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Des bombardements dimanche ont fait au moins onze morts dans la région de Kharkiv dans le nord-est de l'Ukraine, visée depuis le 10 mai par une nouvelle offensive russe, ont annoncé les autorités locales.
L'assaut terrestre déclenché par l'armée russe dans cette zone frontalière, après une intensification des attaques aériennes, lui a permis d'enregistrer ses gains territoriaux les plus importants depuis fin 2022. La progression russe a désormais été stoppée, affirme Kiev, ce que Moscou réfute.
Dimanche, six personnes, dont une femme enceinte, ont péri, une est portée disparue et 27 autres ont été blessées lorsqu'un centre de loisirs de la périphérie de Kharkiv, la deuxième plus importante ville ukrainienne, a été atteint par des tirs de missiles en provenance de la région russe voisine de Belgorod, ont déclaré des responsables ukrainiens.
Le même endroit a en effet été pris pour cible 20 minutes après l'arrivée des forces de l'ordre et des secouristes, a raconté la police.
La Russie s'est vu reprocher à maintes reprises de procéder à des doubles frappes, qui consistent à bombarder un endroit une première fois puis une deuxième quand les services d'urgence sont parvenus sur place.
Peu après, cinq civils ont perdu la vie et neuf ont été blessés dans des tirs au lance-roquettes multiple sur les villages de Novoossynove et de Kivcharivka, a déploré le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov.
- "Terroriser la population" -
Les militaires russes cherchent de cette manière à "terroriser" la population, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, réclamant "deux Patriot pour Kharkiv", des systèmes américains de défense anti-aérienne qui "modifieront fondamentalement la situation".
Les troupes russes avaient échoué en 2022 dans leur tentative de prendre la région de Kharkiv. Mais elles viennent d'y ouvrir un nouveau front à coups d'artillerie et d'aviation, forçant des milliers de personnes à fuir.
L'ennemi a réussi à progresser de cinq à dix kilomètres le long de la frontière nord-est avant d'être arrêté par les Ukrainiens, a assuré vendredi M. Zelensky dans un entretien avec l'AFP.
Néanmoins, l'Ukraine se prépare à de nouvelles séries d'attaques, le président Zelensky ayant confié à l'AFP que ce qui se passait actuellement dans les environs de Kharkiv pouvait n'être que la "première vague" d'une offensive plus large.
L'état-major de l'armée ukrainienne a estimé dimanche que les assauts russes dans la région de Kharkiv avaient "un peu ralenti" mais que les Russes "poursuivaient leurs tentatives pour percer nos défenses près de Vovtchansk, Starytsia et Lyptsi".
Les unités russes "continuent d'avancer dans la profondeur des défenses ennemies", ont parallèlement signalé les militaires russes, qui disent s'être emparés de Starytsia.
- Attaque d'une raffinerie russe -
Les forces russes ont par ailleurs annoncé avoir abattu 61 drones ukrainiens pendant la nuit de samedi à dimanche, la plupart au-dessus de la région de Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie.
Six drones sont tombés sur le site de la raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban, l'une des plus grandes raffineries de cette partie du territoire russe, qui a en conséquence dû suspendre ses activités, ont admis sa direction et les autorités locales.
Une source dans la défense ukrainienne a de son côté dit qu'un aérodrome militaire à Kouchtchevski, également dans la région russe de Krasnodar, utilisé pour frapper l'Ukraine, avait été visé par plusieurs drones.
"Il s'agit de la deuxième attaque de drones" sur ces deux infrastructures "au cours des trois dernières semaines", a relevé cette source, selon laquelle "plusieurs avions ont été touchés sur l'aérodrome".
En outre, des frappes aériennes ukrainiennes ont été effectuées contre la région frontalière russe de Belgorod, où 11 personnes ont été blessées. Une autre frappe, cette fois sur une zone sous contrôle russe de la région ukrainienne de Kherson (sud) a fait un mort.
S.Scheidegger--NZN