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Une foule immense était rassemblée mercredi dans le centre de Téhéran pour rendre un dernier hommage au président iranien, Ebrahim Raïssi, tué dimanche dans le crash d'un hélicoptère.
Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a dirigé en début de matinée la prière lors de la cérémonie d'adieu au président défunt et aux sept autres personnes parmi lesquelles le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian tuées dans l'accident.
La plus haute autorité de la République islamique s'est prosterné devant les huit cercueils recouverts du drapeau vert-blanc-rouge iranien et placés côte à côte à l'Université de Téhéran.
Il était entouré par les principaux membres du clergé chiite, les membres du gouvernement parmi lesquels le président par intérim, Mohammad Mokhber, et les plus hauts gradés de l'armée et des Gardiens de la révolution.
Etaient également présents le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du Hezbollah libanais, Naïm Qassem.
Malgré la disparition de Raïssi, "nous sommes persuadés que la République islamique d'Iran poursuivra son soutien au peuple palestinien", a déclaré M. Haniyeh, qui s'est brièvement exprimé devant l'assistance, au sein de laquelle certaines personnes ont crié "Mort à Israël".
Le Hamas et le Hezbollah font partie de "l'axe de la résistance" qui, notamment avec les rebelles yéménites houthis, est soutenu par Téhéran dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël.
A l'extérieur de l'université, des dizaines de milliers de personnes étaient massées sur les grands axes, désertés par les voitures et où les magasins avaient baissé le rideau.
Nombre d'entre elles brandissaient des portraits, parfois stylisés, du président défunt et des drapeaux iraniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Mercredi a été déclaré jour férié et les habitants de Téhéran ont reçu des messages sur leur téléphone les appelant à "assister aux funérailles du martyr".
Plusieurs pays, comme la Russie, la Turquie et l'Irak, ont annoncé qu'ils seraient représentés à une cérémonie organisée dans l'après-midi avec les dignitaires étrangers, mais pas au niveau des chefs d'Etat.
L'une des tâches du président Mohammad Mokhber, 68 ans, est de préparer l'élection présidentielle, qui se tiendra le 28 juin. A ce stade, aucune personnalité politique n'a publiquement déclaré sa candidature.
- Enterrés jeudi -
Prévues pour durer jusqu'à jeudi, les funérailles ont débuté mardi à Tabriz, la grande ville du nord-ouest à proximité de laquelle l'accident s'est produit.
Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont été ensuite transférés dans la ville sainte de Qom, au sud de la capitale, où une foule immense a assisté à la cérémonie.
De nombreux et immenses portraits du "martyr" Ebrahim Raïssi ont été suspendus et accrochés dans les lieux publics des principales villes.
Le président défunt sera enterré jeudi à Machhad (nord-est), sa ville natale.
Les funérailles sont organisées selon la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui ayant suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
Le président iranien est décédé dans le crash de l'hélicoptère qui l'amenait dimanche vers Tabriz après avoir assisté à l'inauguration conjointe d'un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à leur frontière commune. Figure également parmi les victimes le gouverneur de la province iranienne de l'Azerbaïdjan oriental.
De difficiles opérations de recherche et de sauvetage ont été menées durant une douzaine d'heures dans de mauvaises conditions météorologiques au sein d'une région escarpée et boisée. Les débris de l'hélicoptère ont été découverts lundi à l'aube.
Une enquête sur les causes du crash a été ordonnée par le chef d'état-major des forces armées, Mohammad Bagheri.
L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi était considéré comme l'un des favoris pour succéder à l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.
Durant sa présidence, il a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l'ennemi juré Israël.
P.E.Steiner--NZN