains territoriaux les plus importants depuis fin 2022. La progression russe a été stoppée, affirme Kiev, ce que Moscou réfute.
Dimanche, cinq civils ont été tués dans la périphérie de Kharkiv, la deuxième plus importante cité ukrainienne, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Igor Klimenko.
Parmi eux, une femme enceinte de sept mois, a précisé la police régionale.
Seize autres personnes ont été blessées "dont un enfant âgé de huit ans" et "un policier et un secouriste venus à l'aide et touchés dans une deuxième frappe".
La Russie s'est vue reprocher à maintes reprises de recourir à des doubles frappes, qui consistent à bombarder un endroit une première fois puis une deuxième quand les services d'urgence sont arrivés sur place.
Peu après, cinq autres civils ont péri et neuf ont été blessés dans des tirs au lance-roquettes multiple sur les villages de Novoossynove et de Kivcharivka, a déploré le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé le même jour les militaires russes de faire usage de leurs armes pour "terroriser nos villes et nos communautés, pour tuer des gens ordinaires".
Il a réclamé "deux (systèmes de défense antiaérienne) Patriot pour Kharkiv" qui, a-t-il assuré, "modifieront fondamentalement la situation".
- Offensive dans la région de Kharkiv -
Les soldats russes avaient échoué en 2022 dans leur tentative de prendre la région de Kharkiv. Mais ils viennent d'y faire des percées et y ont ouvert un nouveau front à l'aide de leur artillerie et de leur aviation, forçant des milliers de personnes à fuir.
"L'avancée de l'ennemi dans les directions de Kharkiv et de Koupiansk a été stoppée", a quant à lui affirmé dans la matinée le gouverneur Synegoubov.
Les troupes russes ont réussi à progresser de cinq à dix kilomètres le long de la frontière nord-est avant d'être arrêtées par les Ukrainiens, avait déclaré la veille le président Zelensky dans un entretien avec l'AFP.
Néanmoins, l'Ukraine se prépare à de nouvelles séries d'attaques, M. Zelensky ayant confié à l'AFP que ce qui se passait actuellement dans les environs de Kharkiv pouvait n'être que la "première vague" d'une offensive plus large.
Peu avant l'annonce des bombardements de dimanche, l'armée ukrainienne avait fait savoir, dans un communiqué, que les Russes n'avaient "pas mené d'opérations actives dans le secteur de Kharkiv".
Les soldats russes "continuent d'avancer en profondeur dans les défenses ennemies", avait pour sa part clamé vendredi Moscou.
- Attaque d'une raffinerie russe -
Les forces russes ont par ailleurs annoncé avoir abattu 61 drones ukrainiens pendant la nuit de samedi à dimanche, la plupart au-dessus de la région de Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie.
"Six drones sont tombés sur le site de la raffinerie à Slaviansk-sur-Kouban", a pour sa part écrit sur Telegram Roman Siniagovski, un responsable régional.
Cette installation a en conséquence dû suspendre ses activités, ont reconnu la direction et les autorités locales.
Faisant partie du groupe "Slaviansk EKO", il s'agit de l'une des plus grandes raffineries de cette partie du territoire russe.
Une source dans la défense ukrainienne a de son côté dit que la raffinerie et l'aérodrome militaire de Kouchtchevski avaient été visés.
"Il s'agit de la deuxième attaque de drones" sur ces deux infrastructures "au cours des trois dernières semaines", a poursuivi cette source, selon laquelle "plusieurs avions ont été touchés sur l'aérodrome", de même que la raffinerie.
En outre, une personne a été tuée et plusieurs autres ont été blessées dimanche dans une attaque de drone ukrainien contre un minibus dans la région méridionale ukrainienne de Kherson, partiellement contrôlée par la Russie, d'après les autorités russes d'occupation.
W.Vogt--NZN